«La prime de départ est un droit!» Le groupe parlementaire du FLN a fait part de son accord sur la réduction de la moitié de cette prime de départ. Une décision qui n'est pas du goût de tous les députés. Ça bouillonne dans les coulisses. Alors qu'il fait un grand défaut au sein de l'hémicycle, où des projets de loi d'une grande importance sont soumis, le débat fait rage dans les coulisses. La prime de départ qui fait l'objet de retrait capte tous les regards au sein de la chambre basse du Parlement. «C'est un faux débat», estiment la plupart des députés croisés dans les couloirs de l'APN. Ces derniers accusent certaines parties de vouloir détourner les gens des vrais problèmes et des augmentations introduites dans le projet de loi de finances de 2017. «La prime de départ est un droit qui ne date pas d'aujourd'hui», a soutenu Fouzia Ben Sahnoun, députée RND. Cette élue de la capitale soutient que le retrait de cette prime ne va pas régler les problèmes des Algériens. «Si vraiment cette prime va régler le problème des Algériens nous sommes prêts à la concéder et même à sacrifier nos salaires s'il le faut», a-t-elle martelé sur un ton ferme. Notre interlocutrice se demande pourquoi on parle uniquement des députés alors que cette règle s'applique à tous les travailleurs de l'assemblée, même ceux qui ont été rattachés pour une petite période. Ce n'est pas tout. Notre interlocutrice soutient que pour ne pas heurter les citoyens il ne fallait pas introduire des augmentations dans la loi de finances 2017. «C'est honteux de faire tout un débat alors qu'il s'agit d'une question interne qui concerne les députés», a déploré un député FLN sous couvert de l'anonymat. Si vraiment on parle de l'austérité, alors il faut appliquer cette règle à tout le monde, c'est-à-dire les institutions de l'Etat et les entreprises», a-t-il suggéré avant d'ajouter: «On ne peut pas faire du populisme sur le dos des députés.». Cet enseignant estime que les députés ne sont pas tous des hommes d'affaires. «Il y a beaucoup d'élus qui ont quitté leur poste de travail pour se consacrer à la députation», a-t-il expliqué. Contrairement au vice- président de l'APN chargé de la gestion financière Baha Eddine Tliba qui se déclare pour l'annulation de cette prime en voulant faire du populisme, les députés du FLN s'opposent à son annulation. Le chef du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte, Nacer Hamdadouche a estimé au nom du groupe que «les députés sont prêts à concéder cette prime à condition qu'elle soit appliquée à tous les ca-dres de l'Etat». Le député Hassan Laribi du parti El- Adala s'est dit pour l'annulation de cette prime. «Nous avons fait comme proposition de consacrer ce montant à la construction des maisons au profit des personnes âgées», a-t-il affirmé. Smaïl Kouadria député du PT, voit en ce débat une manière de tromper les gens. «On veut biaiser le débat», a-t-il clairement avoué en précisant que le vrai débat porte sur les augmentations apportées dans le projets de loi de finances 2017 qui touche les carburants et les produits de large consommation ainsi que la question de la retraite anticipée qui secoue sérieusement le front social. «Le Parti des travailleurs s'est affiché contre cette prime dès son instauration durant la première législature en 1997», a-t-il précisé en guise de rappel. Il y a lieu de souligner que cette question a provoqué sérieusement la panique chez les députés. Depuis jeudi des manoeuvres sont menées au sein de la chambre basse du Parlement pour bloquer cette prime. Certains parlent même d'une éventuelle réduction de cette prime soit 130 millions au lieu de 240 millions. Dans un communiqué rendu public hier, le groupe parlementaire du FLN a fait part de son accord sur la réduction de la moitié de cette prime de départ. «En signe de solidarité avec le peuple algérien, nous avons décidé de réduire de moitié la prime de départ des députés», indique le groupe parlementaire dans le communiqué tout en appelant le bureau à introduire cette disposition dans le budget de l'APN. Hier, le bureau politique de l'Assemblée s'est réuni en fin de journée pour trancher cette question. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que cette polémique est intervenue en parallèle avec l'examen des amendements du projet de loi de finances 2017 qui sera soumis au vote aujourd'hui.