Pour Hanoune, la Haute instance de surveillance des élections est non seulement dépourvue de prérogatives, mais aussi de moyens. Le marchandage des signatures, lequel sera certainement suivi de marchandage des voix, est un appel à l'abstention, a souligné hier Louisa Hanoune, SG du PT, lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti à Alger. «Les auteurs de ces pratiques sont connus, ils ne sont autres que les partis de l'allégeance qui se cachent derrière le programme du président de la République pour se faire valoir auprès des citoyens», a-t-elle ajouté, se moquant d'eux, en disant que le programme du président n'est même pas appliqué par le gouvernement. «Le marchandage des signatures n'est pas nouveau chez ces partis. Il a juste pris de l'ampleur à la faveur de l'emplacement des hommes d'affaires à la tête des listes ces dernières années», a fait remarquer Hanoune. La garantie des élections propres en Algérie est encore loin de l'avis de Hanoune. «La Haute instance de surveillance des élections qui devait assumer cette responsabilité est non seulement dépourvue de prérogatives, mais aussi de moyens», a regretté la conférencière, affirmant qu'un grand fossé sépare cette dernière de celle créée en Tunisie laquelle dispose de moyens et de prérogatives pour surveiller les élections avant, pendant et après les élections. Par ailleurs, et contrairement à certains partis qui disent que les jeux sont déjà faits, Louisa Hanoune, dira «que rien n'est encore joué et personne ne sait exactement ce qui va se passer le 4 mai prochain». Poursuivant son intervention dans le même ordre d'idées, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a promis d'animer une campagne électorale des plus spectaculaires et intenses. «Nous allons nous donner à fond et usons de nouveaux moyens pour réussir notre campagne», a-telle assuré. Ce qui motive Hanoune à entrer en force dans cette campagne, souligne-t-elle, est le bilan positif de son parti lequel est connu et salué par tous maintenant. Citant quelques axes qu'elle va aborder lors de la campagne électorale et qui seront du coup défendus lors de la prochaine députation, la patronne du PT, indiquera en premier la lutte pour la révision de l'immunité parlementaire, faire barrage à l'adoption du nouveau Code du travail et la loi sur la santé, le renforcement de l'immunité nationale et plaider pour un nouveau modèle fiscal. Parlant du nouveau Code du travail et de la loi sur la santé, la conférencière les a qualifiés de moyenâgeux. Confiante en les capacités de son parti de drainer des foules lors de la campagne électorale, mais craignant la partialité de l'administration envers certains partis, Louisa Hanoune a averti les ministres-candidats d'utiliser les moyens de l'Etat pour animer leur campagne. Et de dénoncer le maintien des ministres qui se portent candidats à leurs postes. «Ces derniers, devaient renoncer à leurs postes à partir du moment du dépôt de leurs dossiers de candidatures», estime-t- elle. Se disant en outre incapable de prévoir ce qui va se passer dans le futur, notamment dans un contexte marqué par les rumeurs, la patronne du PT a appelé le gouvernement à ne pas prendre de décisions importantes durant la période de la campagne électorale. «Le gouvernement doit se contenter uniquement de la gestion des affaires courantes pendant cette période de campagne». Sachant qu'un changement de gouvernement s'imposera après les législatives, Louisa Hanoune a appelé aussi le président à profiter de l'occasion pour corriger les erreurs commises dans la nomination des ministres, pour favoriser les compétences. Répondant à certaines questions des journalistes, Hanoune a refusé de commenter l'interpellation du fils de Djamel Ould Abbès par les services de sécurité pour une affaire de corruption, en disant que «cela est l'affaire des services de sécurité et je ne vois pas pourquoi je vais m'en mêler». Sur la question de rejoindre le gouvernement en cas de victoire aux législatives, Hanoune a répondu. «La position du PT est connue. Nous ne serons au gouvernement qu'en cas de majorité écrasante». A noter que le PT n'est partant finalement pour les prochaines élections que dans 36 wilayas. «Sur les 42 listes que nous avons confectionnées, six ont été rejetées par l'administration», a fait savoir auparavant Hanoune.