Les habitants d'Alger-Centre ont pris à contre-pied tout le monde, en accomplissant jeudi leur devoir. C'est dans une ambiance de fête que les élections pour le renouvellement des APC et des APW se sont déroulées, jeudi, dans la commune d'Alger-Centre. En dépit de quelques incidents mineurs provoqués par des groupuscules à la solde de gens hostiles à la démocratie et au changement, le scrutin s'est bien déroulé dans l'ensemble, et les citoyens ont répondu présent, en allant, dès les premières heures de la matinée, accomplir leur devoir. Alors que d'aucuns avaient spéculé sur un très faible taux de participation et, contrairement aux citoyens des banlieues qui ont décidé, eux, de boycotter les urnes, les habitants de la commune d'Alger-Centre ont pris à contre-pied tout le monde, en prenant part à la consultation populaire. Certains par devoir, convaincus que voter constitue la seule voie pour opérer le changement. D'autres par habitude, sachant que l'abstention ne changera, finalement, rien et profitera, au contraire, aux candidats opportunistes dont l'objectif est de se servir au lieu de servir les administrés. D'autres encore, et ils sont très nombreux, parce que simplement un de leurs proches est sur la liste et qu'il a besoin de leurs voix pour se faire élire et décrocher, pourquoi pas, le poste de premier magistrat de la commune. C'est le cas de ce père de famille rencontré à sa sortie d'un bureau de vote en compagnie de son petit-fils. «Habituellement, je vote FLN, mais pour cette fois-ci, j'ai opté pour une autre formation politique parce qu'un de mes voisins y figure et brigue le poste de président d'APC», nous a-t-il confié. Postés à quelques dizaines de mètres d'un centre de vote situé au bas de la rue Harrichet, deux candidats inscrits sur la liste d'un nouveau parti surveillent les allées et venues des passants, dans l'espoir de croiser un voisin ou un ami et l'inciter à voter pour eux. Une tactique qui ne s'est pas toujours avérée payante, car la majorité des gens qu'ils ont apostrophés avaient déjà voté. Fait curieux tout de même, alors qu'on s'attendait à la présence en force des partis à l'occasion de ce scrutin, on a été surpris d'apprendre que seulement huit s'étaient engagés dans la course. «Sincèrement, je n'avais pas l'intention d'aller voter, mais lorsque j'ai appris qu'il n'y avait que huit bulletins, je me suis ravisé et je suis allé accomplir mon devoir», nous a déclaré ce jeune à l'allure sportive, au sortir d'un bureau. A l'inverse, les listes pour le renouvellement des APW étaient plus nombreuses, puisque nous avons dénombré 16 formations, soit le double de celles des APC. Le seul incident digne de ce nom, s'est produit à Alger-Centre où une permanence a été assiégée par des policiers chargés du maintien de l'ordre parce que ses occupants faisaient du boucan et gênaient les voisins.