L'Algérie et la France sont liées à travers l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968 qui réglemente le séjour, les études... En raison d'une législation inadaptée, nos universitaires de l'Hexagone subissent une grande précarité quand il s'agit de l'accès au logement, dans les autorisations de travail et de changement de statut. Ce n'est pas le Pérou pour les étudiants algériens en France. En raison d'une législation inadaptée, nos universitaires de l'Hexagone subissent une grande précarité quand il s'agit de l'accès au logement, dans les autorisations de travail et de changement de statut. Cette situation vient d'être appuyée par un document chiffré. Selon un rapport de l'Organisation de la coopération et du développement économiques (Ocde) rendu public hier, les étudiants algériens en France ne bénéficient pas de facilités de séjour et de maintien sur le territoire recommandant l'ajustement de l'accord bilatéral de 1968. La situation des étudiants algériens en France «est particulière par rapport aux autres étudiants étrangers», relève le rapport, notamment sur le recrutement des travailleurs immigrés en France. L'Algérie et la France sont liées à travers l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968 qui réglemente le séjour, les études, l'emploi, l'activité commerciale, industrielle et artisanale et la circulation des ressortissants algériens en France. Or depuis la révision du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, le statut du ressortissant algérien est devenu le plus défavorable à l'accès au droit au séjour. C'est ainsi que de nombreuses associations algériennes auxquelles se sont jointes des personnalités ont suggéré la mise en place d'un nouvel avenant à l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968 pour une réelle affirmation du droit au séjour à travers les études. Une requête restée jusque-là sans écho. Appuyant cette requête, le rapport de l'Ocde rappelle que «régis par l'accord franco-algérien de 1968, les étudiants de ce pays ne bénéficient pas des nouvelles dispositions facilitant le séjour des étudiants et leur maintien sur le territoire» avant de relever que ces conditions des étudiants algériens sont dues en partie à l'indifférence «des représentants de l'Etat algérien». Ainsi, pour l'Ocde, la question se pose concernant l'ajustement des conditions prévalant dans l'accord franco-algérien sur le droit commun, estimant qu'«accéder plus facilement à des changements de statut permettrait aux Algériens diplômés en France de mieux lier leurs profils avec les besoins du marché du travail». Le même document note que la part des étudiants marocains, tunisiens ou ivoiriens «est de 7 à 15 fois plus élevée en France que dans le reste des pays européens de l'Ocde, et au moins 40 fois plus élevée pour un grand nombre de ressortissants de pays d'Afrique comme l'Algérie, le Sénégal, le Gabon et le Madagascar». Une situation pour le moins paradoxale quand on sait qu'il existe actuellement au moins 700 accords entre les universités algériennes et françaises de toutes les régions permettant de véritables échanges entre les communautés scientifiques. Cependant, le document de l'Ocde fait observer que «malgré ces désavantages, le taux de maintien au séjour des anciens étudiants algériens après sept ans de séjour, figure parmi les plus élevés (53% pour la cohorte 2002, 44% pour la cohorte 2008) et devrait progresser d'après les données sur quatre ans de la cohorte 2011». Le rapport précise également que les trois quarts des anciens étudiants algériens ayant changé de statut le font vers un «motif familial», relevant que «l'accès à des titres très qualifiés reste toujours aussi minoritaire». La France est de très loin le premier pays d'accueil des étudiants en provenance d'Algérie. En effet, 90% des étudiants algériens qui poursuivent leurs études à l'étranger choisissent de le faire dans l'Hexagone. Ils sont un peu plus de 23.000 aujourd'hui et représentent en France près de 8% du total des étudiants étrangers. La France accueillait 324.000 étudiants étrangers en 2016, ce qui en fait l'une des toutes premières destinations mondiales.