L'armée syrienne a poursuivi mardi ses bombardements violents sur Homs, dans le centre de la Syrie, notamment sur le quartier symbolique de Baba Amr, rapporte une ONG. «Les forces régulières installées, à l'Université d'al-Baas, bombardent violemment aux roquettes des secteurs de Baba Amr», parallèlement à des combats virulents entre soldats et rebelles, indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh, basé en Grande Bretagne). L'Osdh a fait état de «nouveaux renforts militaires» autour de ce quartier symbolique pris d'assaut dimanche par les rebelles, après avoir été reconquis il y a un an par l'armée à l'issue de combats acharnés. Des combats se déroulent aussi autour du quartier de Khaldiyé, également bombardé par le régime, selon l'Osdh. La ville de Homs, est aujourd'hui contrôlée à 80% par l'armée, qui mène depuis plusieurs jours une violente offensive contre les enclaves rebelles de Khaldiyé et du Vieux Homs, assiégés depuis huit mois. Dans la province de Homs, les villes de Qousseir et de Rastane sont également la cible des bombardements de l'armée, qui ont fait des blessés et des dégâts matériels. Par ailleurs, près de la capitale, des combats se sont déroulés sur la route de l'aéroport international de Damas, selon l'ONG. Cet axe stratégique est proche de la Ghouta orientale, la zone rurale bordant Damas où les rebelles sont retranchés. Les villes de Zabadani (nord ouest) et de Mouadamyat al-Cham (sud) sont aussi bombardées. A Damas, au moins deux personnes ont été tuées par des balles perdues dans le quartier de Barzé (nord) et des combats se sont déroulés dans celui de Jobar, proche de la place des Abassides, dans l'est de la capitale, indique l'Osdh. De même, de violents accrochages ont éclaté autour des villages d'Oum Amoud et de Jneid dans le sud de la province d'Alep, dans le nord du pays. Les violences ont fait lundi 148 morts, dont 41 civils, 65 rebelles et 42 soldats, selon l'Osdh. Par ailleurs, le journal al-Watan, a affirmé hier que l'armée syrienne était prête à se battre «pendant des années» contre les insurgés. «L'armée syrienne a à sa di sposition des hommes et des armes qui suffiraient à faire la guerre pendant des années pour défendre la Syrie», assure le journal, évoquant cependant la possibilité pour tous les Syriens de participer au combat «chacun selon ses capacités». «L'état de l'armée est parfait, ses soldats et ses officiers livrent depuis deux ans, avec une bravoure et un courage incomparables dans l'histoire du monde, la plus féroce des batailles. Beaucoup d'entre eux ont sacrifié leur vie pour la Syrie et le peuple syrien», écrit le quotidien, citant des sources civiles. «La Syrie est en état de guerre, en prendre conscience est plus que jamais nécessaire. L'armée accomplit pleinement sa tâche et les citoyens doivent maintenant, chacun selon ses capacités, défendre leurs quartiers et leurs régions comme cela s'est passé à Alep, à Hama et à Homs où les citoyens, hommes et femmes, ont pris les armes et formé des Comités de défense», résume le journal. Le journal al-Watan mentionne l'appel lancé lundi par le Haut Conseil de l'Iftaa, plus haute autorité religieuse de Syrie, qui avait affirmé que «la défense de la Syrie unie et du peuple syrien est une obligation dont doivent s'acquitter tous les citoyens dans notre pays et tous les pays arabes et islamiques». Al Watan juge que le Haut Conseil a voulu ainsi «inciter les gens à s'impliquer dans la défense du territoire et de l'honneur, car la Syrie est en proie aujourd'hui à une véritable invasion des différentes parties: la Turquie du nord, du Liban de l'ouest et la Jordanie du sud». Les opposants syriens ont estimé de leur côté qu'il s'agissait d'un «appel au secours du régime syrien», selon le Conseil national syrien (CNS), principale composante de l'opposition