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Meziane père et fils: 15 ans de prison requis
19E JOUR DU PROCÈS SONATRACH 1
Publié dans L'Expression le 21 - 01 - 2016


Mohamed Meziane ex-P-DG de Sonatrach
Ouf! Le procès tire à sa fin. Plus que quelques jours avant les délibérations autour des demandes du parquet: Meziane Mohamed et Réda El Ismaïl Djaâfar 15 ans de réclusion criminelle.
On peut dire qu'hier, 19e jour du procès Sonatrach 1 était pratiquement l'avant-dernière étape du «tour de la criminelle».
En effet, outre le sévère réquisitoire attendu de Abdelaziz Halim Boudra, le procureur général excellemment choisi pour ces débats, le carrousel des 40 plaidoiries de la défense de tous les accusés et inculpés sonnera le glas d'une joute qui aura pris quelques semaines avant de connaître l'épilogue d'un verdict qui est encore un «secret» que seuls détiennent les trois magistrats et deux jurés dont il faut saluer l'endurance malgré tous les «ragots» balancés ça et là quant à la régularité de ce procès car Mohamed Regad est surtout connu pour sa qualité première: la droiture au service de la seule justice.
Vers les 9h30, hier matin donc Boudraâ se lève et commencera un long réquisitoire dont les 4/5 sont puisés dans l'arrêt de renvoi, un arrêt que Saâd Delhoum le greffier marathonien a lu en quelques harassantes et lassantes heures et en deux jours et demi de lecture et plus de 12 bouteilles d'eau ingurgitées par Saâd. La veille, la partie civile constituée de trois poids lourds de la défense, le bâtonnier Abdelmadjid Silini, Me Djamel Belarbi (éblouissant) et le percutant Me Azouakou avait plaidé le strict nécessaire de quoi édifier un peu plus le tribunal criminel d'Alger qui aura été jusque-là potable dans la direction de ce procès entré dans la banalité pour les chasseurs de scoops car point de «grosses légumes» entendues à la barre pour la simple raison que l'arrêt de renvoi ne les concernent pas. Après un sympathique clin d'oeil aux journalistes qui ont fait leur boulot depuis le premier jour dans d'excellentes conditions ambiantes et transparentes surtout que le procès se tient en audience publique, Boudraâ, le procureur général alla droit vers un long verset du Coran autour de la mission confiée et donc à amener au destinataire. Il évoqua la Sonatrach par un chaleureux: «Oua ma adrak, Sonatrach» cette entreprise qui a connu un «attentat» déshonorant la majorité des milliers de travailleurs des hydrocarbures dont les bénéfices ont permis la réalisation de centaines de chantiers ici et là dans le pays, avant que depuis plus d'une année le cours a chuté, chuté et la XIIe société nationale du monde, la IIIe en Afrique et dans le Monde arabe, etc...
«C'est trop gros comme couleuvre à avaler!»
Puis il débute son réquisitoire par le premier «groupe» et donc Cantel dont le boss est El Ismaïl Djaâfar «qui a soutenu que sa société était géante et donc il avait besoin de lancer le défi du succès et je n'ai pas souri lorsqu'il avait dit à la barre qu'il y a des richards qui ont débuté avec un «brouette». Non, je n'ai pas souri car on ne peut gagner le 10.000 m en s'entraînant aux 100 m». Boudraâ a commencé par tirer à vue: «El Ismaïl est le cerveau de tout ce dossier car il a soutenu qu'il a connu Réda Meziane durant une année (en 1992) durant les études secondaires et donc il a eu l'idée de demander son numéro de téléphone et lui proposer de but en blanc de bosser ensemble! C'est trop gros comme couleuvre à avaler!» s'est exclamé, debout, le procureur général qui se dit abasourdi de la rapide rencontre avec le P-DG en personne de Sonatrach surtout que Réda, le fils de Méziane aurait fixé la date du rendez-vous: le 28, Non, le terrain était préparé avant le 28 et la société allemande avec.
Et le parquetier revient aux dates des rencontres avec les grosses légumes de l'entreprise. «On nous parle du ministre dont la lettre est de janvier, pas d'octobre!»
Il évoque le réajustement des parts des actionnaires de Cantel pour aller vers les pots-de-vin à verser aux actionnaires les mieux lotis et parmi eux, un des garçons de Meziane et le déblaiement du chemin caillassé puis le «goudronnage» de route vers des opérations de versements des pots-de-vin ont fait en sorte que «la lumière fut»!
Détaillant avec beaucoup de sévérité les actions dévastatrices des auteurs des crimes commis, à l'encontre de Sonatrach, donc de l'Etat algérien, principal actionnaire de cette tentaculaire entreprise qui venait de goûter aux «avances» alléchantes des entreprises qui ont eu la lumineuse idée de n'établir que les contrats de deux, trois ans:
«Pourquoi pas 99 ans de durée? Pourquoi ce provisoire?»
La nuit du destin était au rendez-vous lors des signatures de ces contrats faramineux et des commissions conséquentes.
L'expression «gré à gré» sort enfin de la bouche de Boudraâ et à 10h10, soit 40' depuis le début du réquisitoire.
Il passera 40 autres minutes dans le sillage du gré à gré. Il cite plusieurs dates d'accord de «gré à gré». La télésurveillance aura son lot de mots forts et tranchants. L'urgence aussi a été mise en pièces et tous les justificatifs démontés depuis le pupitre alors que les membres du tribunal criminel où Mohamed Regad tient bien en mains les rênes des débats car Boudraâ s'exprimait dans un silence envié. Puis il s'attarde sur le train de vie de ceux qui ont bénéficié de «largesses» au cours des consultations rémunérées.
Il flétrit même l'enfant de Meziane qui, alors que sa défunte maman se soignait en silence, s'amusait à mettre son nom dans les contrats de consultations. «C'est pêché. Votre maman souffrait et méritait plus d'attention, pas de tours de passe-passe!» dit-il sur un ton de remontrance émouvante.
Le bâtonnier Mohamed Atmani et Me Miloud Brahimi quittent momentanément la salle alors que Me Mohamed Djediat entrait jeter un oeil sur le parquetier qui errait dans les nombres à 6 chiffres
(650 000 euros!) par exemple. Me Benamar Aïd suit sans broncher et Me Chnaïef de revenir dans la salle sans trop déranger l'ambiance d'un poignant réquisitoire dont un passage va pousser Me Brahimi à penser tout haut: «J'ai une réplique, aïe, aïe, aïe!» Me Khaled Bourayou, Me Khaled Bergueul et l'autre Khaled Dhina, celui qui ne cesse de «couver» son client Djaâfar, suivent sans aucun commentaire pour le moment surtout que le parquetier en était au énième cri: «C'est pêché ce que vous aviez fait! «Il égrène les 50.000, 60, 80,
120 000 pour arriver à plus de deux millions d'euros. «Et vous osez répondre que ce sont des honoraires mensuels!» ironise le représentant du ministère public. Revenant à la défunte épouse de Meziane, il regrette encore une fois les comportements de charognards commis par les accusés mouillés dans ces opérations. Il flétrit les contrats de consulting «imaginaires» ou sinon vous voulez une corruption à 30.000 euros/mois. «On vous consultait sur et autour de quoi?» Et si vraiment vous étiez si précieux pour les Allemands, pourquoi ne pas avoir rejoint le staff d'Angela Merkel dont le montant de la paie n'égale pas vos «cafés?», souligne Boudraâ qui veut démontrer les accusations portées sur l'arrêt de renvoi. Les accusés et inculpés, eux, se confinent dans un silence difficile à décrypter. Maître Bouchachi est installé à l'arrière de la salle où étaient debouts les deux adjoints d'El Hachemi Brahmi, le procureur général: Youssef Menasra et Mohamed Kessar, venus voir de près leur jeune collègue Abdelaziz Boudraâ Halim se défoncer avec le concept: «Où sont les critères objectifs dans cette histoire?»
Et voilà l'autre avocat, Maître Brahimi Azziz qui s'asseoit sans «scie» sur la langue en articulant à l'intention de cet espace: «Ce qui m'a énormément frappé dans ce procès, c'est que tout le monde s'est exprimé librement et chacun s'est défendu à l'aise, surtout que le respect des procédures y était!», a sifflé l'avocat de Hussein-Dey qui a dit son «admiration pour Boudraâ au top de sa mission».
Entre-temps, Boudraâ regrette que certains accusés aient évoqué Tiguentourine et s'était exclamé: «Vos caméras cachaient derrière les lentilles des soldats prêts à riposter?»
Continuant sur sa lancée, le procureur général attaque sur tous les fronts et tous les mis en cause. Il n'épargne personne. Il se lamente autour de ce qui a été «fait» à Sonatrach et à l'honneur de l'Algérie. Puis il passera trois minutes à rappeler ceux des accusés qui ont parlé de contraintes et autres tortues: «Vous étiez tous entendus la journée et regagniez vos domiciles la nuit, vos mobiles en main. La présentation par devant le ministère public aussi a été transparente. Même le juge d'instruction a fait son travail sans serrer les «vis». Alors, cessez de vous lamenter et d'éclabousser les services de sécurité et le parquet», a ajouté Boudraâ à 11h30, soit deux heures après le début du réquisitoire où tout était passé au crible en s'étalant sur les pseudo-instructions des uns et des autres, dont l'ex-ministre. Le concept «urgence» aussi a eu son long paragraphe. Maître Brahimi Jr d'El Khemis sort respirer un bol d'air. Et au moment où Maître Kamel Alleg quittait la salle d'audience, Abdelaziz Boudraâ entame la lecture des demandes lancées ainsi:
- Mohamed Meziane, ex-PDG de Sonatrach: 15 ans de réclusion criminelle et trois millions d'amende.
- El Ismaïl Djaâfar: 15 ans de réclusion.
- Meziane Réda: 15 ans de réclusion.
- Maghaoui, père et fils: 8 ans de réclusion.
- Belkacem Boumediene: 7 ans.
- Nouria Miliani: 3 ans ferme.
- Chaouki Rahal: 2 ans ferme.
- Hassani Mostefa et Cheikh: 1 an ferme.
- Aït El Hocine: application de la loi.
- Abdelaziz Abdelouahab: application de la loi.
En rappelant à nos lecteurs que la demande pour l'application de la loi est effectuée dans le sens où le tribunal criminel ne retient rien, c'est la relaxe et si le contraire est constaté, c'est le maximum de la peine prévue par la loi.
Voilà la «vérité!»
Le grand brouhaha qui a suivi a été interrompu par Regad, le président, qui a libéré tout le monde pour fixer le reprise à 14 heures, début du bal des plaidoiries tant attendues par les prévues et ce sera inévitablement le doyen des avocats d'Alger constitués dans cette affaire, qui reviendra le premier dans la salle d'audiences.
Le premier avocat à plaider est Maître Brahimi et il a débuté violemment sa plaidoirie en se fixant sur les «restes» du dossier Sonatrach 2 qui a vu la disparition des magistrats en charge de ce dossier. «Nous parlons de Sonatrach 2 alors que tout est gelé. Même les cinq ou six magistrats ont été balancés à Bouira, à Blida, à Boumerdès, un autre promu procureur général dans une autre cour que celle d'Alger, et j'en passe. Il n'y a pas de dossier dans cette affaire. Je suis respectueux des droits de la défense et des procédures.
Les accusés croupissent en taule depuis six ans. C'est un verdict à une lame tranchante. Mon espoir est de voir le tribunal criminel délibérer sereinement», a dit l'avocat qui a lancé une pique en direction du procureur général: «S'il est vrai que Sonatrach appartient au peuple, vous n'êtes pas l'avocat du peuple. Vous êtes l'exécutif, le poursuivant, un point c'est tout!», a ajouté le défenseur qui était décidé à ne pas faire long, car il n'y a rien à dire d'autre après les observations auxquelles il a ajouté celle-ci: «Certains avocats s'égarent lorsqu'ils crient que Sonatrach obéit aux lois des marchés publics», mâchonne-t-il, avant de rentrer dans les attributions de la justice qui n'a pas le devoir de s'immiscer dans les sociétés économiques.
«C'est un problème de gestion propre à chaque entreprise. Vous ne trouverez aucun grand pays démocratique se mêler à la gestion d'entreprises géantes et la justice de ces pays connaît ses devoirs et son rôle.» Puis le conseil parcourt des articles de loi concernant les marchés publics et la gestion de sociétés économiques, commerciales. Il fera même le parallèle avec ce qui se passe chez nous. Abordant le Trésor public, il lit une loi de 1963 (une année seulement après l'Indépendance!) Sonatrach n'est pas l'Etat algérien. Voilà la «vérité!», conclut le défenseur qui demande l'acquittement.


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