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Exit, le casier...
Publié dans L'Expression le 18 - 11 - 2013

Nos juges du siège devraient passer outre les instructions de la tutelle et épouser la «jurisprudence»!
Ce n'est un secret pour personne que le vieux renard des juridictions du centre du pays, Maître Lamouri, est un as du pénal. Il l'est qu'à telle enseigne son confrère et aussi Maître Athmani El Azhar, un des rares avocats à plaider en...Tamazight à Khenchela, Aïn M'lila et...Azazga avait un jour lancé en direction du trio de magistrats de la cour d'Alger: «Je suis heureux de le voir aujourd'hui en face de moi défendant une victime. Je le suis d'autant plus que mon maître Lamouri est plutôt faible lorsqu'il est constitué pour la partie civile!» Et l'avocat de Bordj El Kiffan n'aura pas raison car le jour même, le vieux renard avait obtenu gain de cause car le client de Maître Athmani avait été lourdement condamné. «La classe a parlé!» avait alors taquiné Maître Athmani très fair-play. L'aîné apprécia et depuis, lorsque les deux avocats sont constitués dans une même affaire, c'est un régal sur tous les plans!
Mardi dernier, face à Nasser Sedira, ce magnifique président de la section correctionnelle, Maître Benouadah Lamouri allait entamer une danse du feu, une autre samba dont il possède à lui seul le secret. Oui, l'avocat de Dar El Beïda (Alger) défendait un inculpé de coups et blessures volontaires qui ont atterri sur un arrêt de travail de 10 jours. Comme il en a pris l'habitude, le défenseur allait passer plus de vingt minutes entrecoupées de tapes sur l'épaule du détenu, juste de quoi rassurer le tribunal que son client n'était pas le monstre présenté par les termes du procès verbal d'audition. Mieux! Ou pire! L'inculpé a un casier chargé. Et pour les profanes, un casier chargé veut dire des circonstances aggravantes...
Eh bien, figurez-vous que ce jour-là, l'avocat de Dar El Beïda avait foré une porte ouverte en se permettant de divulguer à l'intention des initiés installés dans la salle d'audience que le repris de justice n'est pas celui qu'on croyait être. Et durant sa brillante plaidoirie, Maître Benouadah Lamouri rappellera qu'un repris de justice est celui qui a répété le délit ou le crime sur lequel il est poursuivi. Il ouvre une copie du casier et lit: «Monsieur le président, je me permets de prendre quatre-vingt petites secondes pour prouver que mon client n'est pas un repris de justice ni un récidiviste. Jugez-en: 2009 vol, à l'arraché, 2010, escroquerie, 2011, abus de confiance - vol 2012, menaces avec une relaxe et 2013 en février, escroquerie. Or, aujourd'hui, mon client Samir L. est poursuivi pour coups et blessures volontaires, alors qu'en réalité il est victime. Passons donc à la lecture du casier. Samir est poursuivi pour la première fois par les termes de l'article 264 du Code pénal. Exit la récidive!» a récité le front haut, le conseil qui revient vingt secondes sur ce qui s'est réellement passé ce jour-là. Selon la défense, Samir L., 27 ans avait été réellement provoqué car s'écriera l'avocat: «Nous n'avons jamais eu de dossiers relatifs aux coups et blessures sans que l'on parle de provoc.
Imaginez-vous, monsieur le président un seul instant qu'un jeune, insulté et sa maman traînée dans la mélasse, rester de marbre? Franchement, je ne le pense pas. Mon client a été rudement provoqué. Il a répliqué par deux coups de tête et un troisième du pied. Ce certificat médical? Il faut revoir le système de délivrance. Deux coups de tête et un du pied, 10 jours? 3 jours pour chaque coup! Ridicule.» L'avocat avait vu le rictus de Nasser Sedira, le juge qui signifiait la fin des interrogations de la défense. Ce sera alors juste après, l'occasion pour Maître Lamouri d'enfourcher un étalon noir et prendre d'assaut la «citadelle casier judiciaire»!
L'avocat va s'y prendre simplement mais pour pousser le tribunal en oeuvre et le parquet à le suivre, il va mettre en oeuvre une magnifique gestuelle dont il a seul le secret. Il fait tomber les épaules, baisse légèrement la tête sur le côté gauche. Il relève les manches de sa belle robe noire et entame un véritable réquisitoire contre les partisans du casier. Et avant d'aller sur la signification réelle du concept: «récidiviste», il va prier Sedira le président, de lui permettre de rappeler qu'au Royaume-Uni, le juge exige tous les documents utiles à la bonne marche de son audience sauf le casier: il articule, le front déjà perlant d'une sueur noire et brillante «Monsieur le président, savez-vous que contrairement à beaucoup de pays dits «avancés», les British se passent du casier. Ce que le juge du jour examine, ce sont les faits reprochés en ce moment. Le magistrat ne perd ni son temps, ni son humeur à feuilleter le casier, cherchant des poux sur une tête rasée! Il juge l'inculpé pour ce qu'il a fait récemment mais non dans un passé lointain surtout si l'inculpé ou le prévenu, voire l'accusé a payé sa faute au bon moment!» Alors que le défenseur avait achevé ses «lumières», Nasser Sedira le président regarda cinq secondes le conseil et articula: «Merci, Maître pour vos éclairages mais le tribunal sait ce que vous savez, merci pour votre participation à l'éloignement des zones d'ombre!» Maître Lamouri sourit à son tour avant de conclure: «Je me devais de vous éclairer histoire d'aller vers la satisfaction du boulot accompli.»
Alors que la jolie Imène Gahfez, cheveux tombant sur ses frêles épaules, avait requis avec une moue éloquente: «Un an ferme», le président était en train de transcrire le dispositif du verdict annoncé sur le siège: «Un an assorti du sursis.» Cela suffira à Maître Benouadah Lamouri de lâcher son plus beau sourire depuis le 1er Moharam et le lendemain chez lui au milieu de sa famille, une famille nombreuse.


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