La revendication d'augmentation des prix du transport urbain couve depuis des années Au lieu de recourir systématiquement à l'augmentation des tarifs, d'autres moyens d'amortir l'augmentation des prix du carburants s'offrent aux transporteurs. Le transport urbain dans la ville de Tizi-Ouzou risque de connaître des perturbations dans les jours qui viennent. L'augmentation des prix du carburant a ouvert la voie à la revendication d'augmentation des prix du transport urbain qui couve depuis des années. Le secteur a d'ailleurs connu des grèves à maintes reprises pour les mêmes raisons. Toutefois, cette grève qui débutait hier pour une date illimitée, selon les transporteurs en fourgons qui assurent la navette entre la ville et la Nouvelle-Ville n'a pas reçu un écho favorable parmi les usagers. Contrairement aux grèves précédentes, cette dernière risque même de créer des mouvements de colère parmi les voyageurs qui n'approuvent guère ce comportement. Sur place à travers les arrêts, beaucoup estimaient que le débrayage n'est pas justifié alors que d'autres vont jusqu'à qualifier les transporteurs d'insatiables. «Je me demande qui pourrait alors prendre un transport à ce prix. Déjà que c'est trop cher actuellement», affirme un voyageur apostrophé au niveau du principal arrêt situé à côté de la maison de l'artisanat de la ville. «A 20 dinars et la qualité du service offert, les transporteurs n'ont pas le droit d'augmenter malgré la hausse des prix du carburant. C'est de l'égoïsme pur et simple», renchérit un autre. Toujours au chapitre du service, beaucoup estiment que le nouveau transport urbain assuré par l'Etusto par une flotte de bus de qualité bien supérieure peut remplacer ces petites fourgonnettes. «Je ne vois pas qui va les prendre à ce prix de 25 DA. Il y a les bus de l'Etusto qui assurent cette navette avec une qualité meilleure, un traitement du voyageur digne et une fréquence de navette bien plus nombreuse», explique un autre voyageur qui se dit contre l'existence de ce mode de transport par le moyen de fourgonnettes. Notons également que cette grève a fait remonter à la surface et rendu visible l'anarchie qui règne dans ce moyen de transport urbain, dépourvu d'organisation. Certains citoyens témoignent de dépassements et d'infractions quotidiennes à la législation qui régit le transport urbain. «Je vous assure que ces transporteurs font leur loi avec des règlements qu'ils mettent au point eux-mêmes. Par exemple, au niveau de l'arrêt situé à la tour, ces derniers refusent de poursuivre la navette avec le même prix exigeant du voyageur de payer une autre tranche pour poursuivre son chemin. Sinon, ils le font descendre pour prendre un autre transport. C'est un comportement anarchique que les services concernés doivent combattre», s'insurge un autre voyageur qui se dit consterné par l'annonce de la grève.