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Focus sur un grave danger
AHMED OUYAHIA, GHARDAIA ET LA MAIN DE L'ETRANGER
Publié dans L'Expression le 13 - 07 - 2015

Des événements tragiques ont secoué la capitale du M'zab
Autant mourir debout pour un idéal qui honore et le sentiment de s'être réconcilié avec son peuple que de crouler sous le poids de la vassalité et de la veulerie.
S'agissant du rôle supposé ou réel prêté à la main étrangère dans sa volonté de nuire à la stabilité de notre pays, les convictions deviennent têtues et les faits de plus en plus avérés. Pour répondre au cousin Benjamin Stora, il n'y a pas que le régime algérien qui ferait preuve de myopie. Il y a les autres, ceux qui doutent de tout et qui font généralement passer les contradictions secondaires avant celles principales, celles nous opposant à ceux qui veulent nous «coloniser autrement». Pour ce cousin bien de chez-nous, reçu en grande pompe par les dignitaires du régime au moment de la visite de François Hollande, les pouvoirs dominants en Algérie donnent même «l'impression de ne pas tenir compte de la nouvelle donne géopolitique». Qu'il s'agisse de la chute du mur de Berlin, de la fin de la Guerre froide, de l'élection de Barack Obama: «Ils analysent les relations internationales à l'aune de critères révolus, ils se veulent en quelque sorte fidèles à un monde disparu et du même coup font preuve de myopie.»
Le deuxième facteur qui explique cette ambiguïté, soutient-il, c'est un nationalisme exacerbé qui rejette le principe du droit d'ingérence. Comme il apprend à une consoeur du quotidien français Le Figaro qu'il y a des islamo-conservateurs ou de vieux nationalistes arabes qui sont toujours au pouvoir, qui s'accrochent au passé et qui ne comprennent pas les aspirations aux changements de la jeunesse arabe, «en particulier de la jeunesse berbère, nombreuse, éduquée et à l'affût des bruits du monde».
Quel insidieux saucissonnage que voici qui divise les Algériens en arabophones, en berbérophones sans oublier les magnétophones qui servent de relais à des visées revanchardes à peine contenues qui parlent même d'une «population hétérogène composée de Sahariens, de Mozabites, de Kabyles, d'Algérois, d'Oranais qui ne marchent pas forcément du même pas». N'est pas spécialiste de l'Algérie qui veut, encore moins un commun des mortels qui a coupé le lien ombilical avec sa matrice, nous inviter à reconnaître le nouvel ordre mondial et à nous soumettre à la théorie de la domination impérialo-sioniste défendue par les néo-conservateurs américains.
En refusant de s'impliquer militairement dans l'aventure libyenne de Sarkozy et de son compagnon et non moins complice Bernard-Henri Lévy, l'Algérie avait compris mieux que quiconque que ce n'était là qu'une manoeuvre de diversion orchestrée par la droite conservatrice française à l'effet d'occulter la politique raciste et xénophobe du président français contre les musulmans en France.
Pour notre confrère Edwy Plenel, il faut tirer la leçon des interventions militaires en Afghanistan, en Irak comme au Kosovo, des interventions qui n'ont servi, en dernière analyse, qu'aux logiques de domination. Avec l'intellectuel syrien Karim Emile Bitar, il est aisé de dire que toutes les idées de progrès, toutes les idées de l'humanisme libéral et social ont pris du plomb dans l'aile: «Triomphent aujourd'hui à l'échelle mondiale les courants de pensée les plus régressifs, les plus hostiles à la modernité et à l'universalisme.» En d'autres termes, en Orient comme en Occident, l'heure est aux crispations, aux angoisses, aux replis identitaires, à l'essentialisme et à la peur de l'Autre. La récente sortie médiatique d'Ahmed Ouyahia est donc loin d'être fortuite. Elle est plus que justifiée à un moment où quelques médias nationaux contribuent inconsciemment et dangereusement à l'effilochement patriotique d'un pays ayant mené une révolution nationale et disposant d'une armée nationaliste qui ne figure pas dans le schéma stratégique élaboré par le complexe militaro-industriel américano-sioniste en vue d'atomiser le monde arabo-musulman et de jeter les bases du jaillissement du Grand Israël. Ce à quoi l'Algérie de Novembre s'oppose avec détermination tout en s'exposant en permanence à l'ire de ceux qui veulent achever le monde musulman, au nom d'une nouvelle croisade qui ne peut plus être feinte, à la faveur d'une implosion machiavéliquement orchestrée par mercenaires fanatiques interposés.
A un moment où les appareils idéologiques, publics comme privés, redoublent d'ingéniosité et de pusillanimité - audimat oblige - pour faire rire un peuple qui a plus que besoin de se réconcilier avec le patriotisme qui lui permît de se libérer du joug colonial et de s'affirmer, dès les lendemains de son indépendance, dans le concert des nations qui comptent. Ahmed Ouyahia a raison de stigmatiser le populisme et d'invoquer la main étrangère. Mais il reste que le mal est en nous. Il est même profond à tel point qu'il a réduit les esprits vigoureux au silence et sous-estimé un peuple dont certaines composantes sont prêtes aux sacrifices. C'est parce qu'elle s'est éloignée de l'esprit catalyseur et mobilisateur de Novembre que l'idéologie dominante s'est momifiée laissant l'initiative à des forces du mal autrement plus redoutables. Des forces qui allaient emprunter des sentiers dogmatiques et castrateurs pour compromettre dangereusement l'avenir d'un peuple et retarder considérablement les transformations démocratiques de la société.
Même si le sempiternel recours à la main étrangère laisse perplexe et planer l'inévitable doute, ce qui se passe présentement dans le Sud du pays et plus particulièrement dans la vallée du M'zab doit constituer une source de méditation, un moment propice à la réflexion salutaire. Pour le pouvoir d'abord, qui doit mettre fin à certaines de ses pratiques éhontées, à la corruption, à son immobilisme de circonstance et à ses fréquentes ellipses qui ne sont pas sans donner une amère impression de déliquescence. Pour le peuple aussi qui, sur ce plan, n'est pas exempt de reproches tant il donne le sentiment de se complaire inconsciemment dans une situation à tout le moins explosive.
Abderrahmane Hadj Nacer a raison de dire que «nous sommes tous fautifs, et dans le cas du M'zab qui dispose d'une structure interne, la défaillance n'est-elle pas dans une organisation qui s'est plus occupée des aspects ritualistes que de l'ingénierie politique qui lui aurait permis non seulement de s'adapter un peu plus à la situation politique du pays, et d'y faire entendre, mais aussi prolonger cet effort de conceptualisation qui dota le M'zab d'institutions pérennes et de cohésion sociale?».
L'heure de la remise en question a-t-elle sonné? Surtout que la mise à mort de toute forme de résistance au nouvel ordre mondial a été déjà prescrite sur ordonnance. Autant mourir debout pour un idéal qui honore et le sentiment de s'être réconcilié avec son peuple que de crouler sous le poids de la vassalité et de la veulerie.


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