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De Gaulle, "l'Algérie algérienne" et le 11 décembre 1960
Publié dans L'Expression le 12 - 12 - 2013

De Gaulle avait des raisons historiques de délester la France du boulet qu'elle traînait depuis le 18ème siècle. Il a sauvé la France en négociant l'indépendance de l'Algérie. Il n'a rien offert à personne. La vérité c'est la conspiration menée par Bacri, Talleyrand et les autres....
Hier c'était le 11 décembre. Il y a 53 ans, le même jour, les Algériens sont sortis dans la rue pour manifester contre la colonisation française en Algérie dans plusieurs villes du pays mais dont l'épicentre se situait à Alger. Plus précisément à El Mouradia (la Redoute à l'époque) quartier où vécut le martyr Didouche Mourad, Diar El Mahçoul, El Madania (Clos Salembier à l'époque) et Belcourt (Belouizdad actuellement). Il y avait eu la grève des 8 jours en janvier 1957, mais cette fois la population algérienne (hommes, femmes, enfants) est sortie en découdre avec les militaires français et les milices armées constituées par les pieds-noirs. La lutte de Libération nationale en était à sa sixième année et le sacrifice des martyrs tellement répandu que la population civile était prête à mourir que de continuer à vivre dans l'indignité et la soumission. Le déclencheur de ces manifestations n'était autre que le revirement du général de Gaulle qui s'est subitement éloigné de l'autodétermination promise lors de son discours de septembre 1959 pour se lancer dans le fumeux concept de «l'Algérie algérienne» prononcé lors de sa tournée en Algérie du 9 au 12 décembre 1960. Ce qui ne voulait rien dire d'autre que De Gaulle voulait laisser les pieds-noirs continuer à avoir la haute main sur la conduite des affaires du pays. Le tout en prônant la cohabitation avec les «indigènes». Les Algériens avaient compris la manoeuvre, c'est pourquoi ils sortirent en masse dans la rue pour la première fois. Les pieds-noirs, par contre, qui n'avaient pas vu le cadeau que voulait leur offrir le général, ont ainsi scellé leur nouvelle condition de rapatriés. Pour toutes ces raisons, ceux qui tentent de falsifier l'histoire en voulant faire croire que De Gaulle aurait offert l'indépendance aux Algériens, masquent en réalité leur incapacité à réagir intelligemment aux événements. Car, pour De Gaulle, le libérateur de la France, il y avait deux soucis à régler. D'abord mener à terme le programme nucléaire français qui se déroulait à Reggane et ensuite éviter à son pays de subir la déferlante d'un million de pieds-noirs assez éloignés de la civilisation française. S'il réussit le premier point de faire de son pays une puissance disposant de l'arme nucléaire, sur le deuxième point il en fut autrement. Ce qui a dû lui laisser un goût d'inachevé, lui qui voulait délester la France du boulet que traînait, malgré elle, la France depuis 1830. La colonisation de l'Algérie par la France ne correspond à aucune autre opération connue pour la constitution de son empire colonial. Aucun des pays qu'elle a dominés n'a été annexé au territoire français. Aucune population colonisée n'a eu droit à la nationalité française comme cela s'est vu en Algérie. Encore moins dans les pays sous le régime du protectorat comme le Maroc ou la Tunisie. Pour comprendre cette spécificité algérienne dans la politique française, il faut remonter aux origines de la Révolution française de 1789. Voire même aux conditions qui y ont mené. L'Histoire telle qu'elle est généralement présentée évoque le coup de l'éventail et l'arnaque des créances impayées au Dey par Bacri et Busnach. C'est là une présentation qui ne dépasse pas le contenu d'un conte pour enfants. 1830 n'est pas la date d'une expédition spontanée, même si certains s'évertuent à faire accréditer l'idée d'une victoire à l'international pour sauver le trône vacillant du roi Charles X. D'ailleurs il sera renversé quelques jours après la prise d'Alger. Il est dit également que c'est grâce à des relevés topographiques effectués par Boutin, en 1808, que le choix du débarquement à Sidi Ferruch a été adopté. On raconte même qu'il a dû détruire ses notes avant d'être fait prisonnier à Malte, après une attaque d'une frégate anglaise alors qu'il était en route pour la France. La légende veut, car c'est de cela qu'il s'agit, que grâce à sa «prodigieuse» mémoire, il a pu, par la suite, reconstituer, comme un grand, les dits relevés. Le tout alors que Bacri, qui disposait d'un grand réseau en Algérie, avait toute latitude pour obtenir toutes les indications topographiques qu'il voulait. Il fut d'ailleurs l'un des plus gros bénéficiaires de l'occupation coloniale puisqu'on retrouve sa fille, Aziza Foa, aux côtés de Napoléon III lors de sa visite à Alger en 1860. Officiellement c'était son interprète.
Elle avait pour maison l'actuel musée du Bardo à Alger. Il n'y a que les enfants pour croire que le débarquement n'est pas le résultat d'une conspiration. On y trouve le sinistre Talleyrand dont s'est servi Bacri comme il le dit lui-même. «Si le bossu (Talleyrand) n'était pas dans ma main, je ne compterais sur rien» avait-il écrit à l'époque. De Gaulle savait tout cela. C'est de ce boulet qu'il voulait débarrasser son pays. Il voulait sauver la France. Pour la deuxième fois. Quant à nous, il serait temps de sortir des anecdotes. De cesser de les confondre avec l'Histoire. Avec un grand H!
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