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Farid Ferragui envoûte son public
TIZI OUZOU
Publié dans L'Expression le 28 - 12 - 2014

Il y avait parmi le public toutes les tranches d'âge: de sept à 77 ans
A plus de 60 ans, Farid Ferragui a toujours le vent en poupe. Vendredi dernier, il l'a démontré de fort belle manière lors du spectacle qu'il a animé à Tizi Ouzou.
Dans une salle archicomble, le fils de Taka N'Mkira a régalé son public avec les plus beaux titres de son répertoire. Prévu initialement à 14 h 30, le spectacle en question, une fois n'est pas coutume, a commencé un peu plus tôt, soit un quart d'heure à l'avance. La raison: la salle était déjà pleine bien avant l'heure. Pourquoi alors perdre du temps, semble s'être dit le chantre de l'amour, Farid Ferragui? Comme d'habitude, un accueil triomphal a été réservé à ce dernier. Quand il a accédé à la scène, les mille personnes qui s'y trouvaient se levèrent spontanément pour acclamer longuement l'artiste. Puis, les youyous stridents et inévitables en de telles occasions fusèrent également pour rendre encore l'émotion plus prégnante. Farid Ferragui, ému aux larmes, n'a pas trouvé les mots pour remercier les fans qui lui sont restés fidèles depuis plus de trente ans en dépit parfois de longues traversées du désert. Mais, même quand Farid Ferragui s'abstient de se produire pendant longtemps, ses admirateurs, souvent des blessés de l'amour impossible, ne cessent de s'abreuver de ses chansons en solo. Quand on a eu la chance d'avoir composé des chansons aussi émouvantes que Agouni n tayri, Ayid, Dayen mazigh ad hemlagh, Khas hemlaghk, Wakelgh as rebbi i tayri et tant d'autres, on ne peut être oublié par ses fans. En tout cas, la preuve a été donnée par Farid Ferragui vendredi dernier. En dépit du froid glacial en dépit du fait que cela soit un vendredi, jour où tout est fermé dans la ville des Genêts, bien que nous soyons en période de vacances scolaires et universitaires et de cueillette des olives, sacrée dans la région, plus de mille personnes ont défié tous ces aléas pour ne pas manquer ce rendez-vous avec l'avocat des coeurs brisés. Dans la salle, il y avait parmi le public toutes les tranches d'âge: de sept à 77 ans. Un public familial même s'il n'y a pas si longtemps, on ne pouvait pas parler d'amour entre membres de la même famille en Kabylie. Aujourd'hui, les choses semblent avoir évolué et l'amour n'est plus un tabou. Du moins le temps d'un concert de Farid Ferragui qui parle de ce sentiment avec des mots crus, faut-il le rappeler. Mais l'amour chez Farid Ferragui, ce n'est pas seulement celui de la femme, même si dans son oeuvre il occupe la part du lion. Il s'agit aussi d'aimer son pays, ses parents, ses enfants, sa famille, la nature, la tolérance et l'acceptation de l'autre malgré les différences, sa langue et culture amazighes. L'amour, pour Farid Ferragui, c'est aussi de ne pas oublier tous ceux qui ont sacrifié leur vie afin que l'Algérie ne meure pas et reste debout en dépit de toutes les tempêtes violentes mais passagères. C'est d'ailleurs avec une chanson dédiée à tous les martyrs de l'Algérie qu'il entama son récital. Il s'agit du titre Ur tsruth fellagh». Il y rend hommage à des personnalités nationales mortes pour une Algérie meilleure et pour une démocratie majeure. Dans cette chanson, Farid Ferragui fait allusion successivement à Abane Ramdane, Krim Belkacem, Mohamed Boudiaf et à Matoub Lounès. Farid ne cite pas ces quatre martyrs nommément mais on pourrait les reconnaître car l'artiste énumère en revanche le nom des villes et des endroits où ils furent assassinés. Et c'est quand Farid Ferragui prononce le nom de Tala Bounane, lieu où fut assassiné Matoub Lounès le 25 juin 1998 que la salle s'est enflammée le plus. C'est dire que, quand un artiste rend hommage à un autre artiste, ce geste, loin de le diminuer, ne fait que le grandir davantage. Farid Ferragui continue à chanter l'Algérie à sa manière avec la chanson Nevgha atssegem où le poète de Tizi Ghennif rêve d'une Algérie qui sera comme les Etats-Unis d'Amérique et, pourquoi pas, meilleure. Farid Ferragui égrène ainsi ses chansons avec, entre autres, celle dédiée à la tolérance et qui a fait les beaux jours de l'artiste à la fin des années quatre-vingt. Il s'agit de la célèbre chanson Tabrats. Une lettre adressée aux gouvernants et où Farid Ferragui rappelle qu'il y a de la place en Algérie pour tous les Algériens quelles que soient leurs différences, fussent-elles d'ordre religieux. Chacun devrait toutefois respecter l'autre. C'est aussi simple que cela, prône le poète sans pour autant perdre le sens de la réalité. Car en prenant la parole, Farid Ferragui rappelle que c'est facile à dire mais difficile à faire. Encore une chanson sacrée pour Farid, dédiée aux parents sacrés, également, et qu'il chante dans tous ses spectacles. Il s'agit d'El Waldin. Le poète rappelle ici avec des mots très profonds et une musique mélancolique qu'il faut faire du bien, beaucoup de bien, à ses parents mais bien entendu avant qu'il ne soit trop tard. Dans la salle, certains cachent leurs visages pour pleurer, d'autres, surtout les femmes pleurent à visage découvert. D'autre encore essuient leurs larmes avant même qu'elles ne coulent. Mais les larmes, elles seront plus au rendez-vous après l'entracte, durant la deuxième partie, réservée aux chansons d'amour. Après une pause d'une dizaine de minutes qui a permis au chanteur Amour Abdennour de saluer Farid Ferragui et de lui souhaiter bon courage dans la loge des artistes, Farid revient pour raconter la vie amoureuse de millions d'Algériens. Des amours qui aboutissent inéluctablement à la déception et à la séparation pour une multitude de raisons que tout le monde connaît. Le public, chacun selon son cas, ne cesse de réclamer le titre d'une chanson pour que Farid l'entende et la saisisse au vol. Farid Ferragui tente, tant bien que mal, de satisfaire tout le monde. Il a même interprété des chansons qu'il n'avait pas répétées et prévues juste pour ne pas décevoir ses fans comme Wekelghas rebbi i tayri. La deuxième partie du gala s'est déroulée comme dans un rêve. Le public ne s'est d'ailleurs réveillé que quand leur idole a affirmé que le temps imparti au spectacle était terminé. Devant l'insistance de l'assistance, Farid Ferragui a ajouté encore une chanson d'amour l'une des plus belles, la plus belle pour certains: Dayen mazigh adhemlegh. Farid Ferragui a réussi à inspirer du bonheur à des centaines de personnes même avec des chansons douloureuses. C'est là toute sa spécificité et sa particularité.


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