Le président de la République met fin aux fonctions de Nadir Larbaoui et nomme Sifi Ghrieb Premier ministre par intérim    Saïd Chanegriha reçoit en audience le Chef d'Etat-Major des Forces terrestres indiennes    Décès de l'ancien international algérien Abdallah Medjadi    La Banque d'Algérie abaisse son taux directeur à 2,75%    IATF 2025: la communication institutionnelle, un levier pour la réussite de l'évènement    Feux de forêts à Blida: prise de plusieurs mesures immédiates pour assurer les services de télécommunications    Agression sioniste: Ghaza au "point de rupture"    UNRWA: la faim menace tous les habitants de Ghaza d'une mort lente et silencieuse    Disparitions de Palestiniens à Ghaza: des experts onusiens dénoncent "un crime odieux"    Foot/Mondial-2026 (Qualif's): Petkovic dévoile une liste de 26 joueurs    Basket 3x3: les Algériennes qualifiées pour la Coupe du monde U23 en Chine    Athlétisme/Championnats arabes U18: la sélection algérienne termine avec 18 médailles    Djamaâ El-Djazaïr: programme spécial pour la célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif    Blida: l'incendie de Chréa totalement maitrisé    Sûreté d'Alger : démantèlement d'un réseau criminel spécialisé dans le trafic de drogue    Guelma: la pièce "un élève studieux en vacances" ouvre le festival des loisirs et du divertissement    Mise au point de Sonelgaz    CHAN-2024 Les Barea vont jouer leur toute 1re finale face aux Lions de l'Atlas    Transferts : L'Algérien Kouceila Boualia rejoint l'ES Tunis jusqu'à 2029    Le gardien Toufik Moussaoui prêté au PAC    Les «informations» qui n'en sont pas    Al Qods : Des dizaines de colons sionistes profanent Al-Aqsa sous protection militaire    Une étape cruciale pour l'intégration africaine    La mise en oeuvre    Des tentatives d'introduction de plus de 3 qx de kif traité mises en échec    La déperdition de l'eau potable dans la nature se pose toujours    Des stratégies d'adaptation et le retour à la confiance    M. Rebiga rend visite au moudjahid Rabah Zerari dit Commandant Azzedine pour s'enquérir de son état de santé    Ouverture de la première édition    Inscription de la vieille ville de Miliana    Batna : décès du moudjahid M'barek Bouder    Une colonie de vacances dédiée aux meilleurs élèves de la langue amazighe à partir de jeudi à Bejaïa    Des dizaines de milliers de personnes déplacées    D'importantes décisions dans le secteur des Transports à l'issue d'une réunion présidée par le président de la République    Décès du journaliste et artiste Khaled Louma la DG de la communication à la Présidence de la République présente ses condoléances    Fayçal Bousedraya élu nouveau président du Mouvement El Islah    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Erdogan à la hussarde!
Publié dans L'Expression le 23 - 01 - 2018


Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a donc décidé de prendre en «charge» la question kurde. Erdogan fait-il appel aux compétences de ses diplomates et stratèges pour trouver une solution équitable au dossier kurde? Que non! Erdogan a privilégié le recours à la force, passant immédiatement aux actes. L'armée turque a ainsi envahi dimanche le nord de la Syrie pour régler un problème kurde en stand-by depuis 1920. Et pourquoi pas, dans la foulée, faire table rase d'une ethnie que, décidément, Erdogan ne porte pas dans son coeur? En fait, le président turc a fait sienne la philippique de son ancien chef de la diplomatie, Ahmet Davutoglu qui, en pleine guerre de Syrie en 2014, plastronnait: «La République turque est un Etat puissant qui n'hésite jamais à prendre toutes les mesures qu'il juge nécessaire pour protéger sa sécurité nationale.» Principe qu'Erdogan ne dément pas, qui fit donner ses troupes contre la localité syrienne d'Afrine - siège des milices kurdes syriennes des YPG (Unités de protection du peuple) - dans le même temps où les canonnières turques pilonnaient, depuis samedi, la ville syrienne. De fait, cette action de guerre de la Turquie est un casus belli contre la Syrie. La Turquie qui soutient la rébellion syrienne et a longtemps soutenu les phalanges jihadistes (dont Daesh) contre la Syrie, se donne le droit d'intervenir extra-muros contre un pays souverain et contre sa minorité kurde. Un autre pas est de fait franchi vers la loi du talion, une loi de la jungle avec les conséquences néfastes qu'elle ne manquera pas d'avoir sur la stabilité du Moyen-Orient. A défaut de ré-instaurer l'Empire ottoman - Erdogan se verrait bien dans la peau de sultan de la Sublime porte - le président turc veut-il faire de la Turquie le nouveau gendarme d'une région martyrisée? Ce que fait la Turquie depuis samedi - invasion avec des chars et de l'infanterie, attaque à l'artillerie de la ville syrienne d'Afrine - est une violation flagrante des conventions internationales. La Charte de l'ONU permet-elle à Ankara de régler à sa manière le problème kurde en Syrie, qui est d'abord, pour ce qui est des milices kurdes, un problème syrien? La Turquie avait, certes, le droit de défendre ses frontières, mais aucun texte international ne le lui donne d'attaquer un pays. Un pays en guerre, où Ankara n'a pas été pour peu, par le soutien multiforme accordé à la rébellion, dans la flambée de violence qui mit la Syrie à feu et à sang depuis 2011. De fait, cette rébellion syrienne participe, aux côtés des troupes turques, aux attaques contre Afrine. Y avait-il urgence pour Ankara de «mater», en ce moment, les milices kurdes? sans doute pas, mais sous couvert de «sécuriser» les frontières contre d'éventuelles attaques des milices kurdes, Erdogan a d'abord en vue les cruciales élections législatives et présidentielle de 2019, cherchant à mobiliser une majorité autour de lui. Cette stratégie a déjà été utilisée suite au putsch avorté de juillet 2016, mis à profit par le président turc pour régler ses comptes avec l'opposition et ses adversaires politiques. Mais cette politique s'avère dangereuse et à double tranchant pour les desseins d'Erdogan, pour peu qu'il ne parvienne pas à «normaliser proprement» la question kurde. En effet, l'incursion de l'armée turque en Syrie, pourrait fort bien se transformer en bourbier militaire et diplomatique pour Ankara et un obstacle pour Erdogan, d'autant plus que les milices kurdes des YPG ont fait leur preuve face aux terroristes de Daesh à Raqqa. Au troisième jour de combats, l'armée turque semble faire du surplace et n'avance pas malgré les moyens disproportionnés mis à sa disposition. Reste l'inconnue syrienne. Que peut faire le régime de Damas, même si son armée est en train de récupérer les régions perdues ces dernières années? Une variable avec laquelle Ankara doit sans doute tenir compte, d'autant plus que le régime syrien a pris date. Toutefois, une question subsiste: le sort des Kurdes syriens était-il la priorité d'Erdogan, au moment où la Turquie irrite ses alliés et est de plus en plus isolée au plan régional et même international? Au plan régional, la Turquie a quasiment déclaré la guerre à la Syrie en envahissant son territoire dans le nord, elle est en froid avec l'Irak, entretient des relations troublées avec l'Union européenne et au plus bas avec l'Allemagne. Même si Washington dit qu'Ankara l'a «informé» de son opération en Syrie, il n'en reste pas moins que son alliée turque s'attaque à des Kurdes que les Etats-Unis aident dans leur lutte contre l'EI. Comment les deux alliés vont concilier cette donne? Dans l'affaire kurde il y a trop d'inconnues alors qu'Erdogan oublie que le leadership ne s'acquiert pas à coups de canon.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.