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La grande détresse des SDF
ILS LUTTENT CONTRE LA FAIM ET LE FROID POUR SURVIVRE
Publié dans L'Expression le 22 - 01 - 2015

Des centaines de policiers ont cédé leur dîner pour les gens sans abri
Quand le vent d'hiver frappe et les nuits glaciales tombent, le vrai cauchemar de ces pauvres gens commence.
Les sans-abri sont nombreux. Ils se connaissent entre eux. Ils occupent les grandes ruelles d'Alger. Ils n'ont ni domicile, ni travail, ni papier. Rejetés par la société, ils passent en général leurs nuits dans des conditions épouvantables. La triste réalité de ces enfants, femmes et hommes, livrés à eux-mêmes, «décore» les tristes soirées de la capitale. Ces gens- là sont devenus une proie facile pour toute forme d'exploitation, la prostitution et les agressions. Quand le vent d'hiver frappe et que les nuits glaciales tombent, le vrai cauchemar de cette population s'étale.
La peur règne, celle de l'obscurité et celle du froid. Avant-hier, dans la nuit, un froid de canard a régné sur Alger, cette ville encombrée le jour et déserte le soir. La capitale accueille des citoyens atones, non dans des domiciles fixes, mais dans les rues, sous les ponts et dans les squares. Pourtant, ils ne demandent qu'à vivre leur vie dans la dignité et la tranquillité. Ce soir-là, nous sommes sortis en compagnie de la police et nous avons recueilli quelques témoignages. Certains nous ont ouvert leur coeur, d'autres ont quitté les lieux, juste à notre arrivée. Difficile de les aborder, notamment parce qu'ils jugent que le monde leur a tourné le dos. Ils savent qu'ils sont stigmatisés et mal vus. Les SDF rencontrés dans les ruelles de la capitale sont livrés à eux-mêmes, sans défense, et rien ne les aide à subsister. Ils se retrouvent face à leurs faiblesses et leur vulnérabilité qu'ils doivent dépasser par n'importe quel moyen pour survivre. Ils nous ont raconté leurs itinéraires chaotiques.
Témoignages...
Dans le square, un vieillard de 65 ans au front ridé et les cheveux tout blancs, nous a ouvert son coeur. «J'occupe la rue depuis une dizaine d'années. Depuis que les démons «terroristes» m'ont expulsé de chez moi avec ma famille. Je suis de Khemis Miliana. Mes enfants et ma femme, de leur côté, m'ont jeté à la rue», souligne-t-il, d'un air accablé. Pour lui, la rue est sa seule famille. «Quand la pluie tombe, je m'abrite dans les cages d'escalier, le froid est mon ennemi, il est silencieux, il pénètre l'os et la chair», soupire-t-il encore une fois. Il est 21 heures passées et pas un chat dehors, excepté quelques passants, qui hâtent le pas pour rentrer chez-eux. Sur le trottoir, en face du siège du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, boulevard Amirouche, une famille entière composée d'une dizaine de personnes occupe le lieu. La maman de cette famille, responsable de la conduite et de la sécurité de ses enfants, nous a parlé courageusement. «Je ne demande rien, je demande juste mes droits. Je suis victime d'un complot et d'une indifférence cruelle. Tous mes voisins qui habitent dans des habitations précaires ont bénéficié d'un logement. Mes enfants se retrouvent dans la rue», indique-t-elle en ajoutant que son enfant de 11 ans n'est même pas scolarisé à cause de cette situation qui a duré plus de 5 ans. «Mon gendre est en prison à cause d'une bagarre, il a laissé sa femme et son enfant de deux ans avec moi»,témoigne-t-elle encore une fois. «J'occupe le parc Sofia moi et mes six enfants, les autorités refusent de nous recevoir, elles nous répètent toujours le même scénario. Nous sommes exposés aux harcèlements des passants, des regards des agressions physiques et verbales», regrette la victime, contrainte malgré elle au statut de SDF. Elle nous a attesté, que ses enfants se couvrent du froid de l'hiver dans les cybercafés du quartier. Plusieurs histoires pour un seul sort qui est «la rue». A quelques pas, se trouve une autre femme accompagnée de sa fille de 5 ans. Terrifiée à l'idée d'être identifiée, elle a caché son visage. Selon son témoignage, elle fréquente la rue depuis peu de temps.«Je suis en instance de divorce. Je vis avec ma fille dans un dortoir, je rentre à minuit passé afin d'éviter les problèmes et les harcèlements», indique- t-elle très dignement. A proximité de la Sûreté nationale d'Alger, Zohra, une femme connue par les policiers du Commissariat central, nous a ouvert son coeur. Cette femme qui occupe la rue depuis plus de 40 ans selon ses témoignages, semble être le symbole d'une maman exemplaire. «Mes deux grands enfants sont au village SOS de Draria, l'un passe le bac cette année et l'autre le BEM, le petit ne quitte jamais mes yeux», révèle Zohra en précisant que, depuis l'assassinat de son mari dans les années 1990, elle prend en charge ses enfants.
Les inégalités sociales, l'inflation, la pauvreté et la disparité dans la distribution des richesses, renforcent sans doute le phénomène des gens sans domicile fixe. Contacté par nos soins, le président du Réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant Abderahmane Araar, a tiré la sonnette d'alarme. «L'Algérie compte entre 6000 à 7000 cas d'enfants en danger moral par an», confirme le président, tout en invitant la société civile à réagir. «Ces enfants seuls et sans repères, l'apprentissage de la rue aidant, deviennent des experts de la survie et développent des ressentiments à l'endroit de la société qui les a rejetés et à laquelle ils n'ont aucun sentiment d'appartenance», indique-t-il. Le président de Nada a en outre, regretté l'absence de prise en charge et de protection qui compromet alors gravement leur intégration sociale.
«La maltraitance, la violence familiale et les agressions sexuelles sont parfois les principales causes des fugues des enfants et adolescents», affirme M.Araar. «Ceci met en évidence l'impérieuse nécessité de la mise au point d'un plan national réfléchi, consacré à la mise en action de mécanismes de prise en charge et de soutien des enfants sans domicile.»
Femmes vulnérables...
Le responsable a indiqué que ces enfants sont en danger moral persistant, leur santé et leur physique sont exposés aux risques de l'exploitation sexuelle, la mendicité, la prostitution et la délinquance. «Nous avons traité certains cas, où les enfants sans abri ont été récupérés par les réseaux de trafic de drogue. Les enfants ont été chargés de transporter la marchandise d'une ville à une autre», témoigne-t-il. De son côté, le réseau Wassila qui lutte pour l'éradication des violences et des discriminations faites aux femmes a regretté cette triste situation. «La misère sociale est un monde à lui tout seul, malheureusement, nous ne pouvons pas affronter toutes les difficultés que vit la population», souligne la porte-parole du réseau, en précisant dans ce sens que «nous nous limitons au domaine de la violence contre les femmes et les enfants, et nous sommes absolument dépassées». «Notre rôle est d'écouter et d'informer les victimes de violences, femmes et enfants de leurs droits, des recours qu'elles peuvent solliciter, des démarches juridiques et administratives qu'elles peuvent entreprendre et nous les soutenons sur le plan psychologique».
Le coup de main de la police
Dans le cadre d'une action humanitaire, des centaines de policiers ont cédé leur dîner pour les gens sans abri. Une opération spontanée. La sûreté de wilaya d'Alger (SWA) a offert des repas chauds aux personnes démunies «occupant la voie publique» dans les communes du centre-ville de la capitale afin de les aider à lutter contre le froid durant cet hiver. Constaté sur place, et à l'occasion de la saison hivernale et avec l'approbation du directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), la sûreté de wilaya d'Alger a pris l'initiative de lancer une action de proximité en faveur des sans abri en leur distribuant à partir de 19h des repas chauds. Depuis le début de cette opération plus de 550 repas ont été distribués en faveur des SDF d'Alger. Il est important de souligner que ces repas sont les mêmes que ceux servis aux policiers dans les foyers de la sûreté de wilaya. Ils ont été distribués lors de tournées nocturnes dans les rues d'Alger en compagnie d'un médecin, d'un cuisinier et d'un contrôleur. Par ailleurs, ce genre d'actions sera renouvelé cet hiver de façon périodique, en fonction des conditions météorologiques.


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