Une usine de déssalement pour étancher la soif de la population La station de dessalement d'El Mectaâ est venue en appoint conforter le couloir géant Mostaganem-Arzew-Oran (MAO) et la station de dessalement d'Arzew. L'eau, cette source d'angoisse qui hante les esprits des Oranais, ne les quittera pas de sitôt vu le calvaire et les séquelles incurables qu'ils ont subis dans les années soixante-dix, quatre-vingts et quatre-vingt-dix faute de disponibilité dans les robinets. L'eau se faisait tellement rare que des Oranais n'ont pas manqué à leur humour en composant autant de feignes à son hommage. «Ça ne risque plus jamais de se reproduire, toutes les localités composant la wilaya d'Oran ainsi que dans plusieurs autres wilayas l'entourant ne manqueront plus jamais d'eau», a-t-on promis argumentant cette prévision par «la mise en place de toute une stratégie portant sur l'alimentation en eau potable de manière globale et rationnelle de plusieurs localités de la partie ouest du pays». «Les nombreux chantiers réalisés et livrés en moins de 10 ans plaident pour une telle évidence irréfutable», rassure-t-on au niveau de la direction de l'hydraulique de la wilaya d'Oran. Qu'à cela ne tienne étant donné que les populations locales ne sont plus prêts à revivre la disette des trois années vécues dans la sécheresse totale. Une telle conception et une telle vision des choses, qui sont théoriquement adoptées et mises en oeuvre depuis plus de 10 années, ne sont pas encore totalement concrétisées dans toute la région. Malgré la disponibilité de l'eau dans plusieurs villes et agglomérations comme celles d'Oran, plusieurs autres continuent à pâtir des affres de la disette et la rareté de ce liquide vital. Sonatrach et Sonelgaz s'y mettent L'eau promise devant provenir de la géante station de dessalement implantée dans la localité d'El Mectaâ, ne coule toujours pas dans les robinets des habitations d'Oran et celles de la wilaya de Mascara. Les habitants crient d'ores et déjà à la sécheresse. La saison des grandes chaleurs est pleine, les températures ont atteint le pic alors que la station géante africaine d'El Mectaâ, inaugurée pompeusement le 10 novembre dernier par Abdelmalek Sellal, est à ce jour inexploitée. Pourtant, tel que prévu irréfutablement par les promoteurs du pharaonique chantier, ladite station devait être opérationnelle le 1er janvier de l'année en cours. «Aucune goutte, devant provenir d'El Mectaa, n'est, au grand dam des populations locales, sortie des robinets des foyers des deux wilayas concernées, Oran et Mascara», déplorent les habitants des régions locales. Les responsables locaux en charge de la concrétisation du projet ne semblent pas empressés tant que ce dernier (le projet), explique-t-on, «appartient aux plus hauts décideurs d'en décider de son sort en le mettant en fonctions». «De toutes les manières l'eau ne manque pas à Oran qui a, dans le passé récent, tant souffert de la sécheresse», rétorque-t-on fermement et audacieusement. La station, dont le siège social est domicilié à Haï Salam dans la wilaya d'Oran, est propriétaire de trois entités qui se sont associées aux fins de concrétisation dudit projet, tout en le gérant commercialement et l'entretenant techniquement, après sa mise en marche. Vers la levée de tous les boucliers administratifs... Il s'agit de l'agence de l'énergie (AEC) dont la gestion est assurée conjointement par la Sonatrach, la Sonelgaz et l'Algérienne des eaux (ADE) appartenant au ministère des Ressources en eau. La troisième partie est la société singapourienne, Haiflux, à laquelle a été confiée la mission portant sur la réalisation du projet et sa gestion pendant une durée de 25 années. A quand donc, le lâcher de ses eaux dans les canalisations d'alimentation? L'ajournement du lancement de l'exploitation de ladite station est lié à quelques petites réserves d'ordre administratif qui ont été posées durant toute la période devant précéder le coup d'envoi officiel du projet: l'alimentation effective des habitants en eau potable (dessalée). Selon des sources proches du dossier, rien n'empêche pourtant le déversement de l'eau dans les grandes canalisations alimentant la région concernée et ce, en dépit de l'équipement de la station par des outils adéquats répondant aux normes de haute facture telles que requises par le maître d'oeuvre. Aussi, plusieurs essais techniques ont été jugés réussis en opérant en vue de constater la fiabilité des canalisations et installations mises en place. L'embûche administrative entravant le lâcher des eaux dans les canalisations est, selon toujours nos sources, banal. Sans plus de détails, il s'agit essentiellement du défaut du registre du commerce de l'entreprise. Le secret de polichinelle est inscrit à l'ordre du jour des travaux d'une rencontre prévue au courant de cette semaine. Tout dépend de la réunion de cette semaine: «Une issue palpable sera trouvée dans les plus brefs délais», apprend-on ajoutant que «la question, qui sera posée avec acuité, sera débattue au cours de cette semaine lors d'une réunion devant regrouper tous les actionnaires de l'entreprise». Et d'ajouter que «la problématique de la vente de l'eau par l'ADE à l'entreprise fera entre autres l'objet principal de l'ordre du jour des travaux de la rencontre devant réunir les trois partenaires associés». El Mectaâ purifie l'eau Les mêmes sources indiquent que «le cout du prix de revient d'un mètre cube d'eau est tarifié auparavant au prix de 40 DA/M3, représentant 0.55 dollar». Or, ajoute-t-on, «le taux de change du dollar à la monnaie nationale a connu une nette hausse ces derniers jours». La rencontre sera également une occasion pour poser et débattre de la question importante liée à l'entretien de la station d'El Mectaâ dont la tâche a, selon le cahier des charges, été confiée à la société singapourienne. Ladite station est implantée dans la localité d'El Mectaâ, située à l'entrée est de la wilaya d'Oran en venant de la wilaya de Mostaganem. Une quantité égale à 500.000 m3/ jour devait été pompée par cette géante station, première au niveau africain. Son eau devrait alimenter les wilayas d'Oran et de Mascara depuis le mois de janvier de l'année en cours. Eau saumâtre dans les robinets de Mascara! En attendant les recommandations de la rencontre de cette semaine, les habitants des deux wilayas (Oran et Mascara) peuvent donc prendre leur mal en patience. Cela se passe pendant que l'on continue à parler de l'autosuffisance en matière de ce liquide vital, notamment à la faveur de la mise en marche de plusieurs projets dont les Oranais et leurs voisins des autres wilayas viennent de bénéficier à l'image de la plus grande station africaine de dessalement d'eau de mer d'El Mectaâ. Sa capacité de production est de l'ordre de 500.000 m3/jour au grand bonheur des habitants de la partie ouest du pays. Le projet est, tel que conçu par les responsables des ressources hydriques, venu en appoint en confortant d'autres projets comme le couloir «Mostaganem-Arzew (MAO) produisant quelque 500.000 m3/jour, la station de dessalement d'Arzew produisant 250.000 m3/jour et la station de Sidi Djelloul (250.000 m3/ jour) dans la wilaya d'Aïn Témou-chent. Ces projets s'ajoutent à ceux déjà existants comme le barrage de Béni Bahdel dans la wilaya de Tlemcen, barrage de Gargar et Merdja Sidi-Abed de Relizane qui continuent à alimenter les foyers d'Oran. Initialement et au vu de ses colossaux projets et moyens ayant coûté de faramineux budgets, les Oranais n'auront donc plus soif! D'autant plus que la mise à plat de la sécheresse ayant sévi dans l'Oranie a constitué l'un des plus grands défis du siècle dans lequel s'était lancé Abdelmalek Sellal, alors ministre des Ressources en eau. Le défi est, selon les responsables aussi bien locaux que centraux, relevé étant donné que les habitants seront parfaitement alimentés et sans manquement, c'est-à-dire en H 24, et, après avoir goûté aux affres et à toutes les angoisses provoquées par une sécheresse aiguë qui a duré près de trois décennies toutes entières. L'alimentation en eau potable des localités d'Oran a connu une amélioration sensible alors que plusieurs localités souffrent de la sécheresse dans la wilaya de Mascara. Dans cette wilaya, la majeure partie des ressources hydriques sont à sec. Plusieurs régions n'ont de recours qu'en puisant de l'eau à hauts risques à partir des puits non contrôlés. Les habitants de Moham-media (ex-Perrégaux) ont droit à une eau de goût saumâtre accompagnée d'une odeur repoussante et de toutes les formes de résidus. Les maladies à transmission hydrique ne sont pas à écarter tant que des solutions tardent à venir», s'inquiète-t-on d'ores et déjà.