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Une justice à deux vitesses?
Publié dans L'Expression le 10 - 09 - 2013


La question se pose désormais au regard de l'orientation définitive (?) que semble avoir pris la Cour pénale internationale (CPI) chargée de connaître des crimes de guerre, contre l'humanité ou de génocide commis ou présumés commis par des Etats. A l'énoncé des crimes que la CPI est compétente à juger, il pouvait être estimé que ses prérogatives sont larges et que ce tribunal serait amené à traiter de la même manière et équitablement les justiciables d'où qu'ils viennent. C'est du moins ce qui en est dit en théorie. Dans la pratique, c'est loin dêtre évident. C'est devant cette institution (créée par le Statut de Rome le 1er Juillet 2002) que comparaît à partir d'aujourd'hui le vice-président kenyan, William Ruto. C'est la première fois qu'un aussi haut responsable politique est jugé par la CPI. Celui-ci est accusé de crimes contre l'humanité dans de sombres règlements de comptes qui eurent lieu au Kenya lors de la campagne présidentielle de 2007. Le président en exercice du Kenya, Uhuru Kenyatta, devra lui aussi se présenter à la mi-novembre devant ce tribunal, accusé des mêmes crimes que son vice-président. Cela aurait pu être une affaire normale entrant dans le cadre des prérogatives «toutes aussi normales» de cette institution de l'ONU. Certes! Or, là où le bât blesse - nonobstant l'innocence ou la culpabilité des mis en cause dont la CPI aura à démontrer leurs implications - c'est de constater que la CPI depuis sa création, s'est concentrée sur les seuls dirigeants africains, devenant par la force des choses un tribunal réservé à l'Afrique. Nous ne pouvons manquer de relever le fait qu'au moment où les deux premiers gouvernants de l'Etat du Kenya sont jugés par la Cour pénale internationale, un autre chef d'Etat africain, le Soudanais Omar El Bechir, un ancien vice-président du Congo démocratique, Jean-Claude Bemba, Seif el-Islam El Gueddafi (fils de l'ancien dirigeant libyen, Mouamar El Gueddafi, inculpé par la CPI avant son assassinat) ou encore l'ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo (actuellement détenu à La Haye, siège de la CPI aux Pays-Bas) et son épouse Simone Gbagbo, en attente de leur procès, se trouvent dans le collimateur de cette juridiction. Nous ne citons pas ici les chefs rebelles et ex-chefs rebelles de différents pays africains sur la liste d'attente de la CPI. Cette liste n'est pas exhaustive mais est indicative du fait que depuis sa création il y a plus de dix ans, la Cour pénale internationale s'est concentrée sur les seuls Africains, comme si ailleurs dans le monde aucun crime de guerre, contre l'humanité ou de génocide n'ont eu lieu. Sans remettre en cause la probité de l'institution de l'ONU, nous ne pouvons nous empêcher de relever et constater que la CPI ne semble traiter que de questions en rapport avec les pays en sous-développement. Le problème n'est pas - si tant est - de minimiser les implications présumées de ces dirigeants africains, mais seraient-ils les seuls à outrepasser leur pouvoir politique? Pourquoi la CPI qui s'estime compétente pour juger les Africains, ne l'est plus dès lors qu'il s'agit d'un George W. Bush, ex-président américain, qui ordonna l'envahissement de l'Irak, donc la mort de dizaines de milliers d'Irakiens, surtout lorsqu'il a été prouvé que les arguments présentés pour attaquer ce pays étaient mensongers et fallacieux? C'est là, un cas parfait de crime de guerre et de crimes contre l'humanité, restés impunis. En 2005, la CPI s'est déclarée incompétente à juger l'ancien Premier ministre israélien, Ariel Sharon, coupable pourtant de l'assassinat - dont des assassinats ciblés condamnés par le droit international - de milliers de Palestiniens. Il est vrai que ni les Etats-Unis, ni Israël ne sont signataires du Statut de Rome de la CPI. Cela les exonère-t-ils pour autant du jugement (par défaut?) de leurs crimes? Crimes commis au nom d'intérêts qui sont loin d'être ceux de la sécurité et la paix dans le monde. Hélas, c'est contre les Africains - et eux seuls - que la CPI s'est autant illustrée que singularisée par ses charges contre les Etats, dirigeants et/ou citoyens émanant de ce continent. Cela est à tout le moins fâcheux pour une institution censée rendre la justice en son âme et conscience. Dès lors que la CPI ne peut s'attaquer aux véritables criminels en «cols blancs», les puissants de ce monde, estimés «intouchables», la «justice internationale» (re)tombe dans l'exécrable deux poids, deux mesures et une justice à deux vitesses, sévère avec le pauvre mais compréhensive et indulgente avec le riche.

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