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Le silence qui tue
LES DIRIGEANTS ARABES FACE À L'AGRESSION ISRAELIENNE CONTRE LA SYRIE
Publié dans L'Expression le 07 - 05 - 2013

Le monde vient d'assister à une énième forfaiture d'Israël contre un peuple arabe. En l'espace d'une semaine, l'Etat hébreu a commis trois graves agressions contre la Syrie, lesquelles peuvent être assimilées à un casus belli, sans que cela ait suscité la moindre réaction de dénonciation de la part de la dite «communauté internationale». Bien au contraire, ceux qui se cachent derrière ce vague générique, se sont plutôt attachés, outre justifier cette action de guerre israélienne, a demander la levée de l'embargo sur les armes aux rebelles qui combattent l'Etat souverain syrien. N'est-ce pas le chef de la diplomatie britannique qui trouve dans cette agression un justificatif pour demander davantage d'armes pour l'insurrection militaire contre la Syrie? William Hague a ainsi estimé dimanche que l'attaque israélienne contre la Syrie illustrait le «danger croissant pesant sur la paix» dans la région et renforçait la nécessité de lever l'embargo européen sur les armes pour les rebelles syriens. Incroyable! Plutôt que de condamner cette agression qui viole le droit international, le ministre britannique des Affaires étrangères la justifie. A ce niveau de responsabilité ce n'est plus de l'arrogance, de tels propos peuvent être assimilés à un encouragement au crime contre l'humanité dès lors qu'exprimés par un représentant qualifié d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, le Royaume uni. Londres, trouve ainsi naturel qu'un Etat, Israël, que son chef de la diplomatie n'a d'ailleurs pas voulu - ou eu le courage de - nommer, mette en danger la paix du monde par des actions que le droit international condamne et auraient dû être condamnées. Mais c'est encore le lourd silence du Monde arabe qui suscite l'interrogation. En effet, à l'exception de l'Algérie, de l'Egypte et du secrétaire général de la Ligue arabe (a-t-il réagi à titre personnel?) qui condamnèrent fermement ce nouvel acte de guerre israélien contre un pays arabe, aucun pays arabe, et encore moins l'opposition syrienne, n'a encore, jusqu'à hier, réagi à une agression qui pourrait donner au conflit syrien une autre dimension. Où sont donc passés les Arabes qui se répandent ici et là aux quatre coins de la planète mais ne semblent avoir rien à dire contre l'agression d'un des leurs? Pour sa part, l'Algérie a condamné dès dimanche, avec force, les attaques israéliennes contre la Syrie et exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à «assumer ses responsabilités pour mettre fin à ces agressions flagrantes». Ces agressions, indique le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani, sont une «violation grave du droit international, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale d'un Etat arabe». «L'Algérie exhorte le Conseil de sécurité de l'ONU à assumer ses responsabilités pour mettre fin à ces agressions flagrantes qui aggravent un contexte régional déjà fortement dégradé», a-t-il ajouté. De son côté, l'Egypte a également condamné dimanche les agressions menées par Israël en Syrie indiquant: «Bien que l'Egypte s'oppose vigoureusement à l'effusion de sang en Syrie et à l'usage des armes par l'armée syrienne contre ses enfants (...), elle refuse l'agression contre la Syrie, l'atteinte à sa souveraineté et l'exploitation de sa crise intérieure sous quelque prétexte que ce soit», a ajouté la présidence égyptienne. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a aussi fermement condamné dimanche l'attaque israélienne, mais la question qui se pose est de savoir s'il parlait uniquement en son nom dès lors que la présidence en exercice de la Ligue arabe, est assurée par le Qatar, qui aurait dû monter au créneau mais est resté muet ne jugeant pas importante cette flagrante atteinte à la souveraineté et à l'intégrité de l'Etat syrien comme le souligne justement le secrétaire de la Ligue arabe. Donc, Nabil al-Arabi, dans un communiqué, dimanche, a indiqué que ces attaques sont «une agression flagrante et une violation dangereuse de la souveraineté d'un Etat arabe», appelant le Conseil de sécurité «d'agir immédiatement pour stopper les agressions israéliennes contre la Syrie».
Mais le plus déplorable est encore le fait que «l'opposition» syrienne armée, en ne réagissant pas contre l'agression de son pays, n'a pas trouvé politique de condamner l'attaque israélienne contre la Syrie qu'elle prétend vouloir libérer du joug du régime de Bachar al-Assad. Où sont donc le «gouvernement provisoire» de l'opposition, les dirigeants de la rébellion, qui se répandent dans les médias internationaux qui observent un curieux mutisme alors qu'un pays étranger agresse leur patrie? A moins qu'ils estiment que tout coup porté à la Syrie est le bienvenu, dès lors qu'il est profitable pour eux, ce qui remet totalement en cause le bien-fondé et les raisons pour lesquelles ils disent se battre en Syrie. Ce pourquoi ils disent lutter, c'est d'abord le droit de s'élever contre l'agression dont a été victime leur pays de la part d'Israël. Qui ne dit mot consent. Mais en fait, pourquoi Israël aurait-il eu des inquiétudes à attaquer la Syrie, si des opposants syriens -l'opposition armé a appelé à l'intervention dans leur pays de forces étrangères, l'Otan en particulier - appellent à l'ingérence étrangère ou quand la Ligue arabe, dominée par les monarchies du Golfe, cautionne, arme et finance la rébellion syrienne soutenant toutes les actions commises ces deux dernières années contre le pouvoir en place en Syrie, en contradiction avec sa propre charte fondatrice qui stipule que toute agression contre un pays arabe est une attaque contre l'ensemble du Monde arabe. Mais, quand les Arabes sont incapables d'avoir une politique cohérente sur le dossier palestinien, quand ils s'entredéchirent sur la Syrie et aident au renversement du pouvoir syrien, ou refusent d'user de tous les atouts et moyens dont ils disposent, pour faire respecter l'entité arabe, par l'abandon de toute velléité de lutte pour restaurer la dignité arabe face aux puissants de ce monde, il est évident que ces derniers ont beau jeu à minimiser les crimes d'Israël et de dire que celui-ci «a le droit de se défendre» comme le réitèrent à satiété les Américains. Normal quand les dirigeants arabes se conduisent en vassaux des puissances occidentales.
D'ailleurs, ce qui n'est même pas une surprise, quand l'Union européenne (UE) qui a exprimé hier sa crainte d'une possible propagation du conflit syrien après les attaques israéliennes de vendredi et dimanche contre un centre de recherche scientifique près de Damas, omet de prononcer le nom d'Israël. «Nous suivons avec une grande inquiétude l'évolution de la situation autour de la Syrie et notamment la possibilité d'un conflit qui se propagerait au-delà du territoire actuel», a dit Michael Mann, le porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, au cours d'un point de presse à Bruxelles. De fait, le porte-parole de l'UE s'est gardé de dire le nom d'Israël quand il met en garde contre tout risque d'escalade, indiquant: «Tout le monde doit faire un effort pour ne pas mettre à mal la stabilité déjà très précaire et fragile dans la région», a-t-il dit. «Nous lançons un appel urgent à toutes les parties pour trouver une solution politique. C'est la seule voie possible», a-t-il ajouté et de conclure: «Nous condamnons toute violence dans la région et voulons éviter l'escalade et un effet de contagion». Qui est cette «partie»?
Selon toute vraisemblance, ce sont encore des Martiens qui ont attaqué ce week-end des centres scientifiques en Syrie dès lors que l'Union européenne n'est pas arrivée à déterminer quelle «partie» elle doit condamner dans ce grave acte de guerre, laissant en blanc le nom de l'agresseur. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, cita en revanche «l'armée aérienne israélienne» sans aller jusqu'à condamner Israël en déclarant, selon son porte-parole, Martin Nesirky que Ban Ki-moon s'est déclaré dimanche «très préoccupé» et a appelé au calme pour «éviter une escalade» du conflit syrien, à la suite des raids menés par Israël en Syrie. M. Ban, indique la même source, «est très préoccupé par les informations concernant des raids aériens menés par l'armée de l'air israélienne en Syrie». Mais l'ONU, a-t-il ajouté, «ne dispose pas pour l'instant de détails sur ces incidents et n'est pas en mesure de déterminer de manière indépendante ce qui s'est passé». Selon le communiqué de l'ONU, le secrétaire général «appelle toutes les parties à faire preuve du maximum de calme et de retenue et à agir de manière responsable pour éviter une escalade de ce qui est déjà un conflit dévastateur et très dangereux». M.Ban appelle aussi «au respect de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale de tous les pays de la région et à l'application de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité» de l'ONU.
Mais point de condamnation! M.Ban parle de l'application des «résolutions pertinentes» du Conseil de sécurité de l'ONU. Certes! Mais, qui osera faire se conformer Israël - dont on ne prononce même pas le nom - quand il mène des actions de guerre transgressant le droit international, droit international que l'on impose sans état d'âme aux Etats du monde? Ce qu'il y a lieu de relever, c'est le fait - unique dans les annales de la diplomatie internationale - que l'Etat hébreu estime que les lois internationales communes ne s'appliquent pas à lui. Cela d'autant plus qu'Israël, créé de toutes pièces par les Nations unies au prix du dépècement de la Palestine historique, impose aujourd'hui, dans l'impunité totale, sa volonté au monde entier sans qu'il y ait un Etat, une nation pour dire basta.
Israël a dépassé toutes les limites de l'acceptable, mais il se trouve encore des dirigeants du monde, qui au lieu de condamner ses crimes de guerre qui mettent la planète au bord de la conflagration, tentent de le dédouaner.


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