Les récents affrontements qui ont eu lieu aussi bien du côté des champs pétroliers de l'Est que de la région de Koufra, dans le Sud libyen, entre les milices de Misrata et l'armée du maréchal Haftar, sont lourds de menaces sur le processus du dialogue inclusif. En arrivant hier à Alger, pour une visite attendue depuis plusieurs jours en raison des récents évènements en Libye, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, l'Allemand Martin Kobler, a d'emblée affirmé que l'année 2017 «doit être celle des décisions» pour parvenir à une solution de nature à mettre fin à la crise qui frappe ce pays depuis plusieurs années. Le responsable de la Mission d'appui des Nations unies (Manul) a ainsi souligné avec force l'urgence d'une conjonction des positions afin de «progresser politiquement» sur ce dossier, convaincu que l'attentisme ne profite à personne si ce n'est aux groupes extrémistes dont les exactions aggravent les souffrances des populations, notamment dans le sud du pays. A l'issue de l'entretien qu'il a eu avec le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, Martin Kobler a souligné qu'actuellement prédomine «une situation de crise permanente en Libye où des gens souffrent». Il a de ce fait mis l'accent sur le besoin de davantage d'efforts de la communauté internationale pour convaincre l'ensemble des parties agissantes sur le terrain de la nécessité de «rétablir l'Etat, la sécurité et la stabilité» dans ce pays, tout en mettant en exergue «le rôle très important que jouent les pays limitrophes, particulièrement l'Algérie, dans la recherche d'une solution à la situation de crise dans ce pays». Martin Kobler a, à ce sujet, salué le fait que l'ONU et l'Algérie «travaillent main dans la main sur le dossier libyen», ajoutant qu'il était «très important» d'entretenir cette «concordance de vues» et cette «harmonie totale» pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans une Libye en situation de danger exacerbé. Les récents affrontements qui ont eu lieu aussi bien du côté des champs pétroliers de l'Est du pays que de la région de Koufra, dans le Sud libyen, entre les milices dont celles de Misrata et l'Armée nationale libyenne du maréchal Haftar sont lourds de menaces sur le processus du dialogue inclusif et il importe de calmer les esprits au plus vite. Comme aussi, le message de la communauté internationale qui n'a de cesse d'appeler à la «retenue et à la sagesse», comme vient de le faire tout récemment la diplomatie algérienne, doit être entendu par l'ensemble des composantes politiques et militaires car la solution ne saurait venir que d'un dialogue entre Libyens, loin de toute ingérence extérieure, comme n'a pas cessé du reste de le marteler l'Algérie.Privilégier une autre voie, en particulier celle de la force brutale, n'aura de finalité que celle de plonger le pays dans une situation dramatique et de faire vivre au peuple libyen les risques, peut-être même les dommages, vécus dans d'autres pays frères alors même qu'il aspire à la paix et à la réconciliation. D'ailleurs, nul doute que l'aventurisme quel qu'il soit ne profitera, au bout du compte, qu'aux groupes extrémistes qui trouveront, dans ces tensions exacerbées, l'opportunité d'un retour en puissance au moment même où des progrès ont été enregistrés, à Syrte comme à Benghazi, grâce aux forces qui luttent contre le fléau terroriste.