Une autre «guerre des mots» entre Benflis et Makri est très probable, connaissant la propension du leader islamiste à répondre au quart de tour. Le parti Talaiou El Houriyet de l'ex-chef du gouvernement, Ali Benflis a fait savoir, hier dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion de son bureau politique, que l'option d'un report de l'élection présidentielle fait courir au pays le risque d'une «instabilité». Par ce positionnement par rapport au débat de l'heure au sein de la classe politique, le parti de Benflis annonce son refus des initiatives de Amar Ghoul et Abderrezak Makri. «Talaiou El Houriyet est convaincu que la tenue des élections libres, correctes et transparentes dans les délais de l'échéance fixée par la Constitution, est de nature à éviter au pays le danger de l'instabilité et permettra au peuple d'exprimer souverainement ses choix», souligne le communiqué. On aura ainsi compris que Talaiou El Houryat ne prendra pas part à une éventuelle conférence nationale. Le parti de Benflis qui s'est plaint dans son communiqué de la fin de non-recevoir réservée par le pouvoir «aux propositions responsables et sérieuses des partis d'opposition et de personnalités nationales pour une sortie consensuelle de la crise», affiche son intention de ne pas prendre part à une quelconque initiative et dit ne pas croire qu'«à 04 mois à peine de la fin du mandat présidentiel que le dialogue et les consultations (puissent avoir) des vertus». Le propos est on ne peut plus clair et la posture de Talaiou El Houriyet vis-à-vis de l'offre islamiste annonce de sérieuses frictions au sein de l'opposition. Et pour cause, le parti de Benflis n'hésite pas à qualifier les propositions de Ghoul et Makri de «scénario» destiné à donner une rallonge au système. L'accusation à l'endroit du MSP est directe et le constat, concernant la gouvernance du pays, fait par le BP de Talaiou El Houryet est très sombre. Le parti de Benflis qui aligne ce qu'il pense être des constats de la gestion du gouvernement sur tous les aspects de la vie publique, atteste de la complicité du MSP et l'excommunie de la famille de l'opposition. Cette fracture au sein de l'ex-Ctld vient confirmer l'effondrement de cette instance de l'opposition, après la guéguerre qui a opposé Abderrezak Makri à Sofiane Djilali, au sujet justement de la proposition de report de la présidentielle du leader du MSP. L'éventualité d'une autre «guerre des mots» entre Benflis et Makri est très probable, connaissant la propension du leader islamiste à répondre au quart de tour à toute critique le ciblant. Il faut dire qu'une dispute avec Ali Benflis aura des conséquences autrement plus bruyantes et pourra acter la division de l'opposition, face à une alliance présidentielle qui reste droit dans ses bottes et prête à faire face à toutes les options retenues dans un esprit d'unité qui manque cruellement dans les rangs de l'opposition. Talaiou EL Houryet n'a peut-être pas ouvert la boîte de Pandore, mais il est clair qu'à travers sa cinglante réponse à la proposition du MSP, il vient d'enterrer toute possibilité d'un quelconque bloc de l'opposition pour contrer une éventuelle proposition que pourrait soumettre le pouvoir à l'appréciation des Algériens.