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Le Dahra prend de la couleur
RETOUR DE LA VITICULTURE À MOSTAGANEM
Publié dans L'Expression le 15 - 05 - 2005

Les Espagnols ont senti l'effluve des vins d'Algérie et comptent investir dans le créneau.
Mostaganem change son blé en vigne. Il en était temps, depuis que les responsables algériens enivrés par le nationalisme avaient décidé à la fin des années 60, d'en finir avec une culture qui, pourtant, plaçait l'Algérie en première position des pays producteurs de raisin dans le monde. «Mon voeu le plus sincère est de prendre ma retraite avec la certitude que le vin algérien a repris sa place bien méritée dans le marché européen», souhaite Fahd Benhamidat, directeur de services agricoles à la wilaya de Mostaganem, lequel accompagne un groupe de journalistes de la presse écrite et audiovisuelle venus constater de visu les réalisations effectuées dans le domaine de l'agriculture durant ces dernières années. En dépassant l'embouchure de l'oued Chélif, à l'ouest des monts du Dahra, la nature est bariolée. Le verdoiement de vastes étendues de vigne contrastent avec le bleu de la mer et le sable jaunâtre des plages.
Des milliers d'hectares, injustement utilisés pour la céréaliculture, sont retournés à leur vocation première : la viticulture. Hadjadj, Touahria, Tazgaït, Sidi Lakhdar, Ben Adelmalek Ramdane, partout, le paysage est verdoyant en ce début du mois de mai. «Avant le lancement du programme Fnrda, ces terres étaient réservées à la culture céréalière» souligne un responsable du ministère de l'Agriculture qui accompagne, lui aussi, le groupe de journalistes. 377 milliards de dinars ont été dépensés depuis le début des différents programmes de relance de l'agriculture (Pndra) en 2000. Un programme qui a placé l'agriculture au carrefour des problématiques du développement rural, de l'aménagement du territoire, de la sécurité alimentaire et de l'agroalimentaire. Et depuis quatre ans, la viticulture renaît à Mostaganem. Cependant, le retard est grand. Il sera difficile de le combler après «le massacre» de l'arrachage de la vigne. « Le marché du vin a changé, il y a actuellement de nouveaux consommateurs et de nouveaux producteurs. Les consommateurs cherchent des vins de cépage, du pilot, du merlot, on ne parle plus du vin de Bordeaux» indique le DSA, qui ne désespère pas de voir l'Algérie reprendre une place qui lui revient de droit. «Nous pouvons nous imposer sur le marché mondial vu le label des vins d'Algérie, que nous avons eu par le passé, vu l'exposition au soleil, il faut se spécialiser dans les créneaux du terroir», insiste ce quinquagénaire qui a vu défiler une douzaine de ministres à la tête du département de l'agriculture depuis qu'il a pris ses fonctions à la fin des années 70. Plus inquiet, un membre de la Chambre d'agriculture et également représentant de l'Association viticole de la wilaya de Mostaganem et non moins membre de l'Observatoire viticole national, exprime sa crainte.
Il se dit inquiet et tire la sonnette d'alarme. «Au rythme où se font les choses, le vin d'Algérie ne sera jamais vendu à l'étranger, le savoir-faire n'existe pas, le modernisme ne suit pas et les techniques n'évoluent pas», déclare-t-il avant d'affirmer: «La fierté est une chose et la réalité en est une autre, je tire la sonnette d'alarme». La viticulture est un créneau juteux, porteur mais qui demeure sous-exploité, la vente, le transport et le marketing sont des pratiques à inventer dans le monde de l'agriculture, plus spécialement en viticulture. C'est le véritable chaînon manquant. Ce sont les Espagnols qui ouvrent le bal. Lors de cette visite de terrain, le hasard a voulu qu'on rencontre à Sidi Makhlouf, un haut lieu de pèlerinage à Mostaganem, une délégation d'Espagnols venus pour voir comment intégrer le réseau de la vigne en Algérie. «Ils ont pris un échantillon pour des analyses», nous indique-ton, ils comptent intervenir pour la mise en bouteille ou la rénovation des caves. Les vignobles de Mostaganem donnent des vins à haute teneur en alcool (12° à 13° et plus), avec des acidités totales de 2,8 à 3,2 et une assez forte coloration pour les vins rouges.
Ces vins sont corsés, bien charpentés, fruités, parfois un peu astringents. Ils sont appréciés pour les coupages avec les vins européens à faible degré et forte acidité fixe. «Les Espagnols ont senti le filon», confie un autre responsable de l'agriculture à Mostaganem. Les initiatives des opérateurs nationaux sont encore à l'état embryonnaire. Les caves de Mostaganem sont exsangues et vétustes. «J'ai pris cette cave depuis quelques années, je l'ai réhabilitée pour un investissement de 600 millions» affirme un opérateur algérien.
Si une dynamique réelle est effectivement visible dans le secteur agricole à Mostaganem, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire en aval et en amont maintenant que l'inefficacité des politiques agricoles est dépassée. Jusqu'au début des années 60, la wilaya de Mostaganem qui regroupait également Relizane et Mascara, comptait 50.000 hectares de vigne réduits aujourd'hui à 8000 hectares. Constituée de raisin de table et de vigne à cuve, la viticulture, suite aux opérations d'arrachage, a vu sa superficie régresser en moyenne de 5% annuellement depuis 1967 en Algérie. Entre 1967 et 1999, la production viticole s'est caractérisée par une tendance baissière avec une régression moyenne annuelle de 4%. Cette baisse de la production a été accompagnée de l'apparition d'un déséquilibre dans l'écosystème étant donné que les cultures de substitution n'ont pas les mêmes propriétés en termes de protection de l'environnement.


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