L'année 2002 sera indiscutablement l'année des consultations électorales. Les élections législatives, communales et la révision de la Constitution seront organisées. Objectif : assainir et reconfigurer la scène politique. Il s'agit aussi de nettoyer ce qui entache la crédibilité de l'Etat. La révision de la Constitution à ce propos constituera le rendez-vous le plus important. Tout au moins, deux grandes finalités seront atteintes à l'occasion de la prochaine Constitution. Il s'agit au premier chef, de mettre en place un seul centre de décision en matière d'Exécutif, ainsi, une incohérence qui est toujours de rigueur sera éliminée par la prochaine loi fondamentale du pays, car on conçoit mal qu'un Président de la République élu sur la base d'un programme auquel le peuple a voté, soit secondé par un Chef de gouvernement qui, à son tour, présentera un programme devant les élus du même peuple. C'est du pur bicéphalisme, dit-on. Il est question donc d'institutionnaliser un comportement où le Premier ministre se chargerait d'une tâche bien déterminée par rapport au chef de l'Etat. Ainsi, il sera vraisemblablement plus indiqué de désigner un Premier ministre chargé d'appliquer le programme du Président de la République. La deuxième finalité est de trancher une fois pour toutes la question de tamazight pour trouver une issue à un problème qui est d'abord national. A ce titre, Abdelaziz Bouteflika a affirmé que la question trouvera son dénouement dans la nouvelle Constitution. On prévoit aussi une forme de décentralisation des pouvoirs au profit des régions du pays dans le même document. Bien avant, plusieurs questions techniques seront éludées par les ateliers de la réforme des structures et des missions de l'Etat. Durant la même année, les élections législatives seront organisées pour assurer un climat politique sain notamment après la fraude dont est accusée l'actuelle Assemblée. Cette échéance donnera naissance à une nouvelle configuration de la scène politique. On croit savoir que les trois quarts de l'APN qui naîtra de cette élection, seront puisés dans les rangs du FLN. Un parti qui commence à être rénové et rajeuni grâce au travail qu'effectue son secrétaire général. Le lifting du plus vieux parti qui touche aussi bien son CC que les structures locales peut paraître payant pour les prochains rendez-vous électoraux. Ayant les mêmes objectifs, les élections locales achèveront l'assainissement en redonnant à l'Etat sa crédibilité. Du côté des partis politiques, les observateurs n'excluent pas que le parti de Saïd Sadi et celui d'Adami soient laminés à l'occasion des joutes électorales. Le premier pour avoir discrédité sa démarche en épousant des positions contradictoires. Le second sera victime d'un raz de marée du parti de Djaballah qui n'a pas cessé de récupérer sa base. D'autres partis, en revanche, auront l'occasion, semble-t-il, de tirer profit de cette situation dont les contours se dessinent d'une façon plus nette. Il s'agit notamment du FFS qui resserre ses rangs. Concernant le MSP, on se demande toujours s'il sera capable de faire des progrès sur une scène politique très mouvante. Les sorties de Nahnah en tout cas ne sont pas pour arranger les choses. On croit savoir enfin que durant l'année 2002, les islamistes feront face à un vrai bras de fer. L'alliance RND-FLN a parmi ses objectifs de leur barrer la route... des urnes.