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La mémoire du Pr Chaulet honorée
CENTRE CULTUREL ALGERIEN À PARIS
Publié dans L'Expression le 20 - 01 - 2013

Un hommage posthume a été rendu jeudi soir par le Centre culturel algérien (CCA), dans la capitale française, au défunt Pr Pierre Chaulet, militant de la cause nationale, humaniste et artisan de l'éradication de la tuberculose en Algérie, décédé le 5 octobre dernier à l'âge de 82 ans à Montpellier (France) et enterré en Algérie.
Pour honorer la mémoire et l'action de cette grande figure anticolonialiste, des membres de la famille, ses enfants, Luc et Eve, des amis et collègues du défunt, ainsi que des historiens et réalisateurs, ont apporté leurs témoignages, aussi émouvants les uns que les autres et rappelé le parcours de celui qui n'a jamais cessé d'oeuvrer toute sa vie, pour la santé publique et l'amélioration de l'accès aux soins des malades en Algérie. Ils ont également évoqué sa forte personnalité, son militantisme anticolonialiste et sa précieuse contribution à la lutte de Libération nationale.
N'ayant pu venir à cette rencontre hommage, Annie Thébaud-Mony, une sociologue française de la santé publique, connue pour ses recherches et son travail associatif sur les maladies professionnelles a envoyé un message lu par Eve, la fille de Pierre Chaulet et où elle évoque son implication aux cotés du défunt dans l'enquête «Sahara», menée par celui-ci et son équipe, de 1976 à 1983, pour organiser le Programme national contre la tuberculose dans les zones sahariennes de l'Algérie.
«La conception de cette enquête offrait aux populations nomades des modalités de traitement et de suivi médical préservant leur méthode de vie et les conditions de leur survie économique, a permis la guérison de centaines de malades», a-t-elle dit. «Lancée en France un peu plus tard, dans les années 1980, où nous avons mené une enquête sur les filiales de soin des malades tuberculeux en Seine-Saint-Denis, (France) j'ai pu constater que les modalités de traitement étaient archaïques comparativement à l'Algérie et surtout qu'elles aggravaient les inégalités de santé au lieu de les réduire, en particulier pour les malades en situation de précarité et issus de l'immigration, notamment maghrébine», a ajouté cette sociologue.
«Fidèles à sa mémoire, nous devons continuer son combat visant à mettre la santé et la réduction des inégalités sociales de santé au coeur du champ politique du XXIe siècle», a-t-elle recommandé. Alice Chekri, psychiatre et psychanalyste a pour sa part souligné que Pierre Chaulet était «un travailleur infatigable et discret, réservé dans ses émotions, mais quand il était content, ses yeux souriaient».
Elle a également évoqué les années d'exil, de 1994 à 1998, de Pierre et son épouse Claudine en France puis en Suisse, où directement menacés par le terrorisme, «ils ont dû quitter l'Algérie avec douleur». La Pr en pneumo-phtisiologie, Oumou Bah- Sow de la faculté de médecine de Conakry (Guinée), a évoqué, quant à elle, le soutien et la disponibilité de Pierre Chaulet qui a «particulièrement veillé sur ma formation en mettant constamment l'accent sur les problèmes auxquels je serais confrontée quand je rentrerai dans mon pays», a-t-elle témoigné. «Il m'a fait entrevoir les difficultés d'organisation de la lutte contre la tuberculose.»
Olivier, le fils de Frantz Fanon, a estimé qu' «on doit continuer à nous interroger sur la passion qui animait cet homme exceptionnel». «Cette ferveur était désintéressée et à contre-courant de l'intelligentsia bien-pensante de l'époque qui se calfeutrait dans les cafés chics de Saint-Germain des Prés ou d'ailleurs», a dit Olivier Fanon. «Pierre et tant d'autres étaient nourris par le seul idéal, l'Homme, l'Homme, rien que l'Homme, a-t-il ajouté.» Relevant que rappeler l'engagement de Pierre et de son épouse pour la cause algérienne, «est un devoir, une obligation». «Le FLN, le socle de la guerre de Libération nationale, a été pour Pierre Chaulet le catalyseur de son engagement. Avec Abane Ramdane, Benyoucef Ben Khedda, Redha Malek, Frantz Fanon et tant d'autres, il prend le maquis. Son engagement déjà en 1952, a surpris plus d'un en raison du fait qu'il soit Français», a-t-il rappelé. «Pour ceux qui ne les ont pas connus, son parcours avec Claudine, est une leçon, une référence que nous devons transmettre aux générations futures. Oui, Pierre et Claudine sont Algériens, naturellement Algériens et il n'est pas besoin de le préciser aujourd'hui», a-t-il estimé, rappelant aussi que «lorsque d'autres ont fui, eux sont restés, car ils étaient chez eux en Algérie, qui est leur patrie, leur pays, leur choix». Le poète algérien d'expression française, Amine Khane, a exprimé la «grande chance d'avoir connu Pierre Chaulet dans les années 1970, par l'intermédiaire de son fils Luc, lorsqu'ils étaient tous les deux étudiants. «Il y avait chez ce monsieur une véritable intégrité lumineuse, avec un esprit ouvert, combatif et optimiste» a dit Amine Khane. «C'est une grande figure extrêmement positive, utile, nécessaire de l'Algérien, aussi bien par son passé, que pour ce qu'il représente de l'avenir désirable de l'Algérie, autrement dit un Algérien, patriote, respectueux des autres» a-t-il ajouté. Il a, dans ce contexte, cité le livre du défunt écrit avec son épouse Claudine Le choix de l'Algérie, paru aux éditions Barzakh en mars 2012, soulignant que grâce à cette publication, les Algériens auront la chance d'approcher cet homme exceptionnel. L'historienne Marie Chominot, a cité les moments qu'elle a passés avec le couple Chaulet pour recueillir leurs témoignages et préparer sa thèse de doctorat sur l'histoire de l'Algérie, profitant de leur grande mémoire et l'acuité de leurs analyses, ainsi que des archives qu'ils ont mises à sa disposition. Des séquences du film documentaire Ils ont rejoint le front de Jean Asselmeyer, ont été projetées à cette occasion, au public, en présence du réalisateur. Ce film, qui accable la France coloniale, apporte des témoignages vivants et poignants de Français qui ont milité pour la cause algérienne. Le réalisateur a donné, sans rien censurer, la parole à Pierre Chaulet, Félix Colozzi et Annie Steiner et d'autres qui ont fait de la cause algérienne la leur en dénonçant les atrocités commises par l'armée coloniale. Pendant la guerre de Libération nationale, Pierre Chaulet est expulsé en France, mais il réussit, avec sa femme, à rejoindre le FLN en Tunisie où il poursuivit ses activités comme médecin et journaliste au journal du FLN, El Moudjahid. Le Pr Chaulet est également un des membres fondateurs de l'Agence de presse algérienne (APS), créée à Tunis en 1961. En 1963, il acquiert la nationalité algérienne.
Expert de la tuberculose auprès de l'OMS depuis 1981, le défunt a été élu à la première Assemblée populaire communale de la ville d'Alger, puis vice-président de l'Observatoire national des droits de l'homme et, enfin, chargé de mission pour la santé auprès du chef du gouvernement et membre du Conseil national économique et social (Cnes).


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