A l'ONU, Rohani a ignoré huit demandes de rencontre adressées par Trump Les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien, ont tout bonnement rejeté l'offre de Donald Trump, considérant qu'il n'y a rien à attendre de Washington qui reste à leurs yeux «l'ennemi juré» avec lequel l'Iran a rompu ses relatons diplomatiques... C'était couru d'avance, l'Iran a balayé d'un revers de la main les offres de discussion du président américain Donald Trump sur de nouvelles négociations qu'il souhaite les plus imminentes possible avec les dirigeants iraniens, afin de parvenir à un nouvel accord sur le nucléaire, bien sûr, mais aussi sur les missiles balistiques et sur la présence iranienne dans les conflits de la Syrie, du Yémen ainsi qu'au Liban. Téhéran a simplement prévenu que «les menaces, sanctions et effets d'annonce» ne sauraient fonctionner dès lors que le respect des engagements souscrits pose problème. Le retrait unilatéral de l'administration Trump de l'accord conclu à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances a eu l'effet d'une douche froide et Téhéran n'a cessé, depuis, de critiquer le «manque de crédibilité» de l'engagement américain. Il faut dire que, dès le lendemain de l'annonce par le président américain du retrait unilatéral de ce qu'il qualifie comme «le pire accord auquel ont souscrit les Etats-Unis», assorti de promesses solennelles sur un rétablissement des sanctions ainsi que la mise en oeuvre de nouvelles, l'Iran réagit avec une extrême froideur aux appels du pieds répétés du maître de la Maison-Blanche quand bien même celui-ci se dit maintenant prêt à des discussions sans conditions préalables. «Les menaces, sanctions et effets d'annonce ne fonctionneront pas», a écrit le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif tard mardi soir sur Twitter. «Essayez le respect: pour les Iraniens et les engagements (internationaux)» a-t-il ajouté. De leur côté, les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien, ont tout bonnement rejeté l'offre de Donald Trump, considérant qu'il n' y a rien à attendre de Washington qui reste à leurs yeux «l'ennemi juré» avec lequel l'Iran a rompu ses relatons diplomatiques au lendemain de la chute du shah, en 1980. «Le peuple iranien n'autorise pas ses dirigeants à rencontrer le Grand Satan (...) M.Trump, l'Iran n'est pas la Corée du Nord», a même entonné le général Mohammad Ali Jafari, commandant des Gardiens de la révolution, dans une lettre ouverte reprise par les médias locaux. Rappelons que mardi dernier, M.Trump avait déclaré à Tampa, en Floride: «J'ai le sentiment qu'ils nous parleront très bientôt... ou peut-être pas, et c'est bien aussi.» Tout en laissant entendre qu'il voudrait une rencontre «aussi imminente que possible» et «sans condition préalable», il a néanmoins réitéré ses critiques sur «l'horrible et unilatéral» accord sur le nucléaire conclu par l'Iran et les grandes puissances, dont l' administration américaine de son prédécesseur Barack Obama. Il semble que les huit tentatives effectuées lors de la tenue de l'assemblée générale de l'ONU pour rencontre son homologue iranien, le président Hassan Rohani, toutes sanctionnées par une fin de non-recevoir, n'aient pas suffi à entamer la détermination du président américain, habitué à surenchérir dans les amorces de négociation puis à procéder à des concessions au coup par coup. Sauf que les affaires politiques ne sont pas forcément identiques aux affaires commerciales. C'est ainsi que le président Rohani et surtout le guide suprême Ali Khamenei, ultime décideur dans les principaux dossiers iraniens, n'ont pas daigné réagir de quelque manière que ce soit aux déclarations du président Trump, partant du fait que leur réponse a déjà été donnée depuis longtemps. M.Khameneï avait déclaré quelques mois auparavant que des discussions avec les Etats-Unis seraient «inutiles» dés lors que les dirigeants américains n'ont «aucun respect pour leurs engagements internationaux». Mais parmi les rares responsables à esquisser une réaction a minima, on relève celle du vice-président du Parlement Ali Motahar qui a affirmé mardi dernier que discuter avec M. Trump «serait une humiliation». Il faut dire que les dirigeants iraniens sont bien plus préoccupés par les effets de la crise induite par les sanctions américaines, des entreprises comme Total ou Peugeot ayant décidé de déserter le champ iranien, pourtant important dans leur portefeuille, plutôt que de subir les foudres de l'administration Trump. Celle-ci a en outre reçu ordre du président américain d'interdire toute exportation du pétrole iranien afin de saborder l'économie du pays et même si la chose n'est pas encore assurée, la colère de Téhéran est à la mesure du fait accompli que Trump abat comme une carte maîtresse, avant de tenter la manoeuvre de la négociation. Parce qu'elle a réussi avec la Corée du nord, il part du principe qu'il n'existe aucune raison pour que Téhéran ne suive pas le même chemin. D'où le propos du général Jafari qui, au nom des Gardiens de la Révolution, a tenu à dire que «l'Iran n'est pas la Corée du Nord» pour signifier à Donald Trump que ce qui a marché ici, ne fonctionnera pas là-bas.