Le prix du mouton s'en va crescendo à mesure que l'Aïd approche Après les dépenses faramineuses du Ramadhan et de la rentrée scolaire, c'est au tour de l'Aïd El Adha de donner le coup de grâce aux familles confrontées à la cherté de la vie et la baisse du pouvoir d'achat. A un mois de la fête de l'Aïd El Adha, les pères de familles commencent à trembler. La problématique ne se résume pas seulement dans le pouvoir d'achat qui constitue un handicap majeur pour les citoyens, mais de plus, il ne faut pas négliger la hausse inexpliquée des prix exercée par les marchands de bétail. Ils ont tous le même argument: la hausse du prix du foin et de la location... et le mouton se fait de plus en plus désirer. Des raisons pour justifier les prix exorbitants qu'ils imposent aux maigres bourses... Les Annabis ont entamé les préparatifs inhérents à cette fête religieuse, or, le prix du mouton est excessivement élevé. Les marchés itinérants du mouton ont commencé à faire leur apparition. Ils sont installés partout, aussi bien à la Colonne, l'Olympia, El Hadjar, Sidi Amar et bien d'autres endroits où les citoyens se précipitent. C'est dire qu'une animation particulière caractérise d'ores et déjà les rues et les quartiers de la ville de Annaba. Pour ce qui est des moutons, leurs prix demeurent très élevés par rapport à la même période lors de l'année précédente. Les maquignons estiment, par ailleurs, que la fête de l'Aïd El Adha, compte tenu du fait qu'elle constitue une période de forte demande, donne également lieu à l'apparition d'un grand nombre d'éleveurs occasionnels, dont l'influence sur le marché est, insistent-ils, «indéniable». A Annaba, des locaux ou des hangars et des garages sont transformés en points de vente de moutons, une manière pour certains de se faire de l'argent au détriment des familles. Car la moyenne d'une location d'un garage varie entre 50.000 et 80.000 DA le mois. Tous les espaces pouvant accueillir la «marchandise» sont loués sans hésitation aucune. Le mouton est cédé entre 40.000 et 65.000 DA. En guise d'argument, le vendeur informe ses interlocuteurs que le kilogramme de viande a franchi la barre des 1400 DA et que, de ce fait, le prix du mouton augmente. Non loin du même quartier, plus précisément du côté d'El Forkane, les prix semblaient plus accessibles. Ils oscillent entre 23 et 40.000 DA. Il y en a pour toutes les bourses. Au bonheur des fonctionnaires, et pères de familles qui affirment «accomplir le rituel qui devient de plus en plus difficile à cause de notre faible pouvoir d'achat», assurant, toutefois, qu'ils achèteront tout de même un mouton, car «il est hors de question de ne pas faire plaisir aux enfants à travers ce rituel sacré». D'autres par contre, regrettent que la portée et le sens de cette fête religieuse, à savoir la soumission à la volonté de Dieu (à travers l'exemple du Prophète Ibrahim et son fils Ismaïl) aient été quelque peu «négligés». «C'est à croire que les gens n'accomplissent ce rituel que pour se gaver de viande», disent-ils relevant que des valeurs telles la patience, le sacrifice et le dépassement «ont perdu de leur sens, alors qu'il est important de saisir cette opportunité pour s'imprégner des valeurs de notre religion et revisiter les enseignements des ancêtres». Pour l'heure, c'est la grande joie des enfants et l'opportunité d'un plus de gain, pour les vendeurs.
