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"Les mères sont des femmes d'abord..."
FEJRIA DELIBA, REALISATRICE ET ACTRICE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 17 - 10 - 2016

img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P161017-02.jpg" alt=""Les mères sont des femmes d'abord..."" /
Elle est venue présenter récemment à la deuxième édition du Festival international d' Annaba du film méditerranéen son long métrage, intitulé Deux pierres, deux coups.
Le synopsis? Zayane a 75 ans. Depuis son arrivée en France, elle n'a jamais dépassé les frontières de sa cité. Un jour elle reçoit une lettre lui annonçant le décès d'un homme qu'elle a connu, autrefois, en Algérie.
Le temps d'une journée, elle part récupérer une boîte que le défunt lui a léguée. Pendant son absence, ses onze enfants se réunissent dans son appartement et découvrent un pan de la vie de leur mère jusque-là ignoré de tous...Lors d'un point de presse, animé juste après sa projection, la réalisatrice de ce long métrage bien intimiste, explique le pourquoi de ces films et répond en partie à nos questions... Pour rappel, Fejria Deliba qui compte à son actif, plusieurs rôles à la télé et au cinéma en tant qu'actrice, a débuté sa carrière sur les planches avec Antoine Vitez. Elle fut l'une de La Bande des quatre de Jacques Rivette ou Zouina dans Inch'allah dimanche de Yamina Benguigui, remportant de nombreux prix d'interprétation. Elle est L'Aziza dans le clip de Balavoine, ou la femme qui s'émancipe du poids des traditions pour Rachida Krim. À la télévison et au cinéma chez Jean-Claude Brisseau, Olivier Assayas, Sólveig Anspach, Mehdi Charef, Cédric Kahn, Olivier Ducastel et Jacques Martineau... Aux côtés de Leïla Bekhti, elle tourne pour Nora Hamdi ou Géraldine Nakache et Hervé Mimran dans Tout ce qui brille... Avec son court métrage Le Petit chat est mort, présenté à Premiers Plans et de nombreuses fois primé, elle est la première à faire entrer Molière dans une cuisine de HLM. Avec ce riche CV, on espère à Fejria Deliba encore plus de réussite et qu'elle nous fasse encore rêver y compris avec de nouvelles réalisations, puisque passer de l'autre côté de la caméra n'est plus un secret pour elle...
L'Expression: Votre film aborde une histoire bien touchante, pourquoi ce sujet?
Fejria Deliba: J'ai juste envie de redonner vie à ces mères qu'on connaît peu, qu'on représente en tout cas dans le cinéma avec des rôles qui servent la soupe entre guillemets. J'ai eu envie de les mettre en avant car elles ont aussi une vie, ont été jeunes filles, femmes, avant d'être mères et que leur part de féminité existe toujours même quand on est mère. C'est aussi une manière de rendre hommage à ces femmes maghrébines, méditerranéennes, aux mères en général. à des identités propres. Ce type de personnage n'a jamais été traité. Autant le faire. J'ai été celle qui l'a fait et j'en suis contente. Ce qui était important c'était à la fois, la regarder comme mère dans cette famille nombreuse et à la fois comme une femme.
Le film commence d'ailleurs en la montrant comme une mère et finit en la montrant comme une femme. C'est-à-dire il y a un chemin à l'envers et c'est ce chemin qui la mène vers l'avant. Et dans le regard de ses nombreux enfants. Je suis aussi issue d'une famille de neuf enfants. Je suis issue d'une maman analphabète. Elle a toujours été là. On ne s'est jamais posé la question de savoir qui elle était finalement. Cela fait partie de tous ces secrets symboliques, de plein d'autres secrets parmi ces silences à travers cette mère qui représente la mère, la terre et toute l'histoire de ses onze enfants. Ce qui m'intéressait aussi c'est de brosser plusieurs générations en une seule famille. C'est-à-dire avec tous ces détails sur cette vie de famille toute simple, j'essaye de raconter beaucoup plus que ça. En France cela n'a jamais été traité en tout cas de cette manière-là. Je voulais le raconter en tout cas à travers une fiction qui est à la fois réelle et poétique et qui j'espère poussera les gens, en sortant du film, à se poser des questions. Ce film n'affirme rien d'autre que le fait qu'une mère c'est aussi une femme, que les enfants en général quels qu'ils soient ont toujours envie que leur mère soit une mère et souvent on a peur de connaître quelle a été sa vie avant. Le sujet du film permet une ouverture sur ces questions là et surtout un regard différent, c'est que je souhaite, pour passer à autre chose, pour avancer et le regard change.
Vous évoquez aussi l'absence de communication entre les membres de la famille, vous employez à l'instant le terme de «silence» et «secret»...
C'est un film qui englobe effectivement plusieurs thématiques dans tous ces détails, même s'il a l'air d'être rond. Un film qui a, en fait, plusieurs niveaux de lecture. La trame centrale est la question du silence. Silence à travers la communication qu'on trouve entre frères et soeurs, silence de la mère envers ses enfants, par pudeur, par respect, eux-mêmes ils ont reproduit ce silence car bizarrement le silence est un langage que l'on transmet curieusement. En plus de la parole, même si je pense que le silence est une forme de langage et il est entendable entre chacun des enfants. C'est ce que j'essaye de représenter. Dans mon film, les dialogues sont des supports d'où le fait qu'il n'y ait pas d'improvisation dans ce film. Le texte est bien respecté. Car il n'est qu'un support pour raconter leurs silences. Ce qui m'intéressait était ce qui se passait entre eux. C'est pour cela, moi qui regarde ce film, je suis touchée par cette communication, entre toute cette fratrie de personnalités différentes, et moi j'arrive à la fin. C'est assez fort. Le silence est effectivement un point fort du film. Ce qui m'intéressait en tout cas est qu'on regarde autrement ces familles maghrébines-là. C'est un film qui je l'espère sera éternel. J'espère qu'on reverra ce film dans dix ans et qu'il aura une parole. Ce film est plus qu'une pensée, une philosophie et surtout un regard.
Un mot sur le choix de cette actrice. Comment l'avez-vous découverte?
Je cherchais pour ce rôle une non-actrice car je voulais de l'authenticité. Que j'ai la capacité à la diriger comme ce que j'avais fait avec mon court métrage. Je voulais une femme authentique. J'ai eu très peu de tournage. Il m'est venu en mémoire cette femme qui est une slameuse et marocaine, qui a appris à lire et écrire à l'âge de 55 ans. Elle est venue en France et elle a décidé de se battre. Elle avait un point commun avec mon héroïne. Elle faisait du slam. Et elle s'est lancée en racontant sa propre histoire. Ce n'est pas un travail de comédien. Elle raconte ses histoires et elle les raconte très bien. Je l'ai choisie aussi à cause de son physique, de sa sensibilité. J'ai beaucoup travaillé avec elle. Je voulais qu'elle soit plus elle-même et qu'elle oublie le showbiz et le show. On a beaucoup travaillé. Quatre mois en amont pour qu'elle apprenne son texte. Ce qui n'était pas facile. Je recherchais la simplicité et elle y est arrivée. Cet accent est le sien. Et le texte elle l'a appris.
Cela nous rappelle un peu, Fatima de Philippe Faucon qui n'était pas non plus actrice...
Pour moi les deux n'ont rien à voir. C'est un très beau film. Ce qui n'a rien à voir. Fatima de Philipe faucon, travaille beaucoup sur l'improvisation, or moi je fais en sorte que cette non-actrice travaille comme une actrice. Fatima n'est pas actrice, mais elle a improvisé plus, alors que la mienne a travaillé. Je suis aussi une comédienne et je me suis toujours battue pour qu'on ne nous mette pas tous dans une même case. C'est très bien que ce film existe car il fait avancer les choses, mais cela n'a rien à voir sur le plan interprétation.


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