Le poisson est assez rare sur les étals des marchés de Kabylie et principalement dans les villes et les villages de l'intérieur. C'est plutôt la sardine qui est vendue sur ces étals et les paysans sont des clients patients et n'étant guère difficiles les marchands s'en donnent à coeur joie. D'abord, seule la sardine est vendue sur les étals des marchés de l'intérieur et le poisson quand il arrive dans ces contrées est affiché à des prix astronomiques. Ainsi le pageot, seul poisson blanc arrivant sur ces étals est cédé sous le comptoir aux seules connaissances et souvent au double du prix affiché sur les étals des villes. La sardine, quant à elle, est affichée à plus de 100 DA et les caisses de sardines sont souvent posées à même le sol. La poussière et les germes de maladies prolifèrent et personne parmi les vendeurs ne semble penser à l'hygiène. La sardine est souvent vendue jusqu'en fin d'après-midi, alors que la réglementation ne le permet pas, comme il faut souligner que la marchandise exposée à l'air libre n'est guère mise sous la glace et sa conservation laisse souvent à désirer. Les accidents liés à cette pratique peuvent à tout moment surprendre, et les autorités locales sont ici rappelées afin qu'elles contrôlent un peu plus sévèrement ce genre de commerce. Il reste qu'en plus de ces conditions dérisoires dans lesquelles les marchandises sont exposées à la vente, le prix de la sardine surtout, cet aliment qui remplace la viande dans l'assiette du paysan, est des plus flexibles. Alors qu'à Draâ Ben Khedda par exemple, le kg de sardine est affiché entre 80 et 100 DA, selon la qualité et le calibre, il faut compter au moins jusqu'à 20 DA de plus sur les marchés de l'intérieur. Certes, la répression des fraudes veille sur la qualité des produits proposés à la vente, mais il y a lieu de souligner que les agents de ce service ne peuvent être au four et au moulin. Aussi, ce sont les autres corps de fonctionnaires, comme la police et les agents de l'APC, qui peuvent aider à ce contrôle. En attendant, il faut prier pour qu'aucun accident gravissime n'intervienne.