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"J'ai appris mon métier grâce à Rengaine"
SLIMANE DAZI, ACTEUR, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 06 - 01 - 2014

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C'est ce qu'on appelle avoir une sacrée bonne gueule d'acteur. Et lui, il l'a assurément! S'il est révélé tardivement au cinéma, Slimane Dazi avec ses faux airs de Robert Mitchum, collectionne les rôles, que ce soit à la télé ou au cinéma. Nous l'avons repéré dans Un Prophète de Jacques Audiard, Grand Prix du jury au Festival de Cannes en 2009, mais bel et bien découvert et apprécié dans Rengaine de Rachid Djaïdani. Depuis, notre acteur français d'origine algérienne enchaîne les rôles. Puisque cette année, il nous surprendra encore une fois en jouant dans le mystérieux long métrage Only Lovers Left Alive du célèbre Jim Jarmicuh, excusez du peu. (Un long métrage fantastique dont la sortie en France est programmée pour le 19 février 2014). Aussi, retrouve-t-on Slimane dans le très bon court métrage de Akim Isker, Je Mange pas de porc, mais aussi dans Les hommes libres, réalisé par Ismaël Ferroukhi, mais encore dans Spiritismes, un film dramatique franco-canadien réalisé par Guy Maddin, et sorti cette année. 2013 est, en effet, l'année de consécration de cet homme à l'apparence fragile et taciturne, mais au visage qui crève l'écran. Le Festival de Marrakech a réservé un très bon accueil en décembre dernier au film Fièvres du réalisateur Hicham Ayouch, le frère de Nabil. Le film fut couronné de succès en attribuant à son acteur principal, Slimane Dazi, le Prix de la meilleure interprétation masculine. Un parcours singulier pour un artiste atypique. On a tenté de le connaître un peu plus...
L'Expression: Tout d'abord, revenons un peu au film éblouissant Rengaine de Rachid Djaïdani qui a mis tout de même neuf ans pour le terminer et le faire sortir. Quel a été votre sentiment en jouant dans ce film et que pensez-vous du rôle que vous avez incarné?
Slimane Dazi: Mon sentiment à propos de Rengaine est la certitude d'avoir appris mon métier d'acteur et de vivre de cette passion aujourd'hui, ce qui n'est pas rien. Pour ce qui est de mon personnage (Slimane, le grand frère), ce fut un travail sur la durée car je suis celui qui a accompagné Rachid sur ces 9 ans de voyage initiatique dans le 7e art.
Vous avez déclaré dans une interview que vous viviez de petits boulots à l'époque. Comment êtes-vous venu alors au cinéma? Aujourd'hui, vous multipliez les rôles, mais pensiez-vous, enfant, être acteur plus tard et pourquoi?
Les petits boulots ont fait vivre une famille et moi pendant plus de 20 ans. J'ai été camelot, chauffeur-livreur, ventouseur, chauffeur de grande remise etc.
Je suis arrivé au cinéma par accident, même si je suis cinéphile depuis l'âge de 10 ans.
Je n'ai jamais imaginé être acteur ne serait-ce que par ma position de premier garçon dans une fratrie de neuf enfants.
Choisir un rôle cela veut dire que vous êtes un nom dans le métier, même si je n'en suis pas encore là, j'ai mon éthique et les stéréotypes et clichés, je les refuse.
Le chemin fut beau, surtout de Rengaine à Only lovers left alive en passant par Un Prophète, Je ne suis pas mort, Les hommes libres, De force, Rabat jusqu'à Fièvres où j'ai reçu le Prix de la meilleure interprétation au Festival de Marrakech au mois de décembre dernier, présidé par Martin Scorsese. Alors je vais faire en sorte de faire durer le voyage...
De Rengaine à Only Lovers Left Alive que j'ai vu cette année à Cannes, que de chemin parcouru. Racontez-nous un peu cette insolite expérience dans ce film américain de l'excellent Jim Jarmusch...
Ma rencontre avec Jim fut simple; il a vu une photo de moi que Lea Rinaldi, une amie en commun, lui a fait voir et tout s'est enchaîné. Voilà, Jim, c'est simplement la classe!
Est-ce que, quand on collectionne les petits boulots comme vous l'avez fait, pratiquer du sport entre football et boxe, le cinéma monte-t-il vite à la tête après?
Il n'y a pas de petits boulots. Comme je l'ai déjà dit, j'ai travaillé dans divers secteurs, la plupart manuels, ce qui m'a permis de vivre dignement et de nourrir ma famille sans rien devoir à personne. Le foot et la boxe sont des sports populaires. Dans une cour de recréation, quand deux ados se battent, ce sont les poings qui partent en premier, alors la salle de boxe fut un lieu idéal pour beaucoup de jeunes chiens un peu fous comme moi pour calmer leur colère.
Le foot c'est ma première grande passion, plus qu'un sport, c'était ma drogue pendant très longtemps. Aujourd'hui, je regarde les grands matchs de la Coupe du Monde ou la Champion's league, mais la magie n'a plus le même effet. Ça sent les gros sous à plein nez et ça pue la récupération médiatique sur beaucoup de grands joueurs pour mieux endormir les consciences. Je suis Slimane Dazi et le cinéma et tous les strass de ce monde ne me feront jamais changer mon nom pour quelles que soient les raisons.
Quel est votre acteur de référence et que représente pour vous le cinéma aujourd'hui? Un métier, une façon de voir la vie ou simplement un art à part entière?
J'aime plutôt Anthony Quinn, Raimu ou Robert Mitchum. Le cinéma d'aujourd'hui en France représente une grosse industrie qui fonctionne avec des fonds publics.
Une certaine diaspora tient la baraque depuis 1945 où des accords avaient été signés avec les USA et le général de Gaulle.
Le cinéma ghetto est juste un cri de désespoir des jeunes artistes d'origine socialement modeste et méthéques. Il ne représente pas grand-chose en termes d'économie, mais néanmoins il dit des choses qui dérangent et du coup, il est pris en considération car de toute façon, avec les moyens du numérique et Internet, il contourne le système qui ne lui donne aucun moyen. Le cinéma est un art à part entière puisqu'il continue de me faire réfléchir, rêver et me mettre en colère aussi. Le cinéma est devenu mon métier par accident,c'est une passion qui date de l'enfance et aujourd'hui c'est un métier à part entière.
Il y a quelques jours, se tenait en France un festival pour le moins intrigant, le Mokhtar d'or. Vous pensez quoi de ce festival dédié aux auteurs musulmans? N'est-ce pas un peu réducteur?
Pour reprendre l'expression d'un artiste maudit en France, sur quelle quenelle veut-on encore nous faire asseoir?
Là, on dépasse les limites du ridicule, ça devient insultant. Mokhtar Award, pourquoi pas Oussama Golden aussi?
Connaissez-vous un peu le cinéma algérien? et avec quel réalisateur aimeriez-vous jouer si l'occasion se présentait?
Je ne connais pas bien le cinéma algérien en dehors de Merzak Allouache que j'ai rencontré à l'occasion de festivals une fois à Cannes et une fois à Abu-Dhabi. Du cinéma algérien, je me souviens de Chroniques des années de braise, Omar gatlatou, L'opium et le bâton, ça date un peu déjà. Je suis acteur et peu importe les origines de l'auteur ou du réalisateur si le sujet me touche et que le personnage que l'on me propose est bien écrit, pas une vulgaire caricature, alors oui je prends et je me mettrais à nu pour faire exister le personnage!
Enfin, quels sont vos projets aujourd'hui au cinéma?
Mes projets au cinéma, c'est jouer le plus souvent possible avec le plus grand nombre de réalisateurs qui écriront des rôles en pensant à moi. Ça serait bien.


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