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Peine capitale pour les deux terroristes
TRIBUNAL CRIMINEL D'ALGER
Publié dans L'Expression le 06 - 05 - 2013


Les monstres ne séviront plus!
Ils avaient assassiné plus de 500 personnes entre 1993 et 2005!
Amar Belkharchi, le président du tribunal criminel d'Alger, était plutôt contrarié d'attendre l'avocat des accusés d'appartenance aux groupes terroristes, fait prévu et puni par les articles 78 bis, 87, 871, 873, 874 bis et 222. Contrarié car il avait programmé ce dossier, déjà renvoyé à cause d'absences d'avocats, et donc hier, il a voulu liquider cette affaire où deux accusés, Ali Antar et Kouri Djillali, déjà jugés et condamnés à la peine capitale juste après leur arrestation en 2005 à la suite d'une dénonciation émanant d'un citoyen qui avait remarqué des mouvements d'allées et venues suspectes.
A la lecture de l'arrêt de renvoi, il est apparu que les deux accusés doivent promener leurs idées macabres depuis Chlef à Birkhadem (Alger) en passant par Médéa où beaucoup de crimes à l'encontre de nombreux citoyens, gardes communaux, bergers, membres des services de sécurité, élèves étudiant le Coran, des jeunes filles jetées en pleine forêt et autres fusillades et égorgements gratuits, au hasard, à travers oueds, monts et Maux.
A cela se sont ajoutés d'atroces assassinats dans les douars traversés sans motif sérieux. Les kidnappings aussi tout était le lot de crimes accumulés et autres vols de matériels vite brûlés après usage. Cela écrit, notons la participation à d'autres affreuses tueries avec des groupes armés sévissant en 1998 du côté de Chlef où 19 citoyens avaient été arrosés de balles outre le rapt de cinq jeunes filles. Ailleurs, dans la même wilaya, du côté de Tenès, en 2001, quinze terroristes les avaient aidés à assassiner des dizaines de citoyens et ce, en posant de véritables guet-apens sanglants. A Hamr El Aïn (Tipasa), cinq citoyens avaient aussi été assassinés alors qu'une jeune fille kidnappée durant 14 mois avait été égorgée et jetée dans la forêt voisine. Durant la lecture par la greffière de l'arrêt de renvoi, Kouri avait la tête baissée dans le box alors que Antri semblait ne pas suivre le débit. Nous sommes à Hammam Righa où des citoyens avaient été égorgés et jetés sur la chaussée. Les embuscades aussi avaient visé des dizaines de militaires et forces de l'ordre traîtreusement abattus. Au fur et à mesure de la lecture des faits, on s'était demandé le pourquoi d'un tel acharnement à tuer à tout-va. Que pouvait bien faire Maître Brahim Bahloul, l'avocat? Quels arguments allait-il étaler. Il n'avait même pas un brin de circonstances atténuantes, surtout lorsqu'il s'agit de cette maman et sa fille sauvagement égorgées et balancées dans un oued. Du côté de Tissemssilt, ce sont 14 citoyens liquidés gratuitement, outre le vol de moutons. A Chréa (Blida), des militaires étaient assassinés. La salle d'audience était vide au quart. Seuls des mamans, des soeurs, des veuves avaient pris place juste pour voir de près ces deux individus qui ont tué, à eux seuls, plus de 500 personnes. A Boumedfaâ, en compagnie d'autres terroristes, ils mirent en place un faux barrage puis abattre 14 citoyens tout comme à Tablat où cinq personnes ont été abattues par balles avant d'être laissées en pleine forêt. Les deux terroristes sévissaient dans tout le centre du pays sans exception. En juin 2005, Kouri avait été neutralisé. Il a sévi depuis 1993. 12 ans de crimes, de vols, de viols, de rapts, d'incendies volontaires, de hold-up à l'encontre des postes, de participation aux embuscades contre l'ANP, outre les 50 citoyens et cinq militaires assassinés à Oued Romane. Les forfaits étaient commis même durant les mois de Ramadhan! Et même lors des fêtes religieuses. Un véritable massacre à ciel ouvert et à grande échelle, sans aucun regret à voir la tête des deux accusés qui ressemblaient hier à deux joueurs vedettes de leur équipe défaite sur un score lourd. Entre-temps, Kouri devait se remémorer les évasions de jeunes filles qui ont échappé de justesse à une mort certaine après les multiples assauts pour viols commis sans discontinuer. Il est vrai que Kouri et Antar Ali ont nié avoir participé à beaucoup de faux barrages où des membres de services de sécurité avaient été lâchement assassinés. Par contre, ils n'ont jamais nié les opérations de viols, vols et autres incendies volontaires de Sonipec (Tiaret), entre autres... Avant de continuer ce compte rendu, soulignons qu'il ne reste que la capitale et sa cour où l'ont suit avec beaucoup de... peine née d'un gros retard où les greffiers lisent en totalité l'arrêt de renvoi. Un peu partout dans le reste du pays, on ne lit que la... chute, le reste se déroulant à la barre surtout si les accusés nient tout ce qui venait d'être lu publiquement. Belkharchi, le juge, commence l'interrogatoire. Nous apprenons que Kouri Djillali est né à Abou l'Hassan à Chlef. D'emblée, l'accusé provoque le tribunal criminel. «Je veux répondre depuis la barre, pas depuis le box. Vous voulez me liquider debout à vingt mètres du tribunal criminel», dit-il avant de se résigner à redire son aversion à être entendu depuis la barre. Et le juge de rétorquer: «Vous êtes dans le box des accusés et nous vous entendons très bien: allons-y, vous pouvez nier. Vous êtes libre de dire n'importe quoi!», souligne le juge qui n'est pas surpris d'entendre Kouri protester que cela faisait une heure qu'il écoutait ses «oeuvres». Moi, je n'ai jamais tué... depuis 1999 où j'ai quitté le GIA. Nous étions 40 compagnons à errer d'une contrée à une autre. On m'a arrêté avec un Beretta sur moi avec lequel j'avais abattu cinq militaires, c'est tout...»
«Et les centaines d'autres?» lâche Belkharchi, qui se fâche contre une citoyenne venue soutenir les familles des victimes et qui répondait à l'accusé. Les magistrats n'aiment pas ces provocations. Kouri est bouleversé. Il commence à bafouiller et donc il va dans le mur des: «Non, je n'ai jamais fait cela. Je n'ai jamais égorgé deux jeunes filles que j'ai effectivement violées...!».
Pour les gardes communaux, il reconnaît, pas les 14 citoyens froidement assassinés et jette le morceau sur le juge d'instruction qu'il enfonce en le traitant de... faussaire par insinuation. Il nie les meurtres des bergers, des étudiants de Relizane et profite d'une seconde pour tenter de balayer d'un revers de la main beaucoup de meurtres collectifs, notamment celui du tracteur où dix jeunes avaient été mitraillés. Evoquant leur émir «descendu» pour ses comportements douteux, il va loin dans ses explications. «Il fréquentait des gens qui lui ont amené des armes. Il était devenu suspect...» Sortant les crimes de Médéa et Tablat, il refuse de reconnaître. «Sobhane Allah! Je ne pouvais pas être partout!» proteste-t-il! Reprenant son souffle, le président du tribunal criminel égrène la liste des victimes. Le bus vide (heureusement) a vu le chauffeur prendre ses jambes à son cou pour ne s'arrêter que chez les gendarmes. A Relizane, meurtre de quatre membres d'une même famille, outre quatre fillettes après la prière de l'Icha. A Oued R'hiou, quatre membres d'une même famille (encore!) avaient été égorgés. Le juge n'en finissait pas de lire cette très longue liste. Nouredine Lasnami, le procureur général se lèvera plus tard pour ne réclamer que la peine de mort devant le tribunal criminel attentif, mais non ébranlé par les victimes citées solennellement et dont les parents restaient interdits de voir deux des bourreaux assis là, impassibles.
Maître Bahlouli n'aura que son vocabulaire choisi pour plaider, juste de quoi se mettre du côté de son client Kouri ou encore Antar qui ont voulu jouer avec l'intime conviction et... perdu... Antar Ali, 34 ans, met de suite tout sur le dos du pouvoir qui l'a poussé à rejoindre le maquis. Il nie avoir tué du citoyen. «J'en avais après les serviteurs du pouvoir. Il crie qu'il n'a rien à se reprocher. «Oui, je me défends seul. Je n'ai rien à voir avec les crimes de citoyens ni la destruction de l'économie. Ce que vous avez sous les yeux est un faux. Tout le monde ment sauf moi. Je ne suis pas un terroriste. Je suis victime. Je n'ai participé à aucune opérations dirigée vers les citoyens. Les éléments de la police judiciaire mentent à mon propos...»
- Oui, mais vous avez reconnu devant le juge d'instruction, interrompt le juge.
- Le faussaire que ce juge! coupe Antar qui joue son va-tout et fait semblant de suivre la lecture par le magistrat de la liste macabre avant de jurer qu'il n'y est pour rien.
- J'en avais après le pouvoir, rien d'autre. Depuis dix ans, je ne me souviens plus du nombre de morts tombés au cours d'accrochages auxquels j'ai participés. Disons, une dizaine de militaires.» Belkharchi, le juge demande la «permission» à l'accusé de continuer la lecture. Antar, toujours debout, se crampe au bord du box encadré par les «armoires à glaces» de la Dgsn. Le magistrat lit à haute voix et l'assistance compte mentalement le nombre de morts (plus de 200!) et achève avec cette question: «On vous a pris avec un PA?» Antar répond que c'est une victime du pouvoir, et d'ajouter qu'il avait rencontré Djillalli Kouri une seule fois! Les ayants droit (une demi-douzaine) s'agitent. Ils ont peur de la «tête» que fait Belkharchi. Elles auront une tout autre impression à l'issue du verdict prononcé d'une voix presque inaudible par le président: «Peine capitale!» Des applaudissements nourris déchirent l'atmosphère solennelle de la salle d'audience. Des cris de «Vive l'Algérie», «Assassins», «Vive la justice» accompagneront la composition criminelle, car la tradition veut que lorsqu'il y a un quelconque trouble, on fait évacuer la salle. Cette fois, c'est toute la composition de la criminelle de Sidi Moussa, Hadj Mihoub à Saliha Aouak en passant par Amar Belkharchi, Nouredine Lasnami et la vivifiante Nacéra El Hadj-Ali, la greffière qui s'était illustrée par une lecture claire de l'arrêt de renvoi où persistaient des fautes de frappe vite corrigées dans la foulée, tant cette dame avait un capital de ses connaissances à louer.
Dans la salle des «pas perdus», c'est la joie, alors que Antar en quittant le box des accusés sous une solide escorte, avait craché sur la fonle croyant atteindre ceux qui se réjouissaient de ce verdict tant attendu par les ayants droit.


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