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Egypte: un vote ne fait pas une vérité!
Publié dans L'Expression le 07 - 07 - 2013

La chute de Mohamed Morsi, déboulonné par le peuple et écarté par l'armé égyptienne - qui prenait acte de la volonté du peuple - atteste de l'échec consommé des islamistes à gérer l'Etat.
En fait, un revers sur tous les plans: autant politique, diplomatique que financier et économique. Fallait-il s'attendre à plus et à mieux d'une confrérie - arrivée au pouvoir par effraction, qui a pris en marche le train de la révolte contre Moubarak - dont l'urgence et la priorité ont été d'instaurer la chari'â, moraliser le pays, en sus des interdits qui venaient couronner la vision que les islamistes se faisaient de la gestion d'un Etat et de sa société. Les Algériens, qui en leur temps s'étaient opposés à la mainmise des islamistes sur le pays, ont eu un avant-goût de la gouvernance islamiste, lorsque les interdits tombaient drus sur les «masses laborieuses» quand l'ex-FIS eut à diriger les affaires de la cité. Ce que les Frères musulmans égyptiens n'avaient pas compris et n'ont pas tenté de comprendre, c'est que l'on ne gère pas un Etat comme on gère une école coranique ou une association caritative.
En fait, cet état de chose est loin d'être propre aux seuls islamistes égyptiens mais reste la marque de fabrique d'un islamisme - souvent autoritaire - qui n'a pas su évoluer dans son environnement normal ni comprendre les mécanismes de fonctionnement de la société dont le seul projet envisagé pour elle, est encore de l'islamiser un peu plus qu'elle ne l'est déjà, de restreindre ses mouvements et ses libertés.
En Egypte comme en Tunisie, le peuple demandait du travail, à loger décemment, sollicitait le respect et la dignité. Toute chose estimée secondaire par les islamistes dont les priorités étaient autres. Les islamistes n'ont surtout pas compris que dans une société multiculturelle comme le sont les sociétés arabes, singulièrement l'Egypte (ou les chrétiens représentent une forte population, il existe d'autres données et paramètres dont il fallait en tenir compte. Cela n'a pas été le cas quand Morsi s'est mis à «islamiser» les institutions du pays à pas forcé. C'était la goutte qui fit déborder le vase. Les Egyptiens ont alors crié: halte! Il y avait plus de vingt millions de citoyens qui exigeaient le départ du président Morsi le 30 juin dans la mégapole cairote et les grandes villes du pays. La cassure entre le peuple égyptien et le président islamiste élu était dès lors irréversible. Analystes et commentateurs ont immédiatement qualifié la mise à l'écart de Morsi comme étant un coup d'Etat. Il semble qu'il faudrait nuancer le propos et dire plutôt que l'armée a été mise devant le fait accompli: la volonté du peuple. Celui-ci, qui donna la légitimité au représentant islamiste le 30 juin 2012, la lui retira une année plus tard pour - si l'on peu dire - essaie non concluant, rejetant définitivement le président Morsi. Les islamistes égyptiens, comme leurs collègues tunisiens - ou algériens hier - n'ont, à aucun moment, tenté de se concilier les autres conceptions et visions du pouvoir et de la gouvernance et intégrer dans leur projet de société les libertés et singulièrement les libertés religieuses dans des pays - comme l'Egypte - à fortes minorités non musulmanes. Ils fonçaient comme un bulldozer ne prenant pas en compte ces différence culturelles et cultuelles dans la société arabe où ils ont émergé au pouvoir. Or, le peuple égyptien qui a fini par bouter Hosni Moubarak hors du pouvoir, ne voulait plus accepter de tutelle d'où qu'elle vienne et surtout pas une nouvelle dictature islamiste. Ces derniers, certes, ont beau jeu d'exciper de la légitimité et de dire représenter le pouvoir légitime élu par le peuple. Sans doute! L'argument de la légitimité de Morsi, n'autorisait d'aucune façon les islamistes à façonner le peuple à leur mesure. Notons que Hitler aussi a été un président élu, donc «légitime». Mais un vote peut ne pas créer la légitimité, ni être la vérité. Nous avons également le précédent algérien des années 1990, quand les islamistes algériens avaient également invoqué la légitimité des urnes, en qualifiant de «coup d'Etat» l'interruption du processus électoral. Or, les Algériens prirent rapidement conscience du fait qu'ils allaitent donner le pouvoir à des islamistes qui causèrent moult dégâts lors de la courte période où ils dirigèrent les communes du pays. Ils créèrent ainsi leur propre Etat islamique -avec sa devise, son emblème et ses institutions- face à l'Etat républicain algérien réduit à l'expectative. En son temps, face à l'incompréhension du monde qui s'accommodait d'une telle tournure des événements, les Algériens refusèrent le diktat islamique. N'est-ce pas Abdallah Djaballah, dans l'euphorie des résultats du premier tour des législatives de décembre 1991, qui promettait l'interdiction des partis «laïcs» et l'avènement du Coran en tant que loi fondamentale? Surtout lorsque, sous le couvert de l'Islam, des dynasties de droit divin se sont constituées à l'ombre de la religion, à l'instar du Royaume wahhabite et des Emirats du Golfe. Les Américains n'étaient pas les derniers qui souhaitaient corriger l'erreur stratégique commise avec les islamistes iraniens. Ainsi, ne prenant aucune précaution, ni ne tenant compte des aspirations démocratiques des Algériens, l'administration et les «spécialistes» américains de l'islamisme voyaient s'installer à Alger un pouvoir islamique que Washington souhaitait (déjà) qu'il soit la copie conforme du régime wahhabite saoudien. Certes, l'enjeu n'était pas mince quand entrait en ligne de compte le choix du projet de société. Projets de société aux antipodes les uns des autres, le programme des islamistes se résumant à la mise en oeuvre de la chari'a et l'avènement d'un Etat théocratique, quand les démocrates, ou modernistes aspiraient à construire une Algérie en prise avec son temps, réceptive et fière de sa pluralité culturelle. C'est aussi la volonté légitime en Egypte, en Tunisie et dans les pays arabes traversés par ledit «Printemps arabe» qui veulent construire des sociétés ouvertes en prise avec leur environnement régional et international. Vivre la régression avec l'Etat théocratique n'est pas, ne doit pas être une fatalité, tant que seul le peuple est garant de la «légitimité» qui peut, à tout moment, reprendre ce qu'il a donné.


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