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L'homme qui avait une carapace
NOUREDDINE NAIT MAZIUN MONUMENT DE LA PRESSE ALGERIENNE NOUS QUITTE
Publié dans L'Expression le 16 - 04 - 2016

Nait Mazi pouvait donner l'impression de gérer sans états d'âme mais ce n'était qu'une apparence. Derrière le directeur général «cassant» et autoritaire se cachait en réalité un grand timide.
Un roc! Autant Nourredine Nait Mazi était massif par son physique, autant il était intraitable dans ses convictions politiques comme dans la gestion des hommes placés sous sa responsabilité. Sans concession. Son sens aigu de la rigueur, voire même de la perfection, son sens de la discipline et son total engagement au service de l'Etat, lui attiraient plus d'antipathie que d'amitiés dans la corporation. Journaliste, il a toujours réservé sa plume au combat mené par l'Algérie. Contre la colonisation avant l'indépendance, pour ensuite continuer dans le même élan à la reconstruction et l'édification du pays. Il a démontré en plus et en parallèle ses grandes capacités de gestionnaire, durant deux décennies, à la tête d'El Moudjahid qui est un journal mais aussi une entreprise économique.
Une rédaction, une administration et un service technique (l'imprimerie). Pour mesurer l'ampleur de la tâche qu'il remplissait avec brio il faut préciser que ces trois départements avaient chacun sa spécificité. Une rédaction constituée de «sensibilités politiques» différentes.
Une administration avec ses travers bureaucratiques et une imprimerie qui avait érigé la contestation en vertu. Nourredine avait le secret de passer de l'une à l'autre réunion, dans une même journée, avec la même capacité de faire passer ses décisions sans concession.
Le premier de ses secrets est qu'il jouissait d'un grand respect que lui vouait l'ensemble des travailleurs de l'entreprise. Un respect qu'il a su gagner par la rigueur qu'il s'imposait d'abord à lui-même. Par son intégrité jamais prise à défaut. Par son souci permanent de justice et d'équité dans ses arbitrages. Quand sa décision ne plaisait pas, elle était tout de même acceptée car personne ne doutait de l'impartialité de Noureddine. Il a toujours su se placer au-dessus de la mêlée. Ce qui lui a permis d'être intransigeant. Ce qui permet de dire que le respect dont il jouissait avait même une teinte d'ascendant. Beaucoup parmi les travailleurs du journal y compris les journalistes étaient dans leurs «petits souliers» face à Nait Mazi. Si aujourd'hui on assiste à des éloges le concernant, il en était autrement durant sa longue période à la tête du journal. Son refus catégorique de parti pris dans les conflits qui pouvaient opposer les travailleurs, qu'ils soient d'ordre partisan ou plus simplement de relations de travail, lui donnait, aux yeux de beaucoup, une allure de dictateur. Certes, Nait Mazi pouvait donner l'impression de gérer sans états d'âme mais ce n'était qu'une apparence. Derrière le directeur général «cassant» et autoritaire se cachait en réalité un grand timide. Il s'était enveloppé d'une carapace que très peu parvenaient à percer. Noureddine n'aimait pas la foule. Il fuyait les mondanités. Personne ne l'a jamais vu au café ou au restaurant du coin. Pour faire court, Nait Mazi vivait par et pour le journal. Boulot, dodo c'est tout. C'est cette distance qui lui servait d'atout. Une distance qui avait fini par être acceptée de tous (on ne dit pas toutes), car il n'y avait pas de femmes dans la presse algérienne de l'époque). Ou presque pas puisqu'on les comptait sur les doigts d'une seule main. L'arrivée en masse des femmes journalistes n'interviendra qu'à l'ouverture démocratique en 1990. Elle a été acceptée parce qu'elle ne versait pas dans la compromission. De plus, son honnêteté intellectuelle, son esprit de justice, son loyalisme et son intégrité morale ont fini par convaincre tout le monde que Nait Mazi était «hors normes» et ne répondait pas aux «standards» connus jusque-là. Il est resté fidèle à lui-même jusqu'à la fin de ses jours. En s'astreignant à la même réserve durant sa retraite. Il est difficile de retracer son portrait, sûrement incomplet, comme nous le faisons aujourd'hui malgré la longue vie professionnelle que nous avons passée sous ses ordres et qui a démarré lorsqu'il n'était que rédacteur en chef adjoint du journal. Et malgré le contact régulier que nous avons maintenu avec lui jusqu'à la fin de sa vie entraîné en cela par la généreuse main tendue d'Ahmed Fattani à son égard. Pour le reste, disons que Noureddine Nait Mazi aura passé sa vie dans la dignité et dans la satisfaction du devoir accompli. Peu lui importait l'ingratitude des hommes. L'hommage que vient de lui rendre le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est mille fois plus important pour cet homme qui a consacré toute sa vie à l'Algérie.
Un homme dont le nom restera à jamais lié à l'histoire de la presse algérienne. Adieu Noureddine!


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