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Le rendez-vous des ancêtres
L'ALGERIE CELÈBRE YENNAYER
Publié dans L'Expression le 12 - 01 - 2016


La fête au village
Yennayer est une fête berbère, célébrée en Afrique du Nord, mais différemment selon les aires culturelles et géographiques, et notamment selon les croyances populaires.
Yennayer: sens et enjeu. Yennayer est une fête berbère, célébrée en Afrique du Nord, selon les aires culturelles, géographiques et les croyances populaires. Chaque région et localité ont leurs rites et leurs habitudes liées à des croyances et mythes fondateurs de Yennayer. La célébration se manifeste par des festivités diverses et des repas familiaux. Yennayer, se veut surtout un moment festif et de convivialité familiale, il est aussi une occasion pour les personnes de se réconcilier entre elles. La célébration de Yennayer a commencé quelques années après l'indépendance de l'Algérie, plus précisément vers 1968 quand un groupe d'artistes, d'intellectuels et journalistes, a proposé de créer une «ère berbère» tout comme il y a une ère chrétienne et une islamique. La date repère remontera au temps de Shashnak 1er (Cacnaq) fondateur de la 22e dynastie égyptienne qui monta sur le trône et devint «pharaon» en Egypte. Pour les besoins de l'histoire précisons que cette date était fêtée avec grand faste du temps de la présence coloniale, beaucoup plus qu'elle ne l'est maintenant. Nos ancêtres tenaient à se démarquer et exprimer leur différence avec le colonisateur. Ils voulaient montrer que les origines, dans ce pays, datent de la nuit des temps, c'est-à-dire des profondeurs de l'histoire. Même si quelquefois, certains ont tenté de l'enfermer dans une région en l'étiquetant d'être un rempart à l'islam, elle est fêtée partout. Yennayer est une des belles traditions, parmi toutes celles qui existent et persistent, à demeurer vivantes. Elle est célébrée à l'est comme à l'ouest, au nord comme au sud. Elle est aussi la marque d'une présence de nos aïeuls dans cette partie de l'Afrique du Nord, depuis la nuit des temps. Selon les historiens, cette présence date de plus de 10.000 ans. Le calendrier berbère ou agraire qui a commencé en 950 av. J.-C., coïncide avec l'arrivée du pharaon berbère Shashnak 1er, fondateur de la première dynastie berbère d'Egypte. Chaque année et depuis des lustres, la communauté algérienne célèbre Yennayer. La wilaya de Bouira avec sa composante multilinguistique fait la fête différemment d'une région à une autre. Le 12 janvier 2016 correspond au 1er Yennayer 2966 de l'an amazigh. Comment célèbre-t-on cette date? Depuis maintenant une semaine, les populations de la wilaya, à l'instar de leurs semblables à travers le pays et de toutes les communautés berbères du Maghreb (connues dans l'Antiquité sous les noms de Libyens, Maures, Gétules, Garamantes ou encore Numides) se sont préparées à accueillir le Nouvel An berbère. Les associations «Tidukli» et «Thiragwa» de Merkala, en collaboration avec l'association «Histoire et vestiges» de la même région, ont donné le coup d'envoi des festivités dans la matinée de vendredi. Depuis jeudi et jusqu'à aujourd'hui mardi, la célébration de Yennayer cette année aura un goût particulier. L'annonce de l'officialisation de tamazight dans le projet de révision de la Constitution est venue motiver davantage les militants de la cause identitaire qui chaque année «imposent» la célébration.
Les associations culturelles à l'oeuvre
Même si les festivités de 2965 ne différent pas beaucoup de celles prévues cette année, 2966, le sentiment de réussite et l'hommage aux martyrs de la cause «gonflent» les acteurs qui demandent maintenant l'officialisation aussi de cette date, le 12 janvier comme celle du Nouvel An berbère. Haïzer abritera un riche programme concocté par les associations culturelles «Ighil Zougaghene» et «Thithrane» en collaboration avec l'Assemblée populaire communale de Haizer. Les organisateurs ont aussi prévu des présentations théâtrales, des expositions qui mettront en exergue l'art culinaire, l'art de la couture, l'excellence des métiers manuels chez les Berbères. L'association «Thagharma» du village Thassala dans la commune de Taghzout avait prévu samedi une vaste campagne sanitaire de dépistage d'hygiène bucco-dentaire et une campagne de sensibilisation autour des risques du gaz qui désormais alimente cette région située au pied du Djurdjura. Plus au sud, et dans la commune d'Aghbalou, à une cinquantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya, l'association présidée par M. Terrad Nacer a mis les bouchées doubles dans le but de célébrer comme il se doit cette date. «En cette journée de Yennayer, nous comptons organiser des expositions de poterie, d'habits traditionnels et de livres portant sur l'histoire amazighe», a fait savoir le président de cette association. Dans la commune d'Ouled Rached, daïra de Bechloul, les organisateurs prévoient un stand dédié à l'art culinaire avec des plats et des mets traditionnels, une exposition de robes kabyles, de bijoux traditionnels, de plantes médicinales et de livres traitant de la culture et traditions amazighes. Les us et coutumes de cette date. Pour la circonstance, et depuis des décennies, les comités des villages s'attellent à faire des quêtes pour acquérir des bovins qui seront sacrifiés la veille et répartis équitablement entre les habitants. Cette action désignée par «thimechret» n'est pas un rituel spécifique au Nouvel An, mais reste une manière d'affermir les liens entre les villageois et consolider les relations que le modernisme tend à effacer. S'agissant des caractéristiques de la journée, les familles préparent un grand dîner «imensi n Yennayer», qui se traduit généralement par la préparation d'un couscous avec du poulet. Le mets principal reste le couscous de blé. L'utilisation de la semoule d'orge est, ce jour-là, bannie, elle qui constitue en temps normal le repas du pauvre. Le couscous est préparé avec une sauce à base de légumes secs. D'une région à une autre les explications sont différentes quant au choix de la volaille.
Des fèves et des coqs
Certains préfèrent le coq qui symbolise la naissance de la lumière (le lever du jour), d'autres, la poule et ses oeufs qui incarnent la fécondité et par conséquent l'abondance. Dans la préparation des autres mets qui accompagnent le couscous, les femmes servent aux enfants, le matin du 12 janvier (tasebhit n Yennayer) n«uftiyen» ou «isrecmen», un mélange de céréales entières. Selon les moyens, on complète le plat par un mélange de fruits secs (inighmen) servis en abondance aux présents. La tradition exige que l'on ne vide pas les plats, ce qui signifie que l'on ne doit pas avoir faim. L'occasion est saisie pour réunir la grande famille «adhroum» autour de ce plat. La rencontre permet aussi de dissiper les malentendus, de régler les conflits pour permettre à tout le monde de commencer l'année sur de bonnes bases. Aux heures de prière, les croyants accomplissent leur devoir. La date est aussi et surtout une occasion de retrouvailles pour la gent féminine. Les femmes sortent rarement et ne se rendent visite que conjoncturellement lors des mariages, des décès ou autres fêtes familiales. En optant pour une commémoration collective, les villageois offrent une opportunité aux femmes de se rencontrer. Plusieurs mariages sont scellés en pareille circonstance. Le dîner est suivi par des rites qui présagent des jours à venir. Dans la soirée, les femmes déposent sur le toit des maisons quatre coupelles en terre remplies de sel représentant chacune les mois de Yennayer, «furar, me ires et yebrir» (février, mars, avril). Au matin de la journée de Yennayer, le niveau d'humidité du sel annonce un mois arrosé ou non surtout que la vie en campagne est sujette aux aléas de la météo. Même si partout la cuisinière a pris la place, on renouvelle son «qanun»; la découverte d'un ver blanc sous les pierres ramassées pour le trépied du four, laisse entrevoir la naissance d'un garçon, une herbe verte signifie une moisson abondante, les fourmis symbolisent l'augmentation du bétail...Dans la même journée de «amenzu n Yennayer» (le premier jour de l'An), sont proposées «lesfendj» ou «lemsmmen». Une pâte qui gonfle ou qui s'étend facilement annonce forcément une année riche et généreuse. Plus à l'ouest et au sud de la wilaya, où résident les entités arabophones, la célébration tend à se généraliser ces derniers temps. Là aussi, les festivités se limitent à l'art culinaire. En plus du couscous, beaucoup préparent des crêpes «baghrir», le «rfiss», «chakhchoukha» et d'autres plats traditionnels. Cette tendance et cet engouement pour le traditionnel se veulent un,respect du caractère ancestral de cette date. En continuant à célébrer Yennayer, les Bouiris perpétuent une grande et ancestrale tradition et enseignent l'histoire aux générations nouvelles. Tous ces éléments plus ou moins perpétués ou simplement conservés dans les récits témoignent du caractère agraire du calendrier berbère.


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