Le président-directeur général de la Sonelgaz «L'Etat ne financera pas cette transition et compte sur les partenariats, notamment sur le privé», précise M. Bouterfa. Les tarifs d'électricité et de gaz connaîtront de nouvelles augmentations, selon le P-DG Noureddine Bouterfa. Malgré la mise en oeuvre d'un plan de rachat du découvert bancaire par le Trésor public à hauteur de 370 milliards de dinars, la Sonelgaz subit toujours les contraintes financières importantes, essentiellement dues aux mauvais payeurs «Le groupe Sonelgaz est en négociations avec des créanciers étrangers pour contracter des crédits afin de financer ses investissements, a indiqué hier à Alger, son P-DG Noureddine Bouterfa. Le déficit est énorme, nous n'avons pas d'autres choix que d'aller vers l'endettement extérieur. Il y a des propositions pour le moment, mais nous attendons les conditions financières qui coûteront cher certainement», a déclaré M.Bouterfa. Dans ce sens, le P-DG explique lors de la conférence de presse qui a eu lieu hier à Alger, que la faiblesse des revenus des directions de distribution de l'électricité et du gaz, par rapport à leurs dépenses, a généré un résultat net consolidé déficitaire de l'ordre de 43, 8 milliards de dinars, pour l'année 2015, pour un déficit cumulé de 73,4 milliards de dinars. Et pour cause, les tarifs de vente finaux, n'ayant pas connu de révision durant 10 ans, ceux des inputs n'ont fait qu'augmenter, c'est précisément cette contradiction qui a failli mettre en péril la maison Sonelgaz, en impactant de façon dangereuse ces fondamentaux.Et ce en plus du fait que les prix appliqués n'intègrent pas l'amortissement du capital de ces sociétés. En dépit des carences que ces directions affichent en matière de recouvrement des créances, et du taux de perte généré par les raccordements illicites et le vol d'énergie, le chiffre d'affaires de Sonelgaz est passé de 204 milliards à 238 milliards en 2015. Ceci étant, ces sociétés lancent une guerre sans merci aux fraudeurs, à cet effet des plaintes seront déposées devant les juridictions compétentes pour une application ferme de la loi. Par ailleurs, le premier responsable du Groupe Sonelgaz rappelle que l'année 2015 a été celle des réalisations importantes, dans le sens où durant cet exercice, un effort d'investissement de l'ordre de 577 milliards de dinars a été consenti. Il s'agit d'une mise en service d'une capacité de production supplémentaire de 1500Mw, et ce aussi bien au nord qu'au sud du pays. Effectivement devant une demande d'énergie électrique en Algérie demeurée constante augmentation, avec un pic de 12.380Mw en août 2015, soit une évolution de 13,3% par rapport à 2014. Dans ce sens le plan de renforcement du système de distribution électrique initié par Sonelgaz sur la période de 2016 à 2020, se base sur la réalisation de 15 autres centrales électriques, en cours de réalisation, pour un résultat de 13.000 Mw en capacité installée qui viendront s'ajouter à une capacité initiale de 10.000 Mw. Pour ce faire, une enveloppe de 4 518 milliards de dinars sera nécessaire d'ici 2026.Ceci dit, M.Bouterfa indique qu'en 2011 le groupe avait investi près de 23 milliards de dollars dont 12 milliards de dollars en 2014 et 2015. Ce qui a généré une augmentation de 51% dans la production de l'électricité. Dans ce sillage, il s'agit également de redoubler d'efforts, dans la maintenance, dans la fabrication locale des pièces de rechange, de localisation d'usines en Algérie, de fabrication d'équipements électriques de pointe et de développer l'expertise en matière d'engineering. Pour le P-DG de Sonelgaz, ce sont là les opportunités à ne pas rater, pour booster la création de richesse et d'emplois. Par ailleurs, concernant l'immense défi de la transition énergétique, M.Bouterfa insiste sur la contribution du groupe au programme national des énergies renouvelables, et indique qu'en réponse concrète à ce défi, la Sonelgaz a investi plus de 80 milliards de dinars dans la réalisation et la mise en service de cinq centrales photovoltaïques, d'une capacité totale de 48 Mw à Djanet, Kabetene, Adrar, Tamanrasset et Tindouf. Or, dans ce contexte, le P-DG de Sonelgaz ne s'en cache pas. «L'Etat ne financera pas cette transition et compte sur les partenariats, notamment sur le privé», précise M.Bouterfa, qui annonce que l'appel d'offres aux investisseurs est ouvert, et que le groupe n'attend que les propositions.» Sur un autre plan, le P-DG de Sonelgaz, affirme que l'emprunt extérieur est inévitable du fait que relever le capital de Sonelgaz pour lui permettre d'entamer des réalisations plus grandes n'est pas à l'ordre du jour, une troisième augmentation n'est pas envisageable, c'est précisément la raison pour laquelle l'emprunt extérieur devient l'unique solution pour permettre au groupe de poursuivre sa politique d'investissement.
