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Le taux dévastateur
Publié dans L'Expression le 16 - 03 - 2013

Lorsqu'on prend le volant avec un taux d'alcoolisme qui dépasse la ligne permise, la justice... s'enivre!
Maître Samia Hadj-Sahraoui, l'avocate de Lazhar, n'avait pas grand-chose à dire devant tant d'évidence de ce dossier où son client est poursuivi pour avoir été surpris au volant de sa voiture la nuit, juste avant zéro heure, ivre mort, avec un taux dévastateur d'alcoolémie: 1,39 g, alors que la loi a aménagé un plafond rigoureux: 0,40 g!
Mourad Belalta, le jeune président de la section correctionnelle du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) était plutôt à l'aise, car il fait partie de cette nouvelle race de juges du siège qui ne cherchent point les poux sur le cuir chevelu. Avec lui, citons Chawki Lala de Hussein Dey, Selma Bedri de Khemis Miliana, Djazia-Joumana Mezaâche de Chéraga ou encore Mounira Nacer de Koléa. Nadia Amirouche, de la deuxième chambre correctionnelle d'Alger et Sihem Benmelouka Belalta a sous les yeux un dossier clair, à sa droite, un Mourad Hellal encore réjoui par la naissance de Yahia son second garçon venu égayer le foyer en cette fin d'année 2012.
L'inculpé détenu, lui, est sur un nuage. Il est triste, abattu, confus, malheureux d'avoir fait mal à sa famille et aux voisins. Il le sera moins lorsque le juge lui tend la perche: «Alors, on a joué avec le feu? Conduire avec dans le sang de l'alcool ne vous a pas été profitable. A propos combien de verres aviez-vous bu?» dit le juge à dessein.» «Je n'ai bu que deux bières et je...» «Elles devaient avoir la forme de barils, pas de bouteilles», ironise presque le magistrat qui passera trois minutes pleines à donner une leçon à buts que l'on donne aisément. Il a voulu titiller l'amour-propre du détenu. Il a aussi et surtout voulu faire saisir à l'inculpé l'inefficacité de la boisson et surtout la dangerosité de la conduite en état d'ivresse. Mourad Hellal, le procureur, a bien voulu mettre son grain de sel, mais il a deviné que l'avocate du détenu allait faire le ménage surtout qu'elle était plutôt rassurée que son client avait tout reconnu sans résistance ni dribbles inutiles à la barre: ce qui plaît beaucoup à tous les présents.»
«Six mois d'emprisonnement ferme», murmure le représentant du ministère public qui savourera immédiatement l'excellence de l'intervention de Maître Hadj-Sahraoui qui passera un bon moment à, non pas justifier l'acte de son client. Elle s'efforcera de tirer le juge par le menton vers l'octroi d'office de circonstances atténuantes et donc d'aller vers un verdict indulgent surtout que l'avocate avait pris soin de réaffirmer, comme l'avait fait Belalta, que Lazhar avait un casier chargé avant de marteler: «Monsieur le président, si mon client a un drôle de casier, je me dois de préciser que pour ce qui est de la conduite en état d'ivresse, c'est une première pour lui, en espérant qu'elle soit aussi et surtout une dernière», avait clamé le défenseur qui rappellera que le difficile quotidien a fait que Lazhar était sorti ulcéré par les difficultés rencontrées, histoire de respirer un bol d'air frais. En cours de route, il rencontre un groupe d'ivrognes qui l'invitent à prendre un pot. Et de pot en pot, Lazhar a failli laisser sa peau, car conduire dans cet état, c'était courir beaucoup de risques.
Avant de réclamer un verdict allant vers les travaux utiles en guise de «punition» infligée par le tribunal, Maître Hadj-Sahraoui a vivement rappelé que cette demande avait été inspirée par le fait que son client s'était vite mis à table et comme le souligne l'adage: «Une faute avouée est à moitié pardonnée!» Le pardon, ou du moins une partie du pardon, est à prendre en considération.
Auparavant, l'avocate du Ruisseau avait tiré une autre cartouche, juste de quoi émouvoir Belalta qui suit sans faute toutes les plaidoiries raisonnables.
«Monsieur le président, je ne peux arrêter ma plaidoirie avant de vous informer que l'épouse du détenu est à terme.
Un bébé va bientôt naître. Permettez au papa de voir son bébé le jour même de sa venue au monde, vous feriez acte de bonté et d'humanisme.»
L'avocate se retira juste après que le juge eut annoncé la mise en examen du dossier sous huitaine, SVP. Pour son dernier mot, l'inculpé ne tardera pas. Il ne dira pas plus de cinq mots: «Je désire voir mon bébé.» L'émotion était à son comble dans la salle d'audience sauf Mourad Hellal, le procureur qui était pourtant lui, encore sous la joie de la naissance de Yahia, quelques jours plus tôt, voyant ainsi Oualid avoir un autre frangin et sans doute pas le dernier. Quant à l'avocate, elle s'en ira directement chez elle revoir ses bambins sortis de l'école...


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