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Le calme d'une ville révoltée
À QUELQUES HEURES DE LA MARCHE
Publié dans L'Expression le 14 - 03 - 2013

Les femmes elles aussi, n'échappent pas à cette amère réalité qu'est le chômage. Et elles aussi vont sortir manifester pour défendre leurs droits.
Ouargla hier. La ville était des plus calmes. Rien ne laisse présager qu'une grande marche des chômeurs est en préparation. Les citoyens vaquaient normalement à leurs occupations. Il n'y a aucun dispositif de sécurité apparent. C'est donc une journée tout à fait normale, si ce n'est la chaleur suffocante. La marche qui fait tant peur à l'Algérie, a-t-elle été annulée. Le côté «cour» de la ville laisse penser que oui.
Nous décidons alors d'aller voir les organisateurs pour y voir plus clair. Et là nous découvrons le côté «jardin» de la ville. La marche n'a absolument pas été annulée. «Les préparatifs vont bon train», affirme Tahar Belabès, coordinateur national de la Commission nationale de défense des droits des chômeurs (Cnddc). Il nous indique un groupe de son organisation en train de préparer l'arène de la «bataille» de demain, à savoir la place de la ville, appelée communément Souk Lahdjer. Ces jeunes s'activaient pour les derniers préparatifs. «On est en train de distribuer les badges pour les encadreurs, en plus de leur prodiguer quelques conseils afin qu'ils puissent éviter tout débordement», explique Tahar Belabès, soulignant qu'une petite quête d'argent a été organisée. «Chacun donne ce qu'il peut. Cet argent va servir à payer la confection des banderoles», précise-t-il.
En parlant des banderoles, on lui demande si on pouvait les voir. Il répond avec le sourire qu'il nous laisse la surprise. «Demain, vous allez les découvrir lors de la marche», rétorque-t-il. Néanmoins, il accepte de nous donner quelques messages et slogans qu'ils essaieront de porter. «Il s'agira de dénoncer les accusations colportées contre nous qui disent que nous sommes un mouvement séparatiste, terroriste avec une intonation politique», fait-il savoir. «Nous allons dénoncer la hogra qui nous touche depuis des années et on répondra également au gouvernement qui veut nous faire taire avec un subterfuge de mesures qui n'est que le remake de celles de 2011», réplique-t-il tout en nous invitant à la marche qui débutera demain (aujourd'hui, Ndlr) à 8 heure du matin. «Venez voir la mobilisation des citoyens contre un Etat qui ne leur a pas donné leurs droits», assure-t-il avant d'ajouter: «Des chômeurs de toutes les wilayas du pays seront présents demain ainsi que la population locale qui nous a fait savoir qu'elle répondra en masse à l'appel. Jeunes, vieux, enfants, femmes, hommes... Tout Ouargla se mobilisera pour réclamer ses droits sociaux les plus élémentaires ainsi que la considération de la part des autorités.» Et la population locale qu'en pense-t-elle? Pour prendre la température on a accosté quelques Ouarglis dans un café. Ils affirment dans leur majorité qu'ils seront présents à la marche. «C'est l'occasion ou jamais pour obtenir nos droits. Nous devons marcher demain et se mobiliser derrière ce groupe qui se bat pour nous», affirme Sofiane un jeune sans emploi, qui était attablé à la terrasse d'un café à siroter... un thé d'un air pensif, mais surtout mélancolique. «Je ne me suis pas attablé ici par plaisir, mais par obligation. Les jeunes de Ouargla n'ont pas de travail ni de loisir, on passe notre temps alors dans les cafés. Regardez tous ces jeunes assis dans les cafés de la ville...», indique Sofiane. Il est vrai que les cafés sont pleins à craquer. Ils sont occupés majoritairement par des jeunes qui semblent s'ennuyer à mourir.
Les femmes, elles aussi, n'échappent pas à cette amère réalité qu'est le chômage. Et elles aussi vont sortir manifester pour défendre leurs droits. C'est le cas de Fatiha rencontrée dans la rue qui affirme, sans ambages, qu'elle sera de la partie lors de cette manifestation. «On est tous dans le même sac, c'est l'occasion ou jamais pour faire bouger les choses. On veut du changement», dit-elle avec détermination.
Walid, lui, n'est pas chômeur, mais malgré le fait qu'il soit diplômé en maintenance industrielle, il se retrouve à travailler comme rôtisseur dans un restaurant! Cependant, il fait savoir qu'il ne marchera pas demain car il a perdu foi en son pays, qui dit-il, ne lui a rien apporté. «Je suis en train de ramasser de l'argent pour quitter l'Algérie. Je sais que la marche de demain ne va rien changer dans ce pays où tout est pourri...», rapporte-t-il non sans exprimer sa crainte qu'il y ait d'éventuelles débordements. «Les jeunes d'ici sont dégoûtés, ils n'ont plus rien à prendre alors ils peuvent faire tout et n'importe quoi», conclut-il.
Le vent des indignés du Sud va donc frapper aujourd'hui, pourvu qu'il ne nous fasse pas perdre le Nord....


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