Le nouveau sélectionneur national, Djamel Belmadi, s'est adressé avec un ton rassurant et déterminant, hier, aux représentants des médias, à l'occasion de sa première conférence de presse depuis son intronisation à la tête des Verts. Arrivé dans la matinée à l'aéroport international Houari-Boumediene dans la matinée en provenance de Paris, il avait rendez-vous, quelques heures plus tard, à l'amphithéâtre Omar-Kezzal du Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa. Avant cela, il a apposé sa signature sur son contrat le liant a la FAF pour les quatre prochaines années. Belmadi, qui s'est dit heureux et fier de retrouver les Verts en tant que sélectionneur national, a indiqué que sa décision était mûrement réfléchie, du moment qu'il s'agit d'«une lourde responsabilité». «Je ne suis pas un peureux, je ne suis pas un frileux. C'est un challenge difficile, tout le monde est d'accord, mais c'est excitant», a-t-il lancé, refusant de tirer sur l'ambulance, surtout, dit-il, «quand cette ambulance m'appartient». De prime abord, Belmadi annonce la couleur concernant ses objectifs et place la barre très haut. «Peut-être que j'ai tort. Certains vont, peut-être, penser que je suis fou, mais je dirai à mes joueurs, au premier contact avec eux, que je veux gagner la prochaine CAN 2019», annonce-t-il. «J'ai les atouts nécessaires» Pour y parvenir, Belmadi doit disposer de plusieurs atouts. Il estime en avoir en sa possession. «Mon passé de joueur m'aide dans l'accomplissement de ma tâche, ajoutez à cela ces 10 ans en tant qu'entraîneur et sélectionneur au Qatar. Cela m'a permis de développer mes compétences nécessaires pour occuper ce poste. C'est pour ces raisons qu'on a décidé de me nommer. L'autre atout dont je dispose, c'est surtout celui de connaître l'environnement, étant ancien joueur et capitaine de cette sélection. Connaître l'environnement, cela inclut les joueurs, les responsables, les supporters, mais aussi les médias», enchaîne-t-il. Et d'ajouter: «Les joueurs actuels sont, dans leur grande majorité, issus de la même école que la mienne, ce qui va faciliter la mission.» «Il n'y a pas d'orgueil avec l'Algérie» Etant désigné après l'échec des négociations avec d'autres techniciens, Belmadi ne semble pas du tout dérangé. «Etre, comme rapporte la presse, le plan B, D ou même Z ne me dérange nullement. L'Algérie est mon pays et je n'ai pas d'orgueil avec elle. Vous pouvez penser comme vous le voulez», dira Belmadi, mettant définitivement fin à ce débat. «La responsabilité ne se demande pas» Avant d'être désigné, le nom de Belmadi revenait souvent chez les Verts. «Au mois d'octobre dernier, j'ai eu, si je peux le dire, un demi-contact avec un membre du Bureau fédéral. C'est du passé maintenant. Je n'ai jamais revendiqué ma légitimité de prendre en main la sélection. C'est une responsabilité tellement énorme qu'on ne demande pas. On vous la donne lorsqu'on juge que vous en êtes capable», a expliqué encore le driver des Verts, ajoutant que s'il ne se sentait pas apte à relever le défi, il n'aurait jamais accepté la mission. «J'ai été sélectionneur du Qatar dans des conditions différentes, certes, et moins ardues, mais j'ai réussi quand même à atteindre mes objectifs. Je veux en faire de même avec mon pays», souhaite-t-il. «Aziz Bouras, Serge Romano et Alexandre Dellal composeront mon staff» S'agissant de la composante de son staff technique, Belmadi a annoncé que Aziz Bouras -présent lors de cette conférence de presse - s'occupera des gardiens de but, alors que son premier adjoint sera Serge Romano. Alexandre Dellal occupera, quant à lui, le poste de préparateur physique. «Pour ce qui est de Bougherra, il est sous contrat avec les U23 d'Al Duhail, un club que je respecte beaucoup, et il vaut mieux, donc, le laisser tranquille, surtout qu'il est en train d'accomplir un super travail», a annoncé le conférencier. «Il faut se remettre vite au travail» Belmadi a indiqué qu'il n'a pas pris attache avec ses joueurs, préférant que cela soit fait après la signature de son contrat, chose qui s'est faite hier. «Maintenant, je vais commencer à établir le contact avec eux, pare que nous devons nous mettre au plus vite au travail. Certains disent qu'ils sont des enfants gâtés, mais n'oublions pas qu'ils ont procuré une grande joie au peuple il n'y a pas si longtemps, et ils veulent toujours aller de l'avant pour servir l'EN», rappelle-t-il. «La situation est ce qu'elle est. Je ne veux pas revenir en arrière. Je veux avancer. Il faut apprendre de ses erreurs», poursuit encore le premier responsable des Verts. «Le problème n'est pas dans les individualités» Evoquant les défaillances constatées au sein de la sélection nationale, Belmadi affirme que le problème ne réside pas dans les individualités, mais plutôt dans le groupe. «Je sais bien ce qui m'attend dans ce sens, et surtout ce que je dois faire. On doit, dans un premier temps, dégager l'équipe-type, qui est dans ma tête. Vous aurez la liste élargie pour le match de la Gambie demain (aujourd'hui, ndlr)», a annoncé encore l'ancien joueur de l'OM et de Manchester City. Pour ce match face à la Gambie, comptant pour les éliminatoires de la CAN 2019, prévu le 8 septembre à Banjul, Belmadi sait pertinemment qu'il n'aura pas assez de temps pour le préparer. «Je n'aurai que deux séances réellement avec mes joueurs. Mais je dois faire avec. La mission sera difficile, mais j'ai l'ai acceptée et je l'assume pleinement», reconnaît-il. «Il faut un code de bonne conduite» S'agissant des cas disciplinaires enregistrés récemment en sélection ainsi que des joueurs bannis, Belmadi va ouvrir une nouvelle page. Dans ce sens, il dira: «Il faut un code de bonne conduite, surtout quand on représente son pays. Pour moi, aucun joueur n'est banni. Je vais mettre mon fonctionnement et redistribuer les cartes pour repartir de zéro. Sur ce volet, nous n'aurons pas de problème. Si, par malheur, certains sortent de ce code, cela sera sanctionné.» «Plus de débat locaux - professionnels» Enfin, et en abordant l'interminable débat locaux - professionnels, Belmadi s'est emporté en indiquant que «chaque joueur disposant d'un passeport vert et qui peut retirer son S12 est sélectionnable, et j'irai le voir à l'oeuvre, là où il se trouve, pour juger s'il peut apporter un plus à l'EN. «Ce débat, dont je ne veux plus parler, pose un sérieux problème et certains veulent qu'il perdure. Cela ne profite pas à la sélection. Il n'y a que la compétence qui m'intéresse», a-t-il conclu. Pour une première, ce fut un 10/10 pour le nouveau sélectionneur national.