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Al ghar N'Temchichth
Publié dans L'Expression le 02 - 12 - 2013

«Les contes de fées sont les romans érotiques des enfants.» Jean Paulhan
Je ne savais pas dans quelle histoire m'avait embarqué mon ami Lounès quand il me proposa l'eau comme premier sujet d'une chronique. Cela avait remué tant de souvenirs qui sont remontés à la surface de ma mémoire que je me suis retrouvé devant une chronique à tiroirs: un souvenir chassant l'autre avant d'être bousculé par un autre plus vivace ou plus tendre... C'est un peu comme ce conte merveilleux que me racontait ma mère de sa douce voix fatiguée par les travaux du jour: un cortège nuptial comprenant de nombreux chevaux s'enlisa dans des sables mouvants. Toute la caravane fut absorbée par le perfide piège. Seul dépassa un crin de la queue du dernier cheval qui fermait la marche. Des années plus tard, vint à passer un homme qui remarqua l'étrangeté du crin émergeant du sable. Curieux, il voulut le retirer. Il tira, et aussitôt apparut la croupe d'un cheval puis le cheval tout entier avec son cavalier, puis toute la caravane... J'ai oublié l'histoire elle-même mais j'ai toujours en mémoire cette métaphore. Ainsi, l'eau avait toujours marqué d'une façon positive la vie de ceux qui vivaient à l'ombre de cet imposant rocher à corbeaux qui dispensait une humidité bénéfique au village. Quand j'ai appris la légende du perfide Marocain (dans tous les contes du monde, l'étranger est souvent perfide), je n'ai pu m'empêcher de conclure que l'édification du petit hameau de Tizi N'Tharga était postérieur à la prise d'eau qu'avaient effectuée les conquérants romains qui avaient exploité la plaine en contrebas. C'est d'ailleurs l'origine de son nom. La conduite d'eau faite de pierres et de briques plates devait suivre le sentier caillouteux qui longeait la crête de l'ighil qui surplombe le village. L'eau devait aboutir au camp des légionnaires installés au-dessus du village, car ceux-ci n'avaient pas les moyens techniques pour faire remonter le produit des nombreuses sources qui forment le noyau du village. Cette «Tharga» était déviée à une période donnée vers la pente vertigineuse qui forme le côté sud de l'ighil et qui descend vers le ravin profondément encaissé entre la montagne humide et la colline sèche. Le courant impétueux en hiver était dirigé vers un moulin à eau bâti sur un rocher juste à quelques mètres au-dessus du ravin. Nous escaladions le rocher et nous nous abritions jadis derrière les ruines du moulin, quand, enfants, nous allions nous rafraîchir dans les «timdoua» du ravin. Quand, passant un jour devant une petite niche construite sur le côté du sentier qui mène du village jusqu'à une source qui alimente le ravin, j'avais questionné mon grand-père sur cette construction humaine et j'étais arrivé à cette conclusion: cette niche recevait une conduite d'eau qui descendait de l'ighil et une buse passant sous le sentier la continuait jusqu'au moulin à eau perché sur un nid d'aigle. La niche qui avait attiré mon attention était nommée «la grotte de la Chatte», d'après mon grand-père qui m'emmenait au ravin quand il allait chercher le sable nécessaire à la construction de sa maison. Il m'avait appris que jadis, cette niche était occupée par une chatte sauvage: elle avait certainement dû y faire un nid douillet pour ses portées.
Evidemment, l'érosion avait fait son travail et la conduite créée à partir de Tizi'N'Tharga avait disparu, une partie s'étant effondrée dans le segment du sentier qui longeait l'ighil. Ne subsiste que la conduite qui descend vers «la grotte de la Chatte». Les meules du moulin à eau ont dû être récupérées par le dernier meunier du village qui avait établi le dernier moulin à eau 200 mètres en amont. Ce moulin avait continué à fonctionner jusqu'au début des années cinquante: mes oreilles gardent encore les notes d'une musique claire et rafraîchissante de l'eau tombant sur la roue à aubes...


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