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Ces résidences de luxe qui donnent le tournis
ELLES SONT IMPLANTEES UN PEU PARTOUT À ALGER
Publié dans L'Expression le 29 - 07 - 2018


«Le luxe n'a pas de prix»
Des F4, F5 jusqu'à des F7 et des duplex avec des suites parentales sont proposés à la vente. A l'intérieur, ces appartements n'ont rien à envier à ceux des feuilletons turcs ou des séries américaines.
Elles poussent comme des champignons. Les résidences de luxe pullulent un peu partout à travers les grandes villes. Cette nouvelle tendance fait ses preuves apparemment. A Alger, les promoteurs immobiliers s'emparent des places les plus cotées. A Hydra, Draria, Ben Aknoun comme un peu partout, plusieurs résidences sont montées en l'espace de quelques mois. «Du jour au lendemain on voit des tours pousser ici et là», affirme un ancien habitant du quartier Saïd-Hamdine. Ce sexagénaire témoigne qu'il y a 30 ans en arrière, c'était une forêt. Même constat dans le quartier le plus coté d'Alger. Dély Brahim est devenu Hydra bis par excellence.
Perchée sur les hauteurs d'Alger, la commune s'est transformée en l'espace de quelques années en un lieu prisé des commerçants et des nouveaux riches. Des résidences et des promotions immobilières ont explosé dans les alentours. Les spécialistes de l'immobilier se disputent le moindre lot de terrain pour monter leurs affaires. Au regard des différentes cités huppées réalisées, les promoteurs privés ont sérieusement trouvé un créneau porteur. Nombre d'entre eux se sont reconvertis pour se spécialiser uniquement dans la construction des haut standing. Ces derniers sont venus concurrencer le promoteur Sahraoui qui s'est lancé en premier dans la construction des résidences de haut niveau. Des publicités et des portraits géants de ces nouvelles bâtisses ornent pratiquement les artères de la capitale.
Quand luxe rime avec confort
Les offres abondent sur les sites et les réseaux sociaux. Avec les nouveaux moyens de communication, les promoteurs arrivent facilement à faire la promotion de leurs produits. Des vidéos qui retracent la conception des résidences sont mises à la disposition des clients intéressés. L'acheteur peut avoir une idée sur son appartement avant même que le projet ne soit lancé. Des appartements de haut standing avec un design ultramoderne sont exposés pour attirer les plus intéressés. Des F4, F5 jusqu'à des F7 et des duplex avec des suites parentales sont proposés à la vente. Conçues pour une clientèle exigeante, ces résidences offrent le confort et le luxe.
Des ascenseurs, des garages électriques, le système de chauffage central, des cuisines équipées de l'électroménager de marque, l'interphone, les caméras de surveillance, l'isolation thermique et folique avec tous les équipements de sécurité sont assurés, de quoi garantir un confort aux propriétaires. A l'intérieur, les appartements n'ont rien à envier à ceux des feuilletons turcs ou des séries américaines. De la céramique, du marbre, du bois des produits importés de premier choix sont utilisés. Les promoteurs misent sur tout pour attirer des acheteurs prêts à mettre le paquet. «Nous avons utilisé des produits importés de premier choix pour satisfaire notre clientèle», affirme le propriétaire de la nouvelle résidence «Hibiscus» sise au quartier Panorama. Cet homme d'affaires qui s'est lancé tout récemment dans la promotion immobilière de haut standing a placé la barre très haut en proposant des appartements conçus clés en main à partir de 5 milliards de dinars pour une superficie qui ne dépasse pas les 150 m2.
Certains promoteurs sont partis loin en investissant dans des résidences avec des infrastructures de loisir piscine, salle de sport, centre commercial et des restaurants ainsi que des espaces verts comme la résidence «El-Djazi» à Chéraga. Une formule qui attire de plus en plus les fans du luxe et des quartiers chics qui ne lésinent pas à casquer quel que soit le prix. Ces appartements ce vendent comme des petits pains. «Cela fait trois mois que j'ai ouvert la vente et sur les 24 appartements, il reste à peine trois ou quatre qui ne sont pas encore vendus», affirme le propriétaire de «Hibiscus». «C'est de la folie d'acheter un appartement à 5 ou 6 milliards de dinars et quand j'ouvre la fenêtre je regarde mon voisin», constate Amina, affolée par les prix exorbitants des appartements de luxe.
«Le luxe n'a pas de prix» comme dit l'adage. Les clients ne sont pas des salariés bien évidemment. «Un salarié doit travailler toute sa vie et à savoir s'il pourra se permettre un simple appartement», acquiesce Nourdine, membre de la Fédération nationale des agences immobilières qui avoue que les prix sont en dehors de portée de la classe moyenne.
Qui achète ces appartements?
Selon lui, la fourchette des prix varie d'un endroit à un autre. «Les prix sont fixés à partir de 2,5 milliards de dinars jusqu'à 6 milliards de dinars», avance ce spécialiste de l'immobilier. Il cite à titre d'exemple qu'un F3 à la résidence «El-Yasmine» de Chéraga est proposé à 3,5 milliards de dinars. «Les prix différent d'un quartier à un autre, à Ben Aknoun ou Hydra, les prix sont entre 3 milliards jusqu'à 7 milliards», avance Mohamed Bahri, promoteur et membre de l'Organisation nationale des promoteurs immobiliers. Ce spécialiste avoue que le manque de foncier et l'absence d'une réglementation qui définit le barème et la classification des résidences de luxe est à l'origine de la hausse des prix. «Vu qu'il y a un vide juridique qui définit le barème, les promoteurs fixent les prix à leur guise», dévoile-t-il. Selon lui, la clientèle ciblée est la diaspora et les ressortissants algériens installés à l'étranger. «Habitués au confort et au luxe, les Algériens de l'étranger cherchent des appartements avec toutes les commodités et les systèmes de surveillance et de sécurité», dit-il. Or, ils ne sont pas les seuls clients. L'immobilier est conçu comme une véritable opportunité d'investissement. L'affaire qui a défrayé la chronique connue par le scandale de Kamel El Boucher a levé le voile sur le secteur. Ce n'est en fait que l'arbre qui cache la forêt. L'enquête judiciaire sur cette affaire n'en finit pas de surprendre sur les projets et les chantiers investis par le boucher dans l'immobilier à travers plusieurs quartiers de la capitale. «La promotion immobilière est devenue un terrain propice pour le blanchiment d'argent», a avoué le porte-parole de la Fnai, lors d'une conférence de presse qu'il a animée récemment. Cette organisation des agents immobiliers a tiré la sonnette d'alarme en interpellant pour la énième fois les pouvoirs publics à réglementer ce secteur.
Pour lui, l'absence de contrôle de l'origine des fonds a permis aux spécialistes du blanchiment d'argent de gangrener le secteur de la promotion immobilière. La «chekkara» où le cash est le seul mode de paiement par excellence. «Toutes les ventes ont été payées par cash», certifie un promoteur immobilier qui confirme que les Algériens sont moins touchés par la crise économique. Sachant que la valeur de l'immobilier est en constante évolution, les gens préfèrent investir dans des appartements.
Le rêve tourne au cauchemar
Ce qui est révélé sur plan n'est pas forcément vrai. Souvent, les clients sont attirés par des publicités mensongères. La vente sur plan, faut-il le reconnaître, est un risque à prendre. «Sur vidéo vous ne voyez que du luxe, mais en réalité c'est du n'importe quoi, du bricolage au sens propre du mot. Croyez-moi», se plaint un propriétaire d'un appartement dans une résidence cotée. «Entre le réel et le fictif, y a un fossé», affirme Amine, un autre propriétaire qui a fait l'objet d'une arnaque. «Je conseille les futurs acquéreurs de logement de ne jamais acheter sur plan ou images de synthèse, car la chute peut être rude...», martèle Yasmine, le coeur brisé. Cadre dans une entreprise étrangère, cette jeune femme parle en connaissance de cause. «Sur plan, le produit est parfait, mais en réalité ce n'est pas du tout le même», témoigne-t-elle, qualifiant certains promoteurs immobiliers d'arnaqueurs. Yasmine n'est pas la seule à avoir payé le prix. «Nous recevons de nombreux clients qui se plaignent des travaux mal faits par les promoteurs», avoue le porte-parole de la Fnai.
L'immobilier, un levier pour le blanchiment d'argent
Or, il y a pire. De nombreux citoyens ont été victimes d'arnaque et de détournement par des promoteurs qui ont pris la fuite. Des dizaines d'affaires sont en justice pour détournement et escroquerie. Récemment, la presse a fait part de l'arrestation d'un promoteur immobilier par le procureur de la République près le tribunal de Sfisef à Sidi Bel Abbès pour escroquerie et non-respect de ses engagements contractuels à l'égard de ses clients. Selon la cellule de communication de la sûreté de wilaya de Sidi Bel-Abbès, les investigations ont révélé que S. H., promoteur immobilier de son état et âgé de 62 ans, a escroqué des acquéreurs en leur soutirant trois milliards de centimes et a failli à ses engagements à leur égard, notamment le retard dans l'achèvement des travaux de réalisation du projet de logements, ainsi que l'arrêt des travaux sans motifs convaincants. Le promoteur a également cédé des logements non encore achevés à d'autres clients, et des acquéreurs se sont retrouvés affectés dans des appartements non achevés et déjà vendus.


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