Le sacro-saint principe de solidarité avec le pouvoir exécutif sera la marque du parti au sein des assemblées. Le RND sonne le rappel de ses troupes pour cette rentrée politique, en exhortant les élus du parti «à participer à la sensibilisation de la population sur les enjeux de la crise financière». L'appel, qui sanctionne une réunion du secrétariat national de la formation de Ahmed Ouyahia, s'adresse uniquement aux parlementaires. Bien que cette bizarrerie qui exclut les élus locaux de l'effort de mobilisation partisane, soit entérinée par un communiqué rendu public, il n'en reste pas moins que le RND est bien le premier parti au pouvoir à faire appel à ses «forces vives» pour tenter une action sur le terrain politique aux fins d'aller au-devant de la société civile pour mettre en lumière les nouveaux défis que devra relever la nation. Le secrétaire général par intérim qui a préconisé, lors de sa dernière sortie médiatique, de dire toute la vérité aux citoyens, joint l'acte à la parole et instruit les cadres de son parti dans le sens d'«une mobilisation sur le terrain, pour participer à la sensibilisation de la population sur les enjeux d'une crise financière réelle à laquelle le gouvernement fait face, dans l'attachement à la justice sociale et à la solidarité nationale», lit-on dans le communiqué du secrétariat national. La deuxième force politique du pays prend donc le taureau par les cornes et décide d'investir le terrain avec trois semaines d'avance sur la première formation de la majorité qui a programmé sa rentrée politique pour le 29 septembre prochain. Pour l'heure, le RND n'a pas décliné son programme d'action, mais l'on peut s'attendre à une campagne nationale animée par les députés du parti, visant à toucher un maximum de citoyens, dans une tentative d'expliquer les enjeux de l'heure. Il va sans dire que le discours des cadres du parti sera certainement calqué sur celui de l'Exécutif, connaissant le caractère très discipliné des militants de cette formation politique. Mais avant d'en arriver là, la réunion du secrétariat national, élargie aux élus de l'APN et du Conseil de la nation, du RND, a connu un «riche débat», précise le communiqué. Il en est résulté le principe de «participer activement aux travaux législatifs et aux débats dans chacune des deux chambres du Parlement, en veillant à y faire entendre les préoccupations des citoyens sans pour autant se laisser entraîner dans les surenchères des élus de l'opposition», précise le communiqué. Le RND, qui a été quelque peu désavantagé lors du dernier remaniement ministériel qui a laissé la part belle au FLN n'entend pas montrer une quelconque expression de désappointement et le sacro-saint principe de solidarité avec le pouvoir exécutif sera la marque du parti au sein des assemblées. Aussi, les élus du parti sont sommés d'apporter leur «soutien, lors des votes, aux textes présentés par le gouvernement au sein duquel le Rassemblement est représenté, et qui met en oeuvre le programme du président de la République, que le RND soutient», souligne le communiqué. On aura conclu, à travers cette première activité partisane de la rentrée que le RND maintient le cap et évitera toute confrontation avec son «grand frère» le FLN. D'ailleurs, la proposition de recréer l'alliance présidentielle n'a pas figuré dans le communiqué final, illustrant, par là même, la volonté du parti de Ahmed Ouyahia d'éviter tout choc frontal avec le parti du président de la République. Il reste néanmoins que la dynamique dont fait montre le RND ne passera certainement pas inaperçue et risque à terme de lui attirer les foudres de Saâdani.
