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"Dis-moi, Bachir"
Publié dans L'Expression le 05 - 06 - 2017

img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P170605-25.jpg" alt=""Dis-moi, Bachir"" /
Ce dimanche 4 juin 2017, à huit heures du matin, marquera ma vie. Deux appels téléphoniques successifs me font lever du lit pour m'apprendre la terrible nouvelle, celle de la disparition brutale de mon confrère et ami Hassen Bachir-Chérif, directeur du quotidien La Tribune.
Il croquait la vie à pleines dents avant qu'il ne soit foudroyé par une crise cardiaque.
C'était à quatre heures du matin, à l'aube, à l'heure du fedjr, celui qui venait juste, il y a quelques mois, d'accomplir le pèlerinage de la Omra, entamait ou achevait de psalmodier les derniers versets du Coran avant de succomber.
Terrible nouvelle! Hassan Bachir- Chérif était un vrai gentleman dans ce monde de la presse algérienne où les bad boys se sont démultipliés. C'était un homme d'honneur. D'éthique. Nullement comparable à des confrères beaucoup plus entichés par le m'as-tu-vu et une duplicité hors pair.
Il était le journaliste et le directeur qui m'était le plus proche. Par ses idées. Il aimait passionnément l'Algérie. Un patriote qui donnait au journalisme tout son sens parce qu'il était pleinement engagé dans son combat, comme certains dans la profession, pour donner à l'Algérie toute sa puissance à laquelle elle avait le droit d'aspirer comme un Etat souverain. Sa disponibilité pour rendre service à ses confrères, j'ai eu l'occasion de la mesurer à sa juste valeur, à de nombreuses occasions. Combien de fois, avec nos collègues d'El Khabar, d'El Watan et de Liberté, dans un compagnonnage complice, face à des ministres comme ceux du Travail ou des Finances, nous avons négocié dur pour arracher, au bout de longues heures, des droits pour améliorer le niveau de vie de nos journalistes ou statuer sur leurs droits et leur prise en charge par la sécurité sociale.
Bachir était un battant. Il ne reculait ni devant la difficulté ni face à l'effort à consentir fussent-ils être comparables aux douze travaux d'Hercule. Ses confrères le respectaient et recherchaient son assistance chaque fois qu'ils butaient sur une difficulté. Son enthousiasme, sa bonne humeur étaient contagieuses. A chaque réception, avec lui, c'était la fête. Le fou rire succédant à la dernière blague qu'il venait de nous servir.
Je l'ai connu dans les années 90 avec son ami Kheireddine Ameyar. Un autre monstre sacré du journalisme algérien. Ils étaient devenus inséparables. Ils constituaient à une époque les deux revers de la même médaille. Ensemble ils étaient «Hamrouchiens» comme on entrait aux ordres en religion. Mouloud Hamrouche, l'homme des réformes, était alors un leader en vogue.
Pour cet homme politique qui venait de faire son entrée par la grande porte de l'Histoire au moment où l'Etat algérien était à la ramasse, tout était à faire, à créer, à imaginer pour arrimer les Algériens derrière un projet grandiose de réformes, de reconstruction institutionnelle et d'espérance. Ces deux grands journalistes marqueront leur époque en étant à la hauteur des défis qui se présentaient devant eux. La création du quotidien La Tribune demeurera un événement majeur dans leur vie, mais aussi dans l'Histoire de la presse algérienne.
Ce titre sera à jamais lié à ces deux grands seigneurs qui ont su avec brio donner au journalisme algérien tout son panache, toute sa générosité et tout son génie.
Hassen Bachir-Chérif relevait d'une race de journalistes qui avait le sens de l'honneur, de la dignité et du sacrifice. Sa disparition est une immense perte pour la presse algérienne dont il était une grande figure et un exemple à suivre pour les nouvelles générations. Je le pleure aujourd'hui comme j'aurai pleuré un frère de sang.
Notre dernière rencontre remonte à mardi dernier lors du f'tour organisé par Djezzy. Il était assis à ma droite durant tout le repas qu'il égayait comme à son habitude par les dernières rumeurs d'Alger et les anecdotes qui tenaient à la fois de blagues ou de «cancans» qu'il me servait en guise de petits-fours.
Abdelwahab Djakoun, le directeur de La Nouvelle République que j'affublais du grade de «mon général», se joignait toujours à nous pour ajouter du sel à...la nourriture. Que de beaux moments vécus ensemble! Hassen Bachir-Chérif a incarné ce qu'il y a de plus noble dans le journalisme algérien: la rigueur, l'honnêteté intellectuelle, la compétence et le patriotisme. Et l'honneur de la profession. Il est parti mon ami.
Le journaliste humble, disponible, solidaire de tous ses confrères en butte aux difficultés de la vie quotidienne et aux tracas de la profession. Il était, Bachir, l'homme et le journaliste avec qui j'aimais le plus échanger que ce soit sur les aléas de la vie, de la presse ou les évènements politiques. Maintenant qu'il n'est plus de ce monde, je redoute l'avenir qui m'attend en pensant que je ne l'apostropherai plus, comme j'ai pris l'habitude de le faire, par ces mots magiques: «Dis-moi, Bachir.» Paix à ton âme mon frère et merci pour tous ces beaux moments égayés de rires et d'espérance que tu m'avais tant offerts à mes côtés.


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