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"La liberté de création est essentielle"
SELMA BARGACH, REALISATRICE MAROCAINE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 26 - 12 - 2012

Avec La Cinquième corde, la réalisatrice signe une fiction mêlant romance sentimentale à la passion de la musique, une première tentative cinématographique un peu maladroite et naïve en attendant d'autres essais cinématographiques plus fructueux.
L'Expression: Pourquoi La Cinquième corde et quelle est sa symbolique dans votre film?
Selma Bargach: Pour attendrir la cinquième corde comme c'est expliqué dans le film, il faut arriver à la quintessence. Il faut se surpasser pour arriver à un certain niveau. En fait, la cinquième corde dans le film représente la route que Malek va prendre, c'est son acceptation, sa propre voie qu'il va choisir. Ce n'est pas vraiment l'histoire de Zyriab, car ce dernier est un personnage tellement complexe et tellement riche qu'il aurait fallu vraiment le raconter dans son contexte et dans son histoire au IXe siècle. C'était aussi un fin gastronome, quelqu'un qui faisait des costumes. Un être incroyable, je me serai dispersée si j'avais fait le portrait de zyriab. J'ai voulu simplement que l'oncle lui donne (au jeune disciple Malek, Ndlr) l'exemple de Zyriab et qu'il puisse à un moment donné se comparer à ce personnage exceptionnel.
Malek ne veut pas se cantonner à la musique classique, mais veut l'enrichir par des réarrangements personnels. Est-ce une façon de contrecarrer les puristes et promouvoir l'ouverture et le mélange des styles musicaux?
En fait, le film parle d'un musicien, mais aurait pu parler d'un romancier ou d'un artiste-peintre. Il faut qu'il y ait la liberté de création, c'est essentiel. Toutes les personnes traditionalistes, rigoristes doivent comprendre qu'il y a beaucoup de choses à créer. Nous sommes des peuples jeunes qui avons beaucoup de choses à faire et à montrer. Il y a énormément de talents dans nos pays qui ne demandent qu'à se développer. C'est ce que j'ai essayé de montrer dans ce film.
Comment peut-on faire aujourd'hui un film qui traite d'amour et de musique, un film disons-le, un peu lisse qui sort des sentiers battus d'une certaine tendance du cinéma marocain actuel, surtout si on le compare à toute cette vague de films qui sortent au Maroc, on citera Casanegra, sur la planche, Mort à vendre, des films qui évoquent beaucoup la violence dans la société marocaine; le vôtre fait carrément contre-emploi...
C'est complètement à contre-emploi effectivement, en même temps cela se passe à la fin des années 1990. C'est la fin du règne de Hassan II, la fin d'une ère un peu autoritaire que l'oncle incarne un peu. Donc je ne pense pas que le film soit lisse. Ce personnage incarne un peu ce passé. A la fin du règne de Hassan II, c'était le début de la démocratie. On a parlé de la démocratie hassanienne et maintenant, dix années plus tard, c'est-à-dire aujourd'hui, les choses ont beaucoup évolué, changé. Il y a une vraie volonté pour que les choses changent, en tout cas au niveau de la culture et au-delà.
Comment vous est venue l'idée de ce long métrage, pour un premier film? La musique est-elle une passion personnelle?
J'adore la musique. Je ne suis pas du tout musicienne. J'ai dû énormément travailler moi-même avec des musiciens au niveau de l'écriture pour ne pas commettre d'impairs. Car comme vous savez, la musique andalouse c'est très rigoureux et pointilleux. Je n'avais pas envie qu'on me tombe dessus. Ça a été un énorme travail. J'ai fait des études d'art en France. J'ai une soeur qui est peintre, une autre évolue dans le domaine artistique. On connaît les difficultés qui relèvent de ce domaine, des métiers très difficiles. C'est donc une interrogation forcément, qui me touche et qui m'interpelle. Après mes études, quand je suis rentrée pour travailler au Maroc en me disant, bon il faut que je fasse ma carrière ici, c'est quelque chose qui m'a habitée. Peut être aussi qui m'a donné l'envie de traiter ce sujet là par le biais de la musique. Cela peut être l'histoire d'un cinéaste, d'un écrivain, de n'importe quel artiste...
Un mot sur la direction d'acteurs, sachant que vous aviez aussi un grand acteur tunisien sur le plateau...
Hichem Rostom (Lion d'or de la meilleure interprétation masculine au Fofa 2012, Ndlr) est un très grand comédien mais une personne très humble, très accessible, cela a été un bonheur de travailler avec lui. On a travaillé énormément en répétition, sur les textes, les dialogues. Il a beaucoup collaboré. Il est tellement modeste et simple qu'il m'a donné foi en moi pour le diriger. J'étais craintive au début, après, cela s'est fait naturellement.
Vous avez dit tout à l'heure que les comédiens avaient un coach pour les répétitions..
Tout à fait. Il y avait un coach sur le plateau qui s'appelle Oussama Mouda et qui est un virtuose du luth. Oussama a travaillé avec nous dès l'écriture du scénario et pendant les répétitions. Il était là aussi pendant le tournage. On l'a mis pendant le tournage en contact avec l'acteur qui n'est pas musicien, mais qui sait jouer un peu du luth (Ali Smili). Oussama Mouda l'a coaché pour qu'il puisse apprendre non seulement les morceaux qu'il y a dans le film, mais aussi pour qu'il apprenne à jouer de façon mâle, de façon moyenne puis très bien. Et à jouer aussi en play-back. Ça a été un travail énorme. Il a coaché aussi tous les étudiants qui ne sont pas musiciens.
Sans vouloir être raciste, pourquoi avoir incrusté une jeune Européenne dans ce film?
En fait, elle dit qu'elle vient d'Andalousie, c'est une source d'inspiration pour Malek. Elle joue de la guitare. C'est une personne qui l'aime et qui va l'inspirer, une sorte de muse.
Le clin d'oeil à Orson Welles
Pour moi, c'est le maître absolu du cinéma, avec d'autres bien sûr. C'est un très grand cinéaste qui m'a beaucoup apporté en tout, dans l'apprentissage de mon métier. Orson Welles aussi, parce qu'il a tourné à Essaouira, le film Othello, qu'on voit en arrière-plan dans le film. Et dans Othello, il y a une histoire de jalousie. C'est comme si cela faisait écho à ce qui allait se passer après. Je trouvais que c'était important pour moi de tourner à Essaouira.
Le film est marocain, comprend un acteur tunisien et c'est un Algérien qui a signé la BO du film. Comment ce sont faits le choix et la rencontre avec Safy Boutella?
La bande originale du film a été faite par Safy Boutella. Safy je l'ai rencontré quand j'étais au Festival de Montpellier. Le film avait été sélectionné au niveau de l'aide au développement. Je l'ai croisé comme ça. J'ai pris ses coordonnées, ne pensant pas que j'allais le contacter. J'ai entendu les musiques de film qu'il a composées et qui sont absolument magnifiques. Je me suis dit, c'est lui qui doit venir faire cette musique, mais je ne savais pas s'il allait accepter. Puis on l'a contacté. Car il faut oser contacter ces personnes là, même si c'est un premier film. Et cela s'est fait. Safy est d'abord un très grand professionnel. Il était là de bout en bout. Il a lu le scénario, vu les images. Il est venu au Maroc. On a beaucoup discuté ensemble. Il y avait comme une sorte d'entente mutuelle, parfois même sans parler, qui a vraiment fait avancer le travail. Je lui ait dit ce que je voulais. Il m'a aussi proposé des choses. Ça été une véritable collaboration. La partie luth c'est bien sûr la musique du groupe palestinien trio Joubran que l'on entend dans le film et à qui je rends hommage. Le Trio Joubran a été aussi une très belle rencontre parce que je ne pensais pas non plus qu'il allait accepter. Ils ont lu le scénario et surtout ils ont accepté que j'intègre du flamenco et du gnawa dans leur musique et cela, j'aurai jamais imaginé qu'ils puissent le faire.


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