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De la métamorphose des êtres...
20ÈME SALON INTERNATIONAL DU LIVRE D'ALGER
Publié dans L'Expression le 04 - 11 - 2015

Azza Filali et Aïcha Bouabaci deux écrivaines maghrébines, sont les invités de la 20e édition du Salon international du livre d' Alger.
L'une est tunisienne et l'autre algérienne; elles ont présenté lundi dernier à l'Espace Esprit Panaf, respectivement leurs ouvrages Les Intranquilles et Le désordre humain conté à mon petit-fils. La première, Azza Filali sort son second roman aux éditions tunisiennes Elyzad. Lors de la séance A coups de livres, elle commence par raconter et présenter la trame de son histoire qui a pour contexte ce qu'on a appelé communément le printemps arabe. Or ceci, dira-t-elle un peu plus loin, n'est pas le principal de son roman mais plutôt ce que les gens ressentent ou encore les retombées de ce bouleversement sociopolitique sur le parcours de la vie des gens. Et de présenter les différents personnages de son ouvrage. Il y a ce vieux monsieur qui travaillait dans les mines et qui avec la révolution tunisienne décide de descendre en ville pour chercher du travail, améliorer sa condition sociale croit-il. Il est pris comme jardinier chez un couple de riches dont l'épouse reste en retrait de tout ce qui se passe à l'extérieur sans trop montrer d'émotion. Son mari est banquier et va se confronter aux règlements de comptes comme tous ceux qui à l'époque magouillaient sous le règne de Ben Ali. Leur fille, une jeune étudiante fantasque va s'éprendre d'un islamiste, dans un contexte qui ne s'y prête guerre. Un autre personnage attachant est un second islamiste sorti de prison et dont les convictions vont être ébranlées au contact du parti nahdaoui. Par ce roman, l'auteur expliquera que tous ces personnages vont se retrouver bouleversés par le changement qui s'opère dans le pays. «Les évènements vont profondément structurer les êtres. Des convictions vont être ébranlées. La jeune fille vit un désarroi qui l'a fait grandir. On n'est en réalité jamais à l'abri de ce que nous traversons. Il y a en chacun de nous une fièvre. Sous notre écorce, il y a un feu intérieur. Quand il y a une fissure le feu remonte. Nous sommes des intranquilles qui vivons tranquillement. Il suffit d'un rien pour voir notre vie changer. J'ai essayé de dire que la révolution a changé les êtres. J'ai vu des couples se déchirer, se défaire, les enfants grandir de manière inhabituelle...» A propos de la forme d'écriture qui se traduit par des phrases courtes et concises, Azza Filali dira qu'elle n'est pas proustienne dans ce cadre car se sentant à l'aise dans la précision. Evoquant le vieux Abdallah, ce dernier qui ouvre l'histoire la clôt aussi en compagnie de Zeineb la femme du banquier. Cela a lieu le matin du jour des élections du 23 octobre 2011, qui sous-tendent un grand espoir prometteur pour la Tunisie. «Ce fut une journée inoubliable. Cet espoir a été molesté bien qu'on ait gagné en termes de liberté d'expression, de constitutions démocratiques, il reste encore des choses à faire, comme le chômage à régler... Si on trouve un caméléon sur la photo de couverture, c'est parce que cela traduit l'état de changement opéré chez certaines personnes qui, du jour au lendemain, ont tourné leurs vestes. Certains sont devenus tout d'un coup des hommes pieux et d'autres de fervents démocrates. Des personnes ont rapidement muté. La nature humaine est comme ça... Caméléon.».La seconde écrivaine à parler de son livre est Aïcha Bouabaci dont le livre a été réédité par une maison d'édition béninoise. La trame de son roman est tout aussi brûlante d'actualité. C'est l'histoire d'une' famille qui se rend en Allemagne et dont le père ne se rend par compte que son visa a expiré. Il est mis en prison avant de décider de l'expatrier. Lui arrive plein de péripéties. Autour de lui vont graviter au fil des rencontres d'autres thématiques et personnages, entre manifestation de solidarité, des Palestiniens... «c'est l'histoire de la déportation d'un individu» dira l'auteur dont le livre a été également traduit en espagnol mais pas édité en Allemagne. Peut-être en raison de son traitement de ce sujet délicat qui se passe en Allemagne où elle a séjourné bien qu'ajoute-t-elle: «Je remets en cause le pays, pourtant il y a aussi des gens gentils en Allemagne pas que des mauvais policiers et je termine par une note d'espoir... l'actualité est une tragédie extrême.» Pourquoi un tel sujet? se demandera le modérateur qui n'est autre que l'écrivain algérien Habib Tengour. «Oui, il y a l'idée de transmission, d'autant que je m'adresse aussi à un bébé dans mon roman. J'aimerai dire que le monde n'est pas si inhumain que ça. Il y a une certaine humanité et bienveillance et que l'on peut espérer. Ayant vécu en Allemagne l'auteur, révélera qu'il existe un flot incroyable actuellement de réfugiés syriens mais aussi roumains, afghans etc. Pour Azza Filali, cette attention particulière des Allemands envers les réfugiés s'explique par une tradition de politique nationaliste. «Les gens s'alignent facilement depuis toujours sur les décisions politiques. Ce qui est intéressant d'observer aujourd'hui est que ce nationalisme allemand est en train de s'élargir. On doit redefénir le nationalisme allemand. Tout comme dans mon roman, en fait, ce qui importait pour moi est ce que les gens ressentent, la traversée des sentiments. Car ce n'est pas un livre historique. Je raconte la métamorphose des êtres. Le contexte n'est q'un bruit de fond», conclue-t-elle.

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