Abdelmalek Sellal: «L'Etat a tenu à rendre un grand hommage aux victimes de cet attentat et à leurs familles» C'est grâce à ces martyrs du devoir national que l'Algérie vit aujourd'hui dans un climat empreint de paix, de sécurité et de stabilité. 11 avril 2007, 11 avril 2017, 10 ans sont déjà passés sur le sinistre attentat perpétré contre le Palais du gouvernement par des sanguinaires de l'Aqmi à l'aide d'une voiture piégée. Les lâches terroristes qui n'ont pu arriver au but de leur projet satanique que via ce moyen, avaient pu tout de même faire 19 victimes et des dizaines de blessés parmi la garde et les fonctionnaires qui étaient en service ce jour-là. La violence de l'attentat avait créé également un climat de terreur parmi les Algérois qui avaient pris la déflagration pour un séisme. Les hautes autorités de l'Etat, qui avaient exprimé leur solidarité et toute la compassion nécessaires aux familles des victimes juste après l'attentat, ont renouvelé hier à l'occasion de la commémoration du dixième anniversaire de cet événement douloureux, leurs engagement et disponibilité. En la personne du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l'Etat a tenu à rendre un grand hommage aux victimes de cet attentat et à leurs familles. «L'Algérie n'oublie pas ses martyrs», s'est adressé Abdelmalek Sellal aux familles des victimes, présentes en nombre à l'entrée du Palais du gouvernement, lieu de l'attentat. «Si ces 10 ans ont été longs pour vous, sachez qu'ils ont été autant pour les Algériens», a ajouté le Premier ministre, la gorge nouée, soulignant que «c'est grâce à ces martyrs du devoir national que l'Algérie vit aujourd'hui dans un climat empreint de paix, de sécurité et de stabilité». Abdelmalek Sellal, qui était accompagné du ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui et de l'ex-ministre de l'Intérieur à l'époque de cet attentat, Noureddine Yazid Zerhouni, ainsi que le directeur général de la Protection civile, Mustapha Lahbiri, et le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a déposé auparavant une gerbe de fleurs, observé une minute de silence et lu la Fatiha à la mémoire des victimes. Les présents, qui s'attendaient à un long discours de la part de Sellal, ont pu finalement décrypter le sens des messages de Sellal et faire la liaison avec le contexte d'instabilité que traversent en ce moment de nombreuses capitales dans le monde. Les attentats terroristes qui viennent de cibler la capitale suédoise, Stockholm et les villes de Tanta et d'Alexandrie en Egypte, causant la mort de plusieurs personnes et des blessures à des dizaines d'autres, sont des exemples qui doivent rappeler, aux Algériens, soulignent d'aucuns parmi les présents, l'importance de la paix et sa valeur inestimable. Appréciant de leur côté le geste du Premier ministre, les familles des victimes ont toutes souligné que le sacrifice de leurs proches n'était pas vain. «C'est vrai qu'il m'est toujours difficile d'oublier ma fille qui est décédée dans cet attentat, mais j'arrive quand même à me consoler en me disant qu'elle est décédée pour l'Algérie et sa stabilité», a témoigné avec émotion la mère de Tidjani Bachira qui était fonctionnaire au ministère de l'Intérieur. De son côté, Rouabhia Madani, l'un des rescapés de cet attentat, a tenu à témoigner de ce qu'il a vécu durant cette matinée du 11 avril 2007. «Alors que j'effectuais comme d'habitude mon travail en tant qu'ouvrier au ministère de l'Intérieur, soudainement je me suis retrouvé sous une masse de débris de briques et de vitres. Les gens couraient dans tous les sens et je voyais de l'endroit où j'étais des morts partout. C'était la dernière image que j'ai gardé de cette journée avant que je ne m'évanouisse. Je ne me suis réveillé de mon état comateux qu'après quatre jours. Je m'en suis sorti avec des blessures au niveau du cou, du crâne et du dos. Les stigmates de ces blessures ont pu s'effacer avec le temps, mais les images que j'ai vues en cette matinée sont en ma mémoire comme si elles dataient d'hier», rapportait Roubhia en demandant à Dieu la clémence et la miséricorde pour les victimes de cet attentat. Les autres familles, en raison de l'émotion, ont gentiment refusé de s'exprimer. Il est à rappeler que l'attentat contre le Palais du gouvernement n'est pas le seul attentat que la capitale a enregistré en cette journée du 11 avril 2007, le commissariat de Bab Ezzouar, a également été ciblé par un attentat terroriste. L'on avait déploré 12 morts et 87 blessés. Les attentats ayant ciblé Alger ce-jour-là ont été qualifiés parmi les plus violents que l'Algérie a vécus depuis l'émergence du terrorisme.