La tuerie de Newton dans le Connecticut au nord-est des Etats-Unis, vendredi dernier, a secoué toute l'Amérique. Toute l'Europe. Le monde entier. Difficile de trouver les mots pour qualifier une telle monstruosité. 20 petits enfants ont été abattus à l'intérieur de leur école. 20 petits innocents et six adultes qui ont été arrachés à la vie en quelques secondes. Sans avoir eu le temps de comprendre ce qui leur arrivait. Atroces images d'une violence inouïe. L'assassin est, lui aussi, américain. Il avait 20 ans. Il se serait suicidé après sa folle équipée. Folie? Sûrement! D'autant que l'assassin des écoliers avait commencé par tuer sa propre mère. Une tragédie qui a mis en émoi tous les foyers des Etats-Unis. Le président Obama a dit, dans son intervention après le drame, «avoir le coeur brisé». Visiblement très affecté par la mort «des enfants, de magnifiques enfants âgés de cinq à dix ans», il avait la gorge nouée et larme à l'oeil. Le président américain a ordonné de mettre, durant quatre jours, les drapeaux en berne sur tous les édifices publics américains. Il s'est rendu hier sur les lieux du drame pour soutenir les parents. La stupeur, l'indignation, la compassion se sont exprimées dans toutes les capitales du monde. De la reine d'Angleterre à Ban Ki-moon, de Catherine Ashton et José Manuel Barroso au président mexicain, du Premier ministre canadien à Julia Gillard, Premier ministre australienne, de David Cameron à François Hollande et on en oublie. Voir des enfants massacrés, n'est facile pour personne. C'est l'innocence qui est tuée. Cette même innocence qui rend tous les enfants beaux et adorables. Deux jours durant, les télés du monde entier ont passé en boucle les quelques images prises devant l'école. Les seules qu'elles avaient. Les mêmes pour toutes les télés. Qu'importe, pourvu que soit bien marquée l'horreur de savoir que 20 enfants ont été massacrés à l'arme lourde. 20 enfants coupables d'avoir été au mauvais moment, au mauvais endroit. Le tueur ne les connaissait pas. Lui seul savait pourquoi il s'en est pris à eux. Il est parti en emportant son secret. Il est certain que ces enfants n'avaient rien fait à personne. A leur âge, on ne peut pas faire de mal. Inutile de décrire la souffrance de leurs parents. Immense. Indicible. Ils resteront pour longtemps inconsolables. Perdre leurs petits «bouts de choux». Ne plus les voir rire, jouer dans la maison est une pensée insupportable. Tous les parents sont ainsi. C'est une partie d'eux qui s'en va quand ils perdent un enfant. Ils ne comprendront jamais pourquoi le monstre s'en est pris à leurs enfants. Tous les parents du monde sont ainsi. Comme tous les enfants du monde, tous sont des innocents. Ils se ressemblent par la beauté que leur confère l'innocence. Qu'ils soient Américains ou Somaliens. Qu'ils soient Blancs ou Noirs. Qu'ils soient du Connecticut ou de Ghaza. En ce moment même, des enfants meurent de faim en Afrique. C'est encore plus atroce, car ils souffrent terriblement au point où la mort devient pour eux une délivrance. Selon un rapport de l'Unicef, près de 8 millions d'enfants, de moins de cinq ans, sont morts de faim en 2010. Des milliers d'enfants ont été tués en Palestine, à Ghaza, par la folie de dirigeants israéliens qui les bombardent à l'aveuglette. Il n'y a pas de bons et de mauvais enfants pour qui est sain d'esprit. Qui ne soit pas fou. C'est pourquoi nous pleurons les enfants du Connecticut et sommes de tout coeur avec leurs parents. Comme nous pleurons tous les enfants du monde, victimes de la folie des hommes. Sans distinction de lieu ou de couleur. Du Connecticut jusqu'en Palestine et en Somalie! Peut-on les différencier quand on a du coeur? Quand on pleure sincèrement?