Les mathématiciennes de couleur ou le combat contre l'impossible pourrait-on appeler ainsi ce film et dont la sortie à Alger a coïncidé avec la célébration de la Journée internationale de la femme. L'établissement Arts et Culture, en collaboration avec le distributeur de cinéma MD Ciné, organise la projection du film américain «Les figures de l'ombre» («Hidden Figures» en titre original) au niveau de la salle Ibn Khaldoun. Pour marquer la sortie du film, la date du 8 mars célébrant la Journée internationale de la femme ne relève pas du hasard. Nominé trois fois aux derniers Oscars, «Les figures de l'ombre» revient sur l'histoire de mathématiciennes, ingénieures et physiciennes noires, qui, à l'époque de la ségrégation raciale aux Etats-Unis ont permis à la Nasa de réussir l'envoi de l'équipage de L'Apollo 11 sur la Lune. Sorti le même jour qu'en France et de nombreux pays, «Les figures de l'ombre» est proposé au public algérois, les 8, 9 et 10 mars et puis du 12 au 16 mars. Parmi les producteurs des «Figures de l'ombre», relève le site Allo Ciné, on peut retrouver Pharrell Williams, qui a également supervisé la musique du film. Le projet était particulièrement important pour lui: «Je suis fasciné par la Nasa depuis l'enfance car j'ai grandi non loin de Langley. Cette histoire possédait donc tous les éléments pour me plaire car il y est question de science, de femmes hors du commun, de femmes afro-américaines, des années 1960 et de l'espace. Il fallait absolument que j'y prenne part», déclare-t-il. Inspiré de fait véridique et bien que l'histoire et surtout les femmes aient été plutôt «embellies» pour certaines d'entre elles, le film se veut palpitant car il met en parallèle deux combats, celui de l'Amérique à vouloir à tout prix monter dans l'espace après que la Russie l'a fait en premier, mais aussi la lutte de trois femmes noires dont la caractéristique est qu'elles sont de véritables génies des mathématiques. Aussi, au-delà de la couleur de leur peau, ces femmes vont se battre et réussir à atteindre des postes-clés à la Nasa. Atteindre la Lune ici n'est pas seulement une métaphore, mais le célèbre adage des Etats-Unis: «Yes we can» est déballé ici à grands renforts de démonstration et d'émotion via trois personnages féminins de caractère. A côté, il y a aussi des hommes, ceux qui vont les soutenir et leur donner leur chance aussi en mettant d'abord en avant leurs compétences avant la couleur de leur peau. Aussi, le film nous dévoile le courage de ces femmes à ne rien lâcher, mais les difficultés qu'elles ont dû franchir pour réaliser «l'impossible». Contrairement à ce que certains ont pu déduire le film ne se veut pas manichéen. Non pas du tout, il n'oppose pas les femmes aux femmes même si les graines du féminisme sont distribuées ça et là, cela n'en fait pas un film lassant, mais bien au contraire, drôle et à la fois intéressant et touchant. Le rêve américain est touché du doigt. A condition de se battre vraiment et prendre sa revanche sur les injustices. C'est ce qui est montré dans ce film. Même si histoire reste romancée bien sûr. Le film en tout cas nous plonge dans les tourments de ces trois femmes dont le parcours a été très dur. Celui d'hommes aussi qui pour l'amour de l'espace ont dû sacrifier leurs familles pour enfin rentrer dans l'Histoire.