Un nouvelle initiative a été lancée lundi par les pays d'Afrique de l'Est pour tenter de ramener la paix au Soudan du Sud, secoué par 17 mois de guerre civile. Ce plan vise à réconcilier le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, dont la rupture a provoqué le conflit. Toutes les tentatives diplomatiques ont échoué jusqu'à présent et plusieurs cessez-le-feu ont été brisés à peine conclus. En vertu de ce plan, un groupe d'anciens dirigeants du parti au pouvoir, le SPLM, est rentré à Juba lundi. Ils avaient été arrêtés au début de la guerre civile par les forces du président Kiir, puis expulsés au Kenya peu après. Les diplomates espèrent que ces personnalités influentes pourront mettre fin à la brouille entre MM. Kiir et Machar, devenu chef de la rébellion. «Aujourd'hui est un grand jour pour le Soudan du Sud», a commenté le vice-président sud-africain Cyril Ramophosa à l'aéroport de Juba, où il a accompagné les cinq leaders sud-soudanais. «C'est une nouvelle étape dans le processus de paix». La délégation diplomatique comprenait également les ministres des Affaires étrangères du Kenya et d'Ethiopie, et le chef du parti au pouvoir en Tanzanie, Abderhaman Kinane - les pays qui ont déjà tenté de lancer, sans succès, des initiatives de paix. Les pourparlers, sous l'égide de l'organisation intergouvernementale est-africaine Igad, ont abouti à plusieurs accords de cessez-le-feu, quasi immédiatement violés dans la foulée. Des discussions parallèles à Arusha, en Tanzanie, pour réunifier le SPLM, ont encore rendu la situation plus confuse. Pendant ce temps, les forces de MM. Kiir et Machar ont continué de chercher à remporter une hypothétique victoire sur les champs de bataille. La guerre civile dans la plus jeune nation de la planète avait éclaté en décembre 2013, lorsque Salva Kiir avait accusé l'ancien vice-président Riek Machar de fomenter un coup d'Etat. Les affrontements de ces dernières semaines ont coupé plus de 650.000 personnes d'une aide humanitaire vitale, tandis que des combattants en armes brûlaient villes et villages, violaient et tuaient des civils - adultes et enfants - et pillaient les stocks des organisations humanitaires, selon l'ONU et d'autres agences impliquées sur le terrain. Les Nations unies ont indiqué lundi que les autorités sud-soudanaises avaient décidé d'expulser Toby Lanzer, le coordinateur de l'aide humanitaire au Soudan du Sud. Aucune raison n'a été fournie par Juba. Plus de la moitié des 12 millions de Sud-soudanais ont besoin d'une assistance humanitaire, dont 2,5 millions sont menacés de famine, selon les Nations unies. Plus de 120.000 Sud-soudanais sont réfugiés dans des camps des Nations unies, craignant d'être massacrés s'ils se risquent à en sortir.