Les coups de grâce de la contrebande sous toutes ses formes se suivent et se ressemblent pour une économie bien fragilisée par la chute du prix du baril de pétrole. La brigade régionale de lutte contre la contrebande, relevant de la direction des douanes algériennes de la wilaya de Tébessa, a déjoué la semaine écoulée une tentative de transfert de quelque 30 kilogrammes d'or pur, vers la Tunisie, apprend-on de source douanière. L'opération est survenue sur la base d'informations parvenues aux éléments de douanes, faisant état d'une tentative de contrebande de lingots d'or, par un individu, à bord d'une Renault Mégane, depuis le relief frontalier de Tébessa, vers le pays voisin, la Tunisie en l'occurrence, a ajouté la même source. Des précisions non négligées par la brigade régionale des douanes de lutte contre la contrebande. Cette dernière agissant dans l'immédiat, a engagé ses investigations jusqu'au centre-ville de la wilaya d'Oum El Bouaghi, qui transite vers la wilaya de Tébessa, via les frontières tunisiennes. Un point de contrôle au niveau du point giratoire, convergeant avec la RN 10 menant vers la wilaya d'Oum El Bouaghi, a été positionné par la brigade des douanes, devait préciser notre source. Passage obligatoire pour le contrebandier qui, remarquant le barrage des douanes, a abandonné son véhicule à quelque 300 mètres et a pris la fuite vers une destination inconnue. Lors de la fouille de la voiture portant une immatriculation de la wilaya d'Alger, il a été découvert plus de 30 kilogrammes de métal jaune sous forme de lingots, selon les mêmes sources. La brigade des douanes, sans équivoque, a affirmé que les lingots d'or étaient destinés à la vente sur le marché tunisien. Précisant dans ce sens que le métal précieux coûte très cher dans ce pays voisin, où les bijoutiers majoritairement des juifs tunisiens, réputés dans la confection de l'or, se font un plaisir d'acheter l'or algérien qui fait 24 carrats. Par ailleurs, et outre la saisie des 30 kilogrammes d'or et la voiture, les éléments de la brigade régionale des douanes algériennes ont engagé une enquête pour identifier le ou les contrebandiers et découvrir s'il s'agit d'un réseau, dont l'un des leurs a été chargé de la mission de transfert de cette fortune vers la Tunisie. Un pays où la contrebande trouve un marché aux produits algériens très sollicités de par leur qualité. En effet, depuis le carburant jusqu'au métal précieux, en passant par les produits alimentaires, notamment ceux subventionnés par l'Etat, l'économie tunisienne affectée par la révolution de 2011, semble remonter la pente au détriment de l'économie algérienne. Cette dernière est saignée à blanc par les réseaux des contrebandiers. Situation qualifiée à plus d'un égard par des coups de grâce portés à une économie, déjà bien fragilisée par la chute du prix du baril de pétrole. Une réalité dont les répercussions renseignent sur les décisions financières, prises par l'Etat dans divers secteurs, plan d'austérité en l'occurrence, aux fins de faire face à cette conjoncture. C'est dire que l'indifférence des uns, les contrebandiers et le mercantilisme des autres, nos voisins les Tunisiens, semblent faire bon ménage, sur le dos de l'économie nationale, particulièrement en cette période de crise où l'Algérie a grand besoin de «ses» Algériens qui, par le biais des réseaux de contrebandiers, oeuvrent à son saignement, pour ne pas dire à sa destruction.