Manque de commodités et absence de culture touristique. Le secteur du tourisme en Algérie enregistre actuellement «une dynamique» non négligeable. La ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni, l'a confirmé mardi dernier à Boumerdès en déclarant que de cinq à six dossiers à l'échelle nationale sont réceptionnés quotidiennement au niveau de son département. Cependant, il faut dire que le secteur accuse un «grand déficit en commodités d'accueil touristiques» que le «gouvernement tente de rattraper en insufflant une dynamique à l'investissement privé dans les zones touristiques, voire même au sein des tissus urbains», a indiqué Mme Zerhouni en marge d'une visite d'inspection de nombreux projets relevant de son secteur à Boumerdès. S'entretenant avec un groupe d'investisseurs, la ministre a souligné que l'Algérie dispose d'un «énorme potentiel dans les domaines touristique et artisanal, pouvant satisfaire tous les goûts et contribuer à un développement durable au pays.» Elle a ainsi appelé les investisseurs dans le domaine à introduire leurs demandes auprès du Comité d'aide à la localisation et promotion de l'investissement et de régulation du foncier (Calpiref), dans l'attente du parachèvement de la mise au point et de l'adoption des schémas directeurs d'aménagement touristique. Les investisseurs et gérants de structures et d'établissements hôteliers ont été invités à «l'amélioration et le développement de leurs prestations». Inspectant le projet de réalisation d'un Centre de l'artisanat dans la ville de Dellys, Mme Zerhouni s'est dite «satisfaite» de l'étude y afférente, qui a respecté le «caractère historique de la Casbah de Dellys, abritant le site sélectionné pour l'accueil du projet». Le site choisi pour abriter ce centre, participera à la «poursuite de l'activité et de la vie au sein de la Casbah», en offrant de «véritables opportunités commerciales aux artisans», a-t-elle estimé. La ministre a entamé sa visite d'inspection et de travail à Dellys où elle a inspecté le projet de réalisation d'une maison de l'artisanat, avant d'écouter un exposé sur le projet d'aménagement du vieux port de la ville, puis de procéder à la mise en service d'un hôtel privé de 50 lits et d'une station-service de carburants. Au niveau de la plage des Salines, Mme Zerhouni a visité un chantier de réalisation d'un village touristique. Ce projet piloté par un investisseur privé, englobe un hôtel de 30 chambres et 23 bungalows, d'une capacité de 180 lits. Un exposé sur un autre investissement, privé également, visant la réalisation d'un complexe touristique de 344 lits à Boumerdès, a été présenté à la ministre. Mme Zerhouni a visité, par ailleurs, le chantier de la Maison de l'artisanat, ainsi qu'une exposition-vente de produits de l'artisanat local sur le front de mer de cette ville qui est située à une centaine de kilomètres à l'est de la capitale. Il faut admettre qu'il n'est un secret pour personne que le tourisme en Algérie patine, lorsqu'on sait que moins de deux millions de touristes par an y sont enregistrés. Comparativement, ce sont quelque 10 millions qui ont préféré se rendre au Maroc ou encore en Tunisie qui se targue d'avoir reçu environ cinq millions de visiteurs. D'aucuns estiment que bien que très accueillant à titre privé, l'Algérien manque cruellement de «culture touristique». Il se recroqueville dans un état de fausse fierté dans sa peau d'employé du secteur du tourisme. Il se refuse presque de «servir» des prestations comme il se doit à un étranger qui attend un minimum d'égards de même standard que dans le reste du monde où le touriste-client est «roi». C'est là toute une culture à repenser et à réorienter pour mieux asseoir une «real politique» dans le domaine touristique dans notre pays qui pourtant recèle des potentialités immenses. Elles se déclinent en 1.200 km de côtes sur la «Mare Nostra», des sites sahariens uniques dans le monde comme les peintures rupestres du Tassili N'Ajer, le majestueux Hoggar où se dresse le plus haut sommet d'Algérie (le Tahat), ou encore les nombreuses oasis qui ont fait rêver plus d'un écrivain d'expressions diverses...
