La présence du ministre des Affaires étrangères a été mise à profit pour faire avancer l'épineux dossier des hydrocarbures. Au coeur de la «réactualisation de la cartographie politique» et l'émergence d'une nouvelle bipolarité de la scène internationale qui semble se dessiner derrière le conflit qui fait rage au Proche-Orient, quelle place pourrait avoir le Mouvement des non-alignés? Celui-ci donne l'impression de naviguer sans boussole. Et pour cause, le sommet qui s'est tenu ces derniers jours dans une ville du Venezuela est passé totalement inaperçu, masqué par l'accord russo-américain sur la Syrie et les conséquences d'un raid «accidentel» contre l'armée syrienne. On aura compris que les thèses du non-alignement ne pèsent pas très lourd sur la géopolitique mondiale et le sommet de Margarita aura été une sorte de coup d'épée dans l'eau. Il reste que les observateurs notent tout de même que la tenue de ce Sommet est en soi un acte politique remarquable, mais soulignent tout de même le ronronnement de l'organisation sous la présidence d'un Iran, englué dans un conflit avec les Occidentaux, durant les quatre années de sa présidence. Le passage de témoin de l'Iran au Venezuela n'augure malheureusement pas d'une quelconque dynamique, puisque ce pays est confronté à une crise politique et économique assez grave. Ramtane Lamamra qui a représenté l'Algérie à ce sommet a, certes souligné les positions de l'Algérie et mis en avant l'esprit du non-alignement, mais il est clair que la conjoncture est encore loin d'une maturité à même de donner aux non-alignés un rôle à la mesure des ambitions affichées lors des différents sommets. De fait, la présence du ministre des Affaires étrangères a été mise à profit pour faire avancer l'épineux dossier des hydrocarbures. Il y a lieu de relever que les entretiens du ministre ont, principalement concerné les pays producteurs de pétrole susceptibles de prendre part au très attendu Forum international de l'énergie d'Alger, prévu le 27 septembre prochain. A la veille de la tenue dudit sommet, Lamamra a rencontré ses homologues du Venezuela, de l'Iran, du Zimbabwe, de l'Angola notamment.Cela dit, l'épisode le plus intéressant du déplacement vénézuélien du ministre aura été la rencontre qu'il a eue avec le président iranien Hassan Rohani. Cette entrevue qui a eu lieu hier, a permis à Lamamra de transmettre un message verbal du président Bouteflika à son homologue iranien. Au sortir de cette réunion, le ministre des Affaires étrangères a souligné avoir abordé avec son hôte la question du pétrole. «Les efforts en cours en faveur de la restauration de l'unité des rangs des pays producteurs de pétrole et du succès des consultations officieuses devant avoir lieu prochainement à Alger, en vue d'une contribution concertée à l'assainissement du marché pétrolier international», ont également été abordés à cette occasion, apprend-on de sources diplomatiques algériennes.