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Road-movie et surplaces
Cinéma. «D'une pierre deux coups» de Fejria Deliba
Publié dans El Watan le 07 - 05 - 2016

Décidément, les longs métrages de fiction de réalisateurs franco-algériens sortis en 2016 sur les écrans de France constituent des réussites
artistiques et souvent même populaires, qu'il s'agisse de Good Luck Algeria de Farid Bentoumi ou de La Vache de Mohamed Hamidi, lequel en est déjà à plus d'un million deux cent mille entrées ! Certes, il n'est pas évident que le premier long métrage de la comédienne Fejria Deliba atteigne des scores-fleuves d'entrées face à une concurrence accrue la semaine du 20 avril où il est sorti, mais on peut souhaiter que le bouche-à-oreille, qui demeure un support de promotion efficace (et parfois le meilleur) fasse son office, tant le film le mériterait.
Fejria Delba est une comédienne émérite comme elle l'a prouvée dans Inch'Allah dimanche de Yamina Benguigui où elle interprétait le personnage de Zouina, transplantée brutalement de son Algérie natale à Saint-Quentin dans l'Aisne pour y rejoindre son mari. Elle avait, auparavant, incarné L'Aziza dans le fameux clip de Daniel Balavoine, après avoir débuté sur les planches avec Antoine Vitez.
Jusqu'à D'une pierre deux coups, elle ne s'était essayée à la réalisation qu'à travers un court-métrage, Le petit chat est mort, sorti en 1991, auréolé de nombreux prix pour son originalité, et dont j'ai eu le privilège de parler dans Les Nuits du Ramadhan sur Antenne 2, la même année.
Il existe d'ailleurs une parenté proche entre ce court-métrage et le long qui l'a suivi 25 ans plus tard. Dans Le petit chat est mort, une lycéenne (Linda Chaïb que l'on retrouve femme dans D'une pierre, deux coups) demande à sa mère algérienne qui s'exprime mal en français de l'aider à apprendre un extrait de la pièce L'Ecole des femmes, faisant ainsi entrer Molière dans une cuisine de HLM banlieusard…
En effet, dans D'une pierre deux coups, Zayane Millia (Milouda Chaqiq), 75 ans, est une mère de famille de onze enfants, elle aussi quasi-analphabète, qui va entreprendre un long voyage en quête de son passé. Elle a reçu une missive l'informant du décès d'un colon français chez qui elle avait travaillé comme femme de ménage en Algérie et qui lui lègue une boîte en carton… En compagnie de son amie Amal (interprétée par Brigitte Rouan), elle se rend dans le Sud en voiture, ce qui confère un côté road-movie poétique au film et quelques très belles scènes à la clé.
Ce brusque départ, à l'insu de ses grands enfants pour lesquels elle avait prévu le couscous des retrouvailles familiales, interroge fortement sa progéniture aussi inquiète que troublée par une attitude qui ne lui ressemble guère, habituée qu'elle est à voir dans la mère ce pilier inamovible des familles algériennes des cités.
Le récit se déroule en des allers-retours entre l'appartement familial et l'escapade de la mère. Celle-ci va rendre visite à la veuve de ce vieil ami et on finira par comprendre que de tendres sentiments avaient uni celui-ci à la mère dans le contexte de l'Algérie colonisée. Du côté des enfants – tous adultes – le va-et-vient est continu entre ceux qui arrivent et ceux qui sortent faire les commissions pour compléter le repas que prépare Louna (excellente Linda Prévot Chaïb, transfuge de Le petit chat est mort). Et l'on pénètre alors au cœur de l'intrigue qui se noue.
A l'inquiétude nourrie de l'absence maternelle, s'ajoute en effet la découverte d'une boîte renfermant des films en super 8m/m où l'on reconnaît la maman, jeune, en Algérie.
Et peu à peu va se faire jour tout un pan dissimulé de la vie de Zayane. Oh scandale ! Les enfants découvrent peu à peu que leur mère a vécu une histoire d'amour avec ce Français décédé, ce qu'aucun d'entre eux n'avait jamais soupçonné. Autour de la table où s'entassent tous les frères et sœurs, va se jouer un psychodrame autour du «qui pense quoi». Jadil (Slimane Dazi, toujours convaincant) est d'abord dans le déni, puis dans l'offuscation qui l'amènera à quitter la maison, meurtri et blessé par cette révélation attentatoire à l'image immaculée de la mère, fondation de la famille jusque-là perçue comme un être de pureté absolue.
A contrario, Leyla (Myriam Bella, une révélation), la plus jeune de la fratrie, ne trouve pas anormal ou scandaleux que sa mère ait vécu un amour de jeunesse. Chacun des frères et sœurs va réagir selon sa sensibilité et ses a priori, confronté qu'il est à une situation parfaitement inimaginable. Et c'est sans doute dans cette partie chorale du film que se situe la puissance du propos de Fejria Deliba qui s'est attaquée, là, à un tabou familial aux résonances universelles… On ne dévoilera pas, bien sûr, le dénouement de cette riche intrigue qui se révèle par paliers selon une conduite du récit aussi émouvante que révélatrice.
Comme c'est souvent le cas lorsqu'un comédien passe à la mise en scène, le casting – on retrouve ici Zinedine Soualem (le mari dans Inch'Allah dimanche), et Samir Gasmi notamment – et la direction d'acteurs sont remarquables.
Fejria Deliba signe avec D'une pierre deux coups une comédie romanesque qui repose avec succès sur le personnage de Zayane au phrasé très travaillé en amont grâce au coaching de Nathalie Richard. Jusque-là, son interprète, Milouda Chaqiq, connue comme slameuse d'origine marocaine, n'avait jamais affronté l'œil d'une caméra.
Elle a su avec brio et conviction s'en faire une complice.
Gageons qu'elle n'en restera pas là ! Et on peut en dire autant pour Fejria Deliba sur la chaise pliante du
réalisateur. A bientôt sur les écrans algériens ?
M. M.


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