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Les islamistes bloquent le jeu
ILS VEULENT RECOLTER 1,5 MILLION DE SIGNATURES CONTRE LE NOUVEAU CODE DE LA FAMILLE
Publié dans L'Expression le 18 - 09 - 2004

Le texte de loi ne sera finalement pas débattu lors du conseil des ministres de ce matin. Peut-être même ne le sera-t-il jamais.
Les islamistes, partis en guerre ouverte contre le code de la famille, viennent-ils de remporter leur première victoire? Rien n'est moins sûr. Encore faut-il préciser que la naissance d'une instance qui se fixe pour objectif la récolte d'un million et demi de signatures pour empêcher les amendements prévus a de quoi inquiéter les esprits les plus optimistes. Cela est d'autant plus vrai que des sources proches du gouvernement, qui nous indiquaient, mercredi, que le projet de code de la famille devait être soumis à l'approbation du conseil des ministres, dont la tenue est prévue ce matin sous la présidence du chef de l'Etat, vient d'être retiré sans qu'aucune explication officielle n'en ait été fournie. Or, les mêmes sources précisent simplement que «Bouteflika, qui joue à fond la carte de la réconciliation, préfère attendre que les ardeurs des uns et des autres se calment avant de poursuivre sa démarche».
En clair, même si le président sait parfaitement qu'il jouit d'une très confortable majorité au parlement, avec le FLN, le RND, le tiers sénatorial qui lui est acquis, et probablement le MSP, il ne veut quand même pas provoquer des divisions assez profondes dans la société entre ceux qui prônent l'abrogation du code de la famille et ceux qui, au contraire, se battent résolument pour le maintien du texte de 1984. Il s'agit en somme, d'un «recul tactique», comme nous l'expliquent nos sources puisque Bouteflika ne désespère pas de faire admettre aussi bien aux uns qu'aux autres la nécessité de mettre en application ces réformes. Force est de souligner, du reste, que ces idées ne sont pas demeurées tout à fait sans écho. Si le PT, en effet, continue de se battre pour l'abrogation de tous ces textes afin que ne soit appliqué que le code civil, il n'en demeure pas moins que ce parti soutient implicitement les réformes édictées par la commission mise en place par Bouteflika. Il en va de même pour le RCD dont le président, lors de son université d'été, avait mis en exergue tout le bien qu'il pensait des nouveaux textes, mais aussi de la nécessité de chercher un juste milieu dans ces risques de déchirements de la société, dans le strict respect de la maxime qui veut qu'«un tiens vaut mieux que deux tu l'auras».
Le camp des islamistes, qui jouit du soutien d'un puissant groupe de pression, composé par des représentants de la société civile, vient même de lancer une pétition visant à rassembler pas moins de 1,5 million de signatures.
Les premiers signataires, outre le président de l'Association des oulémas musulmans, Abderrahmane Chibane, sont notamment des responsables du MSP et d'El-Islah, mais aussi des cadres supérieurs et des hommes de loi très médiatisés, telle que Me Fatima Ben Braham. Des dirigeants de puissantes zaouias, notamment ibadhites, font également partie des signataires. Cela explique donc pourquoi Bouteflika a préféré opérer ce recul tactique. Outre le fait qu'il ne veut pas provoquer un «hiatus», peut-être impossible à combler au sein de la société algérienne, nul n'ignore toute la considération que voue le président aux zaouias qu'il oeuvre à réhabiliter et dont il a fait un des atouts majeurs en faveur de sa réélection.
Pour revenir à la pétition en question, que même Ali Benhadj pourrait signer puisqu'il a déjà eu à se prononcer sur le sujet, ses concepteurs tentent de tempérer leurs «revendications» en intitulant leur mouvement «Instance nationale pour la protection de la famille». Prenant à contre-sens le second homme de l'Etat, l'instance en appelle à un référendum sur ce qu'elle qualifie de «question qui concerne l'ensemble des Algériens». Les slogans lancés à l'appui de cette pétition sont les suivants: «Oui au recours à l'enrichissement juridique, oui à l'amendement, non au montage sélectif des textes juridiques, non à des décisions imposées par le haut». Ainsi, et même si les objectifs réels poursuivis n'échappent à personne, force est de constater que les concepteurs de l'appel ont parfaitement su les draper «d'atours» séants pouvant leur garantir le nombre de signatures annoncées.
La pétition, qui sera adressée au président Bouteflika, comportera un texte dont le contenu serait encore en discussion, mais qui ne sera pas tellement différent des slogans cités plus haut. Dans le texte en question, si un soutien clair est apporté à des amendements, il n'en est pas moins précisé que ceux-ci ne sauraient absolument pas se faire en dehors de la religion musulmane.
«Nous appelons les Algériens et les Algériennes à se mobiliser pour la défense de la famille et à faire front contre les tentatives d'abroger le code de la famille et lui substituer des lois importées ou fabriquées à partir de morceaux de législations de différentes écoles juridiques musulmanes sortis de leur contexte et utilisés en dehors de ce dernier».C'est donc dans le camp islamiste que le compromis demeure le plus hypothétique. Curieusement, les deux frères-ennemis que sont le MSP et El Islah, censés être «fâchés» depuis les sénatoriales de l'année passée, font désormais cause commune. L'un et l'autre, sortant leurs bâtons de pèlerin, sillonnent le territoire national, multiplient les sorties publiques et médiatiques, plus intempestives les unes que les autres, fustigeant toutes, sans la moindre retenue, les projets de réformes, accusés d'avoir été «orientés dans le sens contraire à celui que leur avait imprimé la commission».
Des membres de celle-ci, on s'en souvient, avaient élevé les mêmes griefs. Or, le ministère de la Justice n'a eu de cesse de démentir de pareilles assertions puisqu'il est affirmé que «le projet de loi a été strictement basé sur le rapport final qui lui a été publiquement remis par les membres de cette commission venus se plaindre plus tard de n'avoir même pas terminé leurs travaux».
La preuve que ce doit être le ministère qui a raison réside bien dans le fait que l'ensemble des membres de cette commission montés au créneau, ont été incapables de produire à l'appui de leurs accusations le document officiel, portant l'accusé de réception du garde des Sceaux, dont le contenu serait contraire au projet de loi en question.


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