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Quand deux siècles s'embrassent dans «la lenteur»
A PROPOS DE L'OEUVRE DE MILAN KUNDERA
Publié dans L'Expression le 21 - 12 - 2004

Entre le XVIIIe siècle et le XXe, on est passé de l'âge de la lenteur à celui de la vitesse.
Peut-on écrire un roman où aucun mot ne serait sérieux? Kundera ne compte pas, sans l'ombre d'un doute, trahir les traditions de l'écriture ni défier l'imaginaire en s'envolant à contre-courant de la réalité. C'est en fin de compte le génie Kundera qui décrit le roman Les Testaments comme «un territoire où le jugement moral est suspendu».
Pour ce qui est de La lenteur, ce ne serait en fait qu'une sorte de «roman absolu, épuré, libéré de tout ce qui n'est pas lui-même». C'est aussi en quelque sorte «la vie soumise au non-sérieux», le récit d'une dévastation à la fois morale et métaphysique.
Milan Kundera, l'ex-militant communiste, confronte dans La lenteur, avec une émotion démesurément mélancolique, deux périodes différentes dans le fond et dans la forme. Il s'agit de notre ère et du XVIIIe siècle, connu par la naissance d'une pensée humaniste et révolutionnaire. Décidément, l'écart est de taille, Kundera pleure alors le siècle de Pierre Choderlos de Laclos, de Vivant Denon et de Sade.
Un groupe d'entomologistes se réunit en France pour discuter des dernières découvertes, le savant tchèque y prend part, après une longue période d'exil et de chômage.
Il semble revivre la renaissance de son communisme, son attachement à sa patrie de naissance et il retrouve ainsi son métier si cher qu'il a quitté depuis le fameux printemps de Prague. Et le romancier de ponctuer: «En prononçant les derniers mots de son discours, il sent les larmes lui monter aux yeux. Cela le gêne un peu, lui revient l'image de son père qui, vieillard, était ému sans trêve et pleurait à chaque occasion, mais ensuite il se dit, pourquoi ne pas se laisser aller pour une fois : ces gens devraient se sentir honorés par son émotion qu'il leur offre comme un cadeau de Prague». Kundera, pensait peut-être, par influence ou inconscience, à ressusciter l'esprit sadique en évoquant une scène digne de la pensée sadiéenne. Un homme et une femme s'y rencontrent et manquent d'avoir des rapports intimes au bord de la piscine. Là, la femme décide de mettre un terme à sa vie en tentant de se noyer, humiliée par son ex-aimé, qui vient de la réprimander d'une méchanceté «loin d'être admissible».
En regardant la scène à travers la fenêtre de sa chambre, Kundera baisse le rideau, qualifiant le couple de machines sans plaisir, motivé par le sens de l'intérêt qui ne traduit aucunement les valeurs humaines. Peut-on faire l'amour sans avoir le plaisir? s'interroge Kundera, regrettant les rêveries d'antan, les jeux de l'amour chers à Vivant Denon et les fêtes galantes de Watteau. «Les plaisirs d'Epicure n'ont vraisemblablement pas lieu d'être au XXe siècle», conclut-il sur un ton mélancolique. La différence est de taille.
Les deux ères ne se ressemblent en aucun point et les horizons sont repoussés l'un de l'autre tels le jour et la nuit qui ne s'entendent pas pour s'embrasser un jour. Bref, c'est les petits pas kundériens qui ne manquent pas de frapper sur le dos des charlatans «qui tiennent boutique d'altruisme et branchent leur propre enseigne sur celle de la douleur».
Le natif de l'ex-Tchécoslovaquie qui devient français par naturalisation, fils d'un célèbre pianiste, Milan Kundera, victime d'un militantisme communiste qui l'a obligé à s'exiler loin de sa ville natale, après le printemps de Prague, et d'errer d'une région à une autre pour s'installer enfin dans le giron de Paris qui l'a adopté. Enseignant à Rennes, puis aux Hautes Etudes, il devint l'un des meilleurs écrivains de langue française, comme en atteste son tout premier écrit dans cette langue, La lenteur.La plaisanterie, La vie est ailleurs et sans oublier L'insoutenable légèreté de l'être viendront ensuite compléter l'oeuvre de cet auteur très éclectique.
Entre le XVIIIe siècle et le XXe, on est passé de l'âge de la lenteur à celui de la vitesse mais aussi «de l'âge du secret à celui de la divulgation et de l'étalage, de celui de la «danse» comme art de s'effacer dans l'ordonnance du temps, des gestes, des paroles et des émotions même à celui du «danseur» comme gesticulation d'un moi inflationniste qui veut se soumettre le monde, affirme l'un des analystes de l'oeuvre de Kundera.


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